dimanche 28 février 2016

Faisons un peu silence ...

Par Louise

Il y a longtemps que je ne me suis adressé à vous, chères lectrices, chers lecteurs, mais les changements récents dans ma vie m'ont occupé à un point tel que je n'avais plus l'énergie nécessaire pour vous communiquer quoi que ce soit. Il faut dire aussi que l'actualité fredonne sans fin, les provocations, les tenants et aboutissants sans précédent du gouvernement Couillard et qui m'enlève toute forme de motivation à écrire.

Alors aujourd'hui, dans un autre registre, ce n'est plus l'actualité qui me préoccupe, car j'ai comme un besoin indéfinissable et en même temps viscéral de vous dire. On dit souvent que l'écriture prend la forme d'un exutoire ! Enfin, les ''poètes fous'' ont, très souvent, utilisé cette méthode pour discuter de leur peine et de leur souffrance. C'est sans doute pour cette raison que c'est le meilleur moment pour moi pour ''cracher'' l'espèce de venin qui m'habite depuis quelque temps. Je vous demanderai donc d'être indulgent, car mes propos auront cette couleur, pour ne pas dire cette saveur qui caractérise la tristesse et la plainte. Ça va souvent ensemble à ce qui paraît !

Bien que j'ai retrouvé la majorité de mes aptitudes cognitives et neurologiques depuis cet accident fatal, il n'en demeure pas moins qu'il y a certains, même souvent des jours où la vie me glisse des doigts. Comme si je voulais attraper, l'espace d'un moment, ce qui n'est plus. Vous devinez bien sûr, que le lasso est troué et qu'il me reste qu'à accepter. J'ai donc souvent l'impression que le morceau mis dans la passoire me laisse que des graines et c'est pas toujours suffisant pour mon équilibre. Le bonheur me fait un pied de nez ! Un peu comme si je n'y aurais plus droit !

Cette énergie qui me fait faux bond, jour après jour, me laissant abattu, vulnérable et sans cesse triste. Cette tristesse ne me quitte jamais même si j'ai un dialogue incessant avec elle. Je pointe mon regard sur mes accomplissements sans trop les voir et à toute fin, sans les apprécier. Mes thérapeutes à coup de gentillesse m'ont prodigué tout ce que je devais savoir, en vain. J'ai cru pourtant, il y a quelque temps que j'avais intégré leurs judicieux enseignements. Une toute petite goutte qui me frappe un peu fort et le versement de larme forment alors ce boulet que je dois traîner, ne sachant plus quoi en faire.

Je suis en peine du bonheur !

Je n'arrive plus à retrouver cette force que je pouvais utiliser, jadis. J'en avais plein les poches, prête à être employée. J'y avais accès chaque fois que le besoin, autant en sifflement qu'en hurlement, me faisait signe. Là, c'est différent. Je n'entends plus le signe ou il a disparu, comme le reste, car malgré mes cris de souffrance c'est le silence, ma force m'a indéniablement quittée, à jamais, peut-être ... !

Je profite donc de cette tribune anonyme pour vous raconter ce parcours suite à un changement profond, quel qu'il soit, pour tous ... pour celle qui trouvera le soulagement dans un sommeil éternel ou pour lui qui n'a plus d'autre choix que de vivre dans un brouillard l'obligeant à dormir dehors.

Ils sont, je suis incapable de bien fonctionner, de faire un choix, j'ai l'envie pressante qu'on me prenne par la main pour me guider, car je ne sais plus ... ! Est-ce que je suis folle ... ! Est-ce que le virus de la maladie mentale m'a touché tellement que j'arrive même plus à la reconnaître ? Est-ce que je vais pouvoir traverser cette couche qui paraît me protéger alors qu'elle m'oblige à rester couché en boule comme un chat sans le ronronnement de contentement ?

Malgré tout, oui j'ai l'espoir que ce n'est que partie remise. Il suffit d'un peu de temps ... encore ! J'ai l'immense chance d'avoir un entourage merveilleux. Je ne suis pas seule dans cette galère bienheureusement, mais sans eux, je ne saurais quoi vous dire ... je serais ailleurs !

Je sais maintenant ce qu'est la mélancolie, la peine, la souffrance intérieure qu'on n'arrive pas à apprivoiser parce qu'il y a trop d'autre chose à amadouer et peut-être sans doute à séduire...

Il faut qu'on se parle tous les deux mon amour ! Je ne te reconnais plus ! T'es où ? ...


P. S. Comme disait l'autre, ''bien évidemment'' je suis avare de vos commentaires, cette fois encore plus que jamais ! Je sais que vous saurez faire ...