dimanche 17 décembre 2017

vendredi 15 décembre 2017

Patrick est parti

Par Josée Boudreau

Il l’avait dit : « Fais attention, je pourrais m’en aller pour de bon ». Aujourd’hui j’ai l’impression que c’est de ma jeunesse, dont il parle. J’avais eu le même malaise à la mort de Bowie et de Prince. Je n’étais pas une croupie mais en écoutant en boucle le répertoire des B.B., je me surprenais à connaître toutes les paroles. C’était comme de sentir les madeleines de Proust, je tirais sur le fils de mes souvenirs et il était sans fin.

J’ai jeté un œil pendant 5 minutes, puis 30 minutes, puis une heure sur Youtube et j’ai revu les vidéoclips que je voyais jadis sur Musique Plus. « Pourquoi t’es dans la lune, pourquoi t’as salé ton café… » Wow! C’était bon de vivre à l’époque de l’exubérance, des vêtements colorés, des cheveux trop longs, trop bouclés.

J’ai des flash-back, de mes vingt ans. Les 3 beaux mecs et moi aussi dans la splendeur de notre jeunesse. Belle comme on l’est tous à vingt ans, des projets plein la tête et bientôt un joli ventre arrondi par le fruit de mes amours.  J’ai de merveilleux cheveux d’ébène, longs comme ceux de Patrick qui battent au vent.

La vie a couru me laissant à la sortie de mes quarante ans.  J’aime encore avoir les cheveux dans le vent même s’ils sont plus courts et parsemés de fils blanc. Mes yeux sont désormais entourés de quelques traces de sourires. Je croque dans la vie parce que j’entrevoie de plus en plus sa fragilité. Je suis contente d’apprendre que Patrick, le Beau Blond en chef était un vrai gentil.





dimanche 29 octobre 2017

La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf

Par Josée Boudreau

Un petit homme vit un géant 

Le géant était riche, beau et puissant. Il avait toujours à son bras la plus belle femme. Il organisait les plus belles soirées avec beaucoup d'invités, tous ravis de partager de délicieux repas et de grands vins coûteux. Le géant était un homme influent et admiré de tous. 

Le petit homme était quelconque, ni très beau, ni très intelligent, ni très riche, mais très ambitieux. 

Il enviait le géant. 

Alors il se mit à travailler très fort et l'orgueil aidant, il se vit de plus en plus gros. Sur son chemin, il croisait des femmes et pour se montrer plus gros, il se mit à les dénigrer par ses commentaires sexistes. Il vit que d'autres hommes le trouvaient drôle ce qui contribua à gonfler encore plus son orgueil. 

Il travailla de plus en plus fort, et rempli de plus en plus ses poches, en profitant de plus en plus des autres. Il se trouva tellement gros que désormais il eut l'impression de se rapprocher du géant. Gonflé d'orgueil il se croyait tout permis: attrapant un sein, une cuisse, une fesse et les gens qui l'entouraient hommes ou femmes osaient de moins en moins intervenir. L'illusion était parfaite: le petit homme ressemblait de plus en plus au géant, et un géant, cela faisait peur avec ses grands pieds, cela pouvait, à tout moment, vous écraser. 

Le petit homme se voyait de plus en plus gros, il se sentait invincible, au-dessus des lois, un surhomme, touché par une divine virilité. Il était de plus en plus riche et de plus en plus influent. En réalité, l'orgueil l'aveuglait et ce qu'il avait de plus gros, c'était sa grossièreté. Alors il poussait sans vergogne les femmes dans des coins, peu importe leur âge ou leur volonté. Il était devenu BIG et il pensait leur fait un cadeau en daignant poser ses mains sur elles. L'orgueil lui brouillait les yeux, les femmes étaient à sa disposition, elles n'attendaient qu'un homme aussi puissant pour enfin exister. 

Il regardait désormais les gens de haut, bombant le torse. Son orgueil était si grand qu'il se croyait devenu un géant. Il organisait de somptueuses soirées pendant lesquelles on servait de délicieux repas et de grands vins coûteux. On y assistait de peur d'indisposer le petit homme. Personne ne l'affrontait, on trouvait même des excuses à ses comportements inacceptables. 

Mais un beau jour, quelques femmes se réunirent et jasèrent des mauvais traitements que leur avait servis le petit homme. Elles décidèrent de s'unir pour faire face au petit homme se croyant devenu géant. Leur regroupement multiplia leur pouvoir et soudain elles n'eurent plus peur. Elles réclamaient justice et respect. Pour égaler la puissance des femmes réunies, il tenta encore une fois de s'enfler par l'orgueil. 
« Disant : Regardez bien, Mesdames;
-Nenni -M'y voici donc?
-Point du tout.
-M'y voilà?
-Vous n'y approchez point.
-Le petit homme s'enfla si bien qu'il creva. » 
Il avait oublié que pour demeurer un géant, les grands hommes traitent leurs femmes comme des reines.


vendredi 20 octobre 2017

Carnets italiens - Première partie

Par Josée Boudreau

Nous sommes de retour après trois semaines en Italie. J'ai l'impression que ce voyage était le plus beau. Depuis plusieurs jours, je me sens habitée par la sensation que ma vie n'est plus la même. Des mots étrangers me viennent spontanément à la bouche, je continue à dire merci en italien. En contrepartie, j'ai de la difficulté à trouver la réponse lorsque l'on me demande : « C'était comment l'Italie?» J'ai un jetlag émotif

Le coup de foudre a débuté à l'aéroport de Venise. À peine débarqués de l'avion avec nos sacs à dos et nos valises, les yeux remplis du sommeil perdu au-dessus de l'océan Atlantique, nous avons pris place dans un vaporetto, le transport en commun des Vénitiens. La présentation de la ville se fait par voie maritime, un grand coup au milieu de la poitrine sur le Grand canal en se frayant un chemin à travers les gondoles. Mon cœur bat plus vite : je suis en amour.

Nous prenons possession de notre chambre d'hôtel à deux pas du pont Rialto. L'énergie revient et nous voilà à la recherche de notre premier repas italien. J'ouvre mon application CityMaps qui nous permet d'avoir accès à une carte de Venise sans branchement Internet. Mon GPS nous guide à travers les rues et les ponts. Nous contournons le marché public et arrivons à la Cantina Do Spade. Cicchetti et vin: il n'y a pas mieux pour s'initier à la dolce vita et au bonheur italien. Il s'agit de petites bouchées de poissons, de légumes et de saucissons. Le vin est parfait. Je m'accroche un sourire qui se figera pendant 21 jours.

L'eau est omniprésente, pas de voiture, seulement des bateaux et l'odeur de l'eau salée. Les célèbres gondoles sont moins romantiques que l'on croirait, souvent à la queue leu leu et rarement avec moins de 4 à 6 touristes. Et puis c'est cher, presque 100 euros pour une balade de 30 minutes à deux au soleil couchant. Mais peu m'importe, se promener main dans la main avec mon amoureux à travers la ville me comble.

C'est étrange, moi qui ai perdu la foi, je suis émue en visitant les lieux de culte italiens.
Nous traversons les rues étroites pour retrouver la place St-Marc, c'est beau et c'est plein de monde, mais comment peut-il en être autrement, les Italiens sont des génies de l'architecture. Nous sommes à court d'onomatopées. Nous payons quelques euros supplémentaires pour accéder au deuxième étage de la basilique, de l'argent bien investi. C'est étrange, moi qui ai perdu la foi, je suis émue en visitant les lieux de culte italiens. En haut, près de la cavalerie, j'aperçois quelques tables sur la place, des gens y boivent des cafés ou des spritz, c'est l'heure de l'apéro.

Nous poursuivons avec le Palais des doges, de style gothique et renaissance, le siège de l'administration vénitienne. J'emplis mes yeux des images de statuts et de tableaux religieux. L'art est partout, comme une façon de vivre.

Une petite virée à Murano pour admirer le verre et une autre à Burano, plus impressionnante avec ses maisons colorées. Mon amoureux remarque que les tours d'ici n'ont rien à envier à celle de Pise et que pour le même prix elles sont plus nombreuses. Ce n'est pas Venise qui disparaît dans la mer, mais ses bâtiments qui s'enfoncent doucement dans le sable des îles.

Nous marchons des dizaines de kilomètres chaque jour et heureux, nous nous perdons dans les petites rues. Je sais maintenant qu'au bout des rues étroites de Venise il y a un Campo, petite place laissant pénétrer le soleil et souvent un endroit stratégique pour converser entre amis. Venise est sublime le jour, mais tellement mystérieuse le soir avec ses ombres projetées sur les vieux bâtiments. Derrière certaines fenêtres près du Grand canal, on entend de la musique, des éclats de rire et on aperçoit la lumière scintillante d'une bougie. Comme j'aimerais être invité à la fête.



mardi 20 juin 2017

4 facteurs pour la préparation d'un voyage réussi

Par Josée Boudreau
Dès que la neige fond, je n'ai qu'une envie: partir en voyage. J'entre en mode préparation. J'adore cette période qui étire le plaisir des vacances. Il m'arrive de préparer des itinéraires pour des périples qui n'auront pas lieu. Par exemple, le détail de quatre semaines en Inde que j'espérais pour mes quarante ans est resté coincé dans un vieux Lonely Planet périmé. Il me fait de l'œil à l'occasion et je pourrais bien le ressortir pour mes cinquante ans.
Au-delà de la rêverie, il y a les voyages que l'on fait et avec un peu d'organisation, il est toujours possible de sortir de "balconville". La première étape est de vous interroger sur les éléments suivants : la durée, les dates, le niveau de confort et le budget. Ces quatre facteurs vous aideront à créer un équilibre dans vos recherches.
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La durée
On n'aborde pas la préparation d'un circuit de trois jours ou de trois semaines de la même manière. L'avantage des longs séjours, c'est que tout est possible. Ne baissez cependant pas les bras si vous avez peu de vacances, il est possible d'avoir une escapade mémorable de courte durée. Vous pourriez profiter de jours fériés pour allonger une fin de semaine. Soyez imaginatif : Une tournée des vignobles dans la région de Niagara Falls, un spectacle sur Broadway, un court séjour dans un tout inclus à La Havane ou pourquoi pas à Paris.
Les dates
La flexibilité vaut de l'or. Si vous pouvez éviter les congés scolaires, vous gagnerez en argent et en tranquillité. Privilégiez les vacances au printemps et à l'automne, en évitant les hautes saisons vous profiterez d'une température plus tempérée et d'un moins grand achalandage des sites touristiques. Bien qu'il semble plus pratique de partir un vendredi soir, le dimanche est souvent avantageux au niveau tarifaire.
Le niveau de confort
Êtes-vous une princesse? Cela pourrait vous coûter cher et vous faire passer à côté d'expériences humaines inestimables. La différence de prix entre un hôtel 2 et 4 étoiles peut être significative pour une période de deux ou trois semaines. N'oubliez pas que dans la majorité des voyages vous passerez très peu de temps dans votre chambre. Si vous voyagez en famille, la location de l'appartement ou de la maison d'un particulier est envisageable. Et à l'autre extrême, les dortoirs dans des auberges peuvent permettre un contact plus intime avec d'autres voyageurs. Finalement, durant la saison estivale, le camping sous toutes ses formes peut vous sauver la mise et le portefeuille.
Budget
Un voyage n'est pas une utopie soyez réaliste, s'il le faut, repoussez de quelques années un projet de voyage trop dispendieux et imaginez-en un à la hauteur de vos moyens financiers. N'oubliez pas qu'un voyage implique : le transport, le logement, les repas et les activités. Ne vous laissez pas berner par les offres extraordinaires d'un vol à Reykjavik si vous n'êtes pas conscient que les autres dépenses seront très élevées. Vaut mieux parfois payer plus cher pour le transport et gagner sur les frais de séjour.
J'ai hâte à septembre, pour moi cela sera l'Italie. Et vous, quand partez-vous?

Également publié sur le Huffington Post Québec4 facteurs pour un voyage réussi

jeudi 15 juin 2017

La Fitbit, le nouveau Tamagotchis pour adulte

Par Josée Boudreau

Je viens de débuter ma dernière année de quarantenaire, il est clair que la ménopause me guette. Depuis 2 ans, j'ai pris, perdu et repris 30 lb. Maudites hormones! Toutes les parties de mon corps se plient à la Loi de la gravité. En plus, il faut bien le dire, je n'ai plus la forme que j'avais à vingt ans.

Au début du printemps, j'ai eu la chance d'accompagner mon chéri en Pologne où il se rendait pour le travail.  Durant la journée, je visitais et le soir nous mangions ensemble en buvant de la bonne bière polonaise. C'était fantastique! Mais je dois cependant avouer que les longues marches de plusieurs kilomètres m'étaient un peu pénibles. Pourtant il n'y a rien de plus agréable que de découvrir une nouvelle ville en marchant et puisque nous avions le projet de trois semaines en Italie pour l'automne, il fallait prendre les grands moyens.

Au retour de Pologne, nous avons tous les deux pris le chemin de Weight Watchers et depuis, nous comptons nos points. Mais ce n'est pas assez de se restreindre au niveau alimentaire, il faut aussi faire de l'exercice. Alors je compte aussi mes pas!

À mon anniversaire, mon amoureux m'a offert un traceur d'activités : une Fitbit.  Il s'agit d'un bracelet intelligent que l'on porte telle une montre le jour et la nuit. C'est beaucoup moins sexy qu'une bague de fiançailles ou qu'un bracelet « Love and kisses » de Tiffany, mais c'est meilleur pour la santé.

Elle compte mes pas, les battements de mon cœur, le nombre d'étages que je monte, les calories que je brûle, les kilomètres faits en vélo. Jumelée avec mon téléphone intelligent, elle produit des tableaux de mes parcours sur des cartes.  Elle épie mon sommeil et détermine le pourcentage de mes nuits en sommeil léger, profond ou éveillé.  C'est comme avoir un petit ange sur mon épaule qui me surveille constamment.

Pour pousser à fond l'expérience, j'ai déterminé des objectifs et le petit ange pendu à mon bras vibre dix minutes avant l'heure si je n'ai pas marché mes 250 pas.

Pour pousser à fond l'expérience, j'ai déterminé des objectifs et le petit ange pendu à mon bras vibre dix minutes avant l'heure si je n'ai pas marché mes 250 pas. Alors je quitte mon bureau et pour faire augmenter le nombre d'étages montés, j'en profite pour visiter les toilettes des autres étages de mon immeuble. Comme mon cœur bat plus vite, ma Fitbit m'annonce que j'entre en élimination de graisse.

Mon bracelet se transforme en une montre dont l'unité de mesure n'est plus le temps, mais le pas. Il me récompense avec des mots d'encouragements : « c'est un succès », « réussis les doigts dans le nez ». Lorsque j'accumule 10 000 pas dans ma journée, j'ai droit à mon propre feu d'artifice.

Il me propose des défis, par exemple en ce moment je suis sur un parcours du Vernal Falls dans le parc national Yosemite en Californie où je dois faire 15 000 pas. C'est emballant! Je me moule tranquillement selon les humeurs de ma Fitbit de plus en plus forte.

Le soir à 22h il me rappelle à l'ordre : « Vous avez rendez-vous avec votre oreiller ».  Fini les soirées prolongées devant le téléviseur.

Cette fin de semaine, j'ai lu ceci sur Facebook d'un auteur obscur : «  Fitbits are just like Tamagotchis, except the stupid little creature you have to keep alive is yourself » (traduction libre : « Les Fitbits sont comme des Tamagotchis, sauf que la petite créature stupide vous devez garder vivante, c'est vous.»).

Cela fait réfléchir.




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"La Fitbit le nouveau Tamagotchis pour adulte"

jeudi 8 juin 2017

Trop moche pour l'amour, mais pas pour la télé

Par Josée Boudreau


Au début du printemps, j'ai fait le rattrapage de mes séries télévisées. Et puis, il est tombé beaucoup de pluie et  je me suis tournée vers des séries documentaires de types « réalité-choc » dont certaines chaînes font leur spécialité, comme si la morosité du temps s'accordait avec ce type de curiosité. Vous savez le genre d'émissions que vous écoutez en vous disant qu'un bon livre ferait surement mieux l'affaire, mais que vous ne pouvez vous empêcher de regarder.

J'ai commencé par « La vie à 600 lbs » (Moi et Cie), où l'on suit pendant une année, les efforts d'un obèse morbide qui lutte pour perdre du poids et pour sauver sa vie. Ayant moi-même quelques kilos à perdre, je me motivais en me disant qu'il fallait que je mette les freins avant d'en arriver là.

C'est facile de juger parce que vos kilos en trop sont minimes en comparaison. Vous vous dites: pour en arriver là, il a dû s'empiffrer de malbouffe. Il a juste à changer son alimentation. Ces télé-réalités mettent l'accent sur le sensationnalisme et le côté psychologique n'est jamais longuement traité. Pourtant il doit bien y avoir des raisons pour que quelqu'un en arrive à un quasi-suicide alimentaire.

Je suis également tombée sur un documentaire dont même le titre m'a rendu mal à l'aise, «Trop moche pour l'amour?» (Moi et Cie).  Il s'agit de 10 célibataires souhaitant rencontrer le vrai amour, mais dont une condition médicale particulière rend la chose plus difficile. Par exemple dans le premier épisode, une des célibataires, très séduisante par ailleurs, est atteinte d'alopécie ce qui la rend complètement chauve, elle porte donc une perruque. Doit-elle avouer sa condition lors de la première rencontre? La pauvre fille focalise tellement sur le problème que cela la rend tellement  froide et distante qu'aucun prétendant ne propose une deuxième rencontre.

Je me questionne sur les raisons qui apportent les gens à accepter de vivre cela à l'écran. Est-ce que cela va vraiment les aider ou bien les plonger dans un désespoir plus grand?

Il me semble que dans les affaires de cœur chacun devrait avoir droit à sa chacune. C'est déjà difficile d'être sur le marché des rencontres amoureuses, de se faire rejeter pour des pacotilles... imaginez la situation lorsque vous partez avec une différence. Je me questionne sur les raisons qui apportent les gens à accepter de vivre cela à l'écran. Est-ce que cela va vraiment les aider ou bien les plonger dans un désespoir plus grand?

Quelle est cette nouvelle manie de voyeurisme ? Sommes-nous devenus si superficiels? Est-ce que de voir pire que soi fait du bien? Notre société est-elle devenue si peu compatissante? J'ai parfois l'impression de me retrouver dans un des romans de Suzanne Collins (The Hunger Games) où une civilisation du futur regarde ses enfants s'entretuer sans intervenir par pur divertissement.

Les réseaux sociaux ont banalisé le dévoilement de la vie privée. Récemment, Facebook a ajouté la fonctionnalité « en direct » qui permet aux utilisateurs de projeter leur vie privée devant l'écran. Déjà que l'on mettait en scène sa vie en photos, devrons-nous maintenant la scénariser sur vidéo? Et qu'arrivera-t-il si notre vie n'était qu'ordinaire?




Ce texte est également publié sur le HuffingtonPost Trop moche pour l'amour mais pas pour la télé

vendredi 26 mai 2017

Génération retrouvée

Par Josée Boudreau

Je suis née à la fin des années soixante, il semble que je sois de la génération X, j'ai aussi entendu la génération perdue. Il  est vrai que lorsque tu es coincée entre la "ME  Generation" et la "Generation ME", cela restreint les horizons.

La "ME Generation" est le concept utilisé par Tom Wolf dans "The ME Decade" qui dépeint le baby-boomer (1946-1964) comme ayant révolutionné les années soixante-dix sur le plan de l'identité individuelle : sois toi-même. Il a été de la révolution sexuelle, du militantisme contre la guerre, de la lutte des Afro-américains... C'est le travailleur qui choisit son emploi et y demeure jusqu'à la retraite. 

Alors que la "Generation ME", est attribuable à la chercheuse Jean M. Twenge qui qualifie le Millennial (1981-2000), de narcissique et de génération égocentrique. Une génération qui met à l'avant ses intérêts et qui n'hésite pas à quitter son emploi pour un projet personnel, qui par choix devient travailleur autonome. Il oblige l'employeur à revoir sa façon de diriger. La société des loisirs annoncée par les boomers, c'est eux qui en profite.

Pour en revenir à la génération X (1965-1980), on l'appelle également la "Génération Prince Charles" parce que tout comme le pauvre homme, notre génération n'a pas réussi à être au bon endroit, au bon moment.

À notre arrivée sur le marché du travail, à la fin des années quatre-vingt, les baby-boomers occupaient déjà les bons emplois et comme nous vivions la pire crise économique depuis les années vingt, nous avons pris ce qui restait sans se demander si c'était un emploi passion. Nous nous sommes bouché le nez et avons accepté les clauses grands-pères négociées par nos syndicats. Si nous avions la chance de devenir fonctionnaire, c'était des emplois temporaires que l'on nous offrait, l'état-providence montrait des signes d'essoufflement.

Puisque nous n'arrivions pas à augmenter la partie professionnelle de notre curriculum vitae, plusieurs d'entre nous avons misé sur la partie académique en accédant à des études supérieures, incluant les dettes d'études qui viennent avec.

Nous avons travaillé dur pour acheter nos premières propriétés en banlieue dans un marché immobilier stagnant. Nous avons payé  30$ par jour pour envoyer nos enfants à la garderie. Nos congés de maternité, payés à 55% de nos salaires duraient 6 mois et les pères prenaient sur leurs vacances annuelles pour aider leurs femmes à apprendre leur nouveau rôle de mère. 

Avouez que de ce point de vue, tout comme le Prince de Galles, cela faisait de nous des envieux et des mal-aimés!

Je lisais la semaine dernière l'interrogation de Louise Leduc, blogueuse de la Presse, (L'Avenir est long,18 mai 2017): "Faut-il éviter les dépenses trop frivoles et privilégier la constitution d'un magot pour nos enfants?"

Le peu d'argent que l'on a fini par ramasser devrait servir de mise de fonds pour la première propriété de nos enfants? Ces mêmes enfants qui ont pris un temps fou à quitter la maison. Qui ont prolongé indûment leurs études. Qui ont pris des congés sabbatiques pour découvrir le monde. Qui sont parties étudier à l'étranger aux frais de papa et maman.

Ce n'est pas sérieux?

Mais les choses pourraient changer, les X, bien que petits en nombre, constitueront le tiers des électeurs en 2018 selon François Gélineau dans l'État du Québec 2015 . Nous aurons entre 38 et 53 ans, ce qui fera de nous la majorité des candidats aux élections, de quoi nous donner un certain pouvoir.

Nous avons été témoins de plusieurs ratés : l'éclatement des familles, le sida, les coupures gouvernementales, les morts de soldats canadiens.  Nous nous sommes adaptés aux nouvelles technologies et notre âge mitoyen nous rend moins sensibles aux services publics et aux inégalités sociales.

Cette conjoncture explique peut-être la montée de la droite ou même le récent sondage Mainstreet Research publié le 17 mai pour le compte du Montreal Gazette ou celui de Léger/Journal de Montréal/Le Devoir du 20 mai. 

Nous avons passé sous le radar de l'état-providence, et du parcours professionnel facile et maintenant que les choses vont enfin bien économiquement pour nous il faudrait passer au suivant?


jeudi 18 mai 2017

Le ciel de Montréal s’enflamme

Par Josée Boudreau

J’ai de la chance, mon bureau a une fenêtre qui donne sur le Mont-Royal. Au fils des saisons, je le vois se transformer et changer de couleur comme un caméléon. Aujourd’hui, en regardant les gens se promener nonchalamment sur la rue Rachel avec des vêtements plus légers, j’ai enfin l’impression que le beau temps tourne le dos aux pluies abondantes de ce printemps 2017.

Tout est mis en place pour célébrer Montréal.  Je quitte le bureau un peu avant 16h, traverse le pont Jacques-Cartier pour souper chez  ma mère et faire amende honorable pour avoir été absente dimanche.  Nous parlons du pont qui sera illuminé en soirée et elle décide de se joindre à la célébration. Nous passons par la maison chercher mon amoureux et nous retrouvons ma fille au métro Longueuil. C’est déjà la fête parce que nous somme ensemble.

Le vent est doux et chaud. Nous nous installons sur le gazon près de la 132 et cela me rappelle mes premiers feux d’artifice alors que nous n’avions pas encore tout vu, et que tout était merveilleux. Il y a une petite brise de Marie-Jeanne pour accentuer la nostalgie. Nous sommes attentifs, attendant que le géant qui enjambe le fleuve change de costume.

Plus que 30 minutes. Quelques retardataires un peu effrontés stationnent leur voiture juste devant nous, pourtant il y a une belle affiche qui indique une interdiction d’arrêter.  Notre voisine de gazon bien installée avec ses jeunes enfants en pyjama chiale un peu de s’être fait boucher la vue. L’automobiliste qui entre-temps est sortie avec ses deux gros chiens nous envoie un «  Je m’en fous je payerai le ticket ». La file de voitures s’allonge pourtant nous nous sommes garés quelques minutes plus tôt dans le stationnement municipal où les places libres étaient encore nombreuses. Il y a toujours des opportunistes. Mais cela ne dure pas longtemps parce que les policiers de Longueuil arrivent avec leurs gyrophares et obligent tout le monde à circuler. La femme aux chiens revient et tente de négocier avec l’agent de la paix qui rédige un constat d’infraction.  Il y a de l’action sur notre petite bute verte et c’est sans compter les policiers à moto qui délogent d’autres automobilistes qui s’attardent sur l’accotement de la 132 pensant s’être trouver un point de vue de rêve.

21h45, le spectacle débute au son de la musique.  Le pont s’enflamme : bleu, rouge, jaune, il scintille et nous faisons des Oh! Et des Ah! Moment Factory est à la hauteur de sa réputation. Et pour ajouter à l’effervescence, le ciel explose sous d’inattendus feux d’artifice. Nous sommes tous là, des centaines de personnes, les yeux levés au ciel dans la joie. Les cellulaires dans les airs tout le monde s’improvise photographe. Montréal vient de se faire quelques nouvelles cartes postales, peut-être même que ces photos surpasseront en cliques celles plus comiques de l’autobus qui glisse dans la côte du Beaver Hall.  Je regarde les miens, nous rions et c’est un moment de bonheur que l’on ajoute au livre de nos souvenirs communs.


Il y a deux façons de voir la vie : on peut voir le bon côté ou le mauvais côté des choses.  Lorsque j’entends certains échos s’élever contre les fêtes du 375e anniversaire de ma ville, j’ai l’impression qu’ils ont choisi leur camp.  Il est vrai que les fonds publics impliqués sont importants mais rendus là, pourquoi bouder son plaisir?


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Le ciel de Montréal s'enflamme

mercredi 17 mai 2017

Bon anniversaire Montréal

Par Josée Boudreau

Montréal, j'ai beau te regarder de l'autre côté du pont Champlain, je te suis toujours aussi attachée.
Après tout, je te rends visite cinq jours sur sept.
J'ai beau te haïr parce que tu es rempli de cônes orange,
je me dis qu'il faut regarder vers l'avenir, tu te refais une beauté.

C'est surtout lorsque je vais ailleurs que je me sens si près de toi.
Si on me demande: " Vous êtes d'où?" Toujours je réponds "Montréal".
Et tu sais quoi? Habituellement on me regarde avec des yeux admiratifs
parce que si l'on n'est jamais venu à Montréal, on espère toujours y venir un jour.

Montréal je t'aime pour ta gastronomie, et pas seulement au centre-ville,
Tes quartiers sont remplis de petits restaurants avec des chefs talentueux.
Combien de soirées exquises nous avons passées en tête à tête!

J'aime ta diversité, ta population qui vient des quatre coins du monde
ils sont beaux, ils t'enrichissent avec leurs histoires qui se mélangent à la tienne.
J'aime ton ouverture sur les réalités différentes parce que aimer ce n'est pas une question de genre mais de cœurs qui battent à l’unisson.
J'aime ton ouverture sur les croyances de chacun parce que au-delà du Dieu que l'on vénère nous aimons tous autant notre famille.

J'aime ta créativité, toi le berceau de Charlebois, Dufresne, Dubois et des Beaux Dommages.
Tu as inspiré Nelligan,  Bertrand, Laferrière, Tremblay et Cohen.
Tu as fait danser Lecavalier et Gillis.
Tu as fait rire Deschamps, Favreau  et Latulippe.
J'aime tes multiples festivals tout au long de l'été, ton air de fête inégalé.

J'aime le partage de connaissances qu'offrent  tes quatre grandes universités.
Tes musées
Tes centres des sciences

J'aime la nostalgie de tes vieux quartiers.
J'aime ton insularité cintrée par le St-Laurent au sud et la Rivière des Prairies au nord et tes lacs à l'ouest.
J'aime tes cent clochers.
J'aime ta tour olympique.
J'aime tes Bixis.
J'aime tes escaliers extérieurs et colorés.
J'aime ta montagne qui bat le dimanche sur ton cœur.

Montréal je te déclare mon amour
Bon 375e anniversaire



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Bon anniversaire, Montréal

vendredi 5 mai 2017

Les pieds dans l'eau

Par Josée Boudreau
La pluie des derniers jours me rend folle. Cela pourrait être pire, y parait que l'on a appelé l'Armée à l'aide à quelques kilomètres d'ici. À regarder l'eau tomber j'ai eu envie de jouer avec les mots... comme un canard dans l'eau.
Il faut se méfier de l'eau qui dort,
parce qu'il est vrai que les situations ne sont pas toujours claires comme de l'eau de roche.
Certains n'ont pas inventé l'eau chaude alors avant d'avoir de l'eau dans le gaz ou de vous noyer dans un verre d'eau, changez d'étang.

J'ai lu avec joie des romans à l'eau de rose mais on ne peut vivre que d'amour et d'eau fraîche. À force d'avoir l'eau à la bouche on finit le bec à l'eau.
Faites attention, à vivre en eau trouble, on finit par jeter le bébé avec l'eau du bain.

Soyez allumé, n'oubliez pas que certains se ressemblent comme des gouttes d'eau et que l'eau va toujours à la rivière. Chat échaudé craint l'eau froide.

Il ne faut jamais dire: "Fontaine je ne boirai pas de ton eau", après tout, qui a bu boira. Je me suis à nouveau jetée à l'eau. Comme dit la baleine: "je me cache à l'eau, car j'ai le dos fin"

L'eau est source de vie et je suis bien placée pour en parler étant née sur le bord du Golf St-Laurent: j'ai de l'eau salée dans les veines.
Et c'est pas parce que l'on y est né que l'on nage comme un poisson dans l'eau. Certaines personnes préfèrent être de gros poissons dans un petit aquarium alors que d'autres préfèrent être de petits dans l'océan.

Sur mon passeport il est indiquée que je suis née à Clarke-City, mes ancêtres profitaient que l'on apportait de l'eau au moulin, celui qui transformait la pâte en papier.

Il est passé beaucoup d'eau sous les ponts depuis...


jeudi 4 mai 2017

Les cheveux au vent

Par Josée Boudreau

La chevelure est un des attributs féminins par excellence. Génétiquement, j'ai hérité de l'abondante chevelure ébène de mes parents. Adolescente, j'ai trouvé mon premier cheveux blanc, j'ai tiré dessus pour le retirer et c'était anecdotique. Les choses sont restées sous contrôle jusqu'à la mi-trentaine et puis trouvant cela moins drôle, je suis tombée dans l'esclavage de la teinture mensuelle. 

Faites attention mesdames, le budget coiffure pourrait avoisiner celui du transport si vous ne prenez pas garde contrairement à monsieur qui s'en sort très facilement pour moins de 30 dollars la visite. Si vous êtes un homme et que vos tempes grisonnes, vous devenez plus sexy, j'en prends pour exemple George Clooney et Richard Gere. Pour une actrice d'Hollywood... C'est impensable! Deux poids, deux mesures.

Il y a cependant, un mouvement grandissant de femmes qui se dressent contre ce dicta. En France, l'ancienne rédactrice en chef de Cosmopolitan et écrivaine, Sophie Fontanel a fait beaucoup parler d'elle en décidant d'assumer ses cheveux gris d'autant plus que celle-ci a enduré pendant presqu'une année la bicolarité qu'entraîne une chevelure que l'on ne teint plus. D'autres opteront pour une coupe de cheveux très courte qui permet d'assumer sans délais la chevelure argentée. J'ai découvert sur un blogue français des femmes qui décrivent avec multiples photos leur parcours sur la renonciation de la fausse couleur: 50 nuances de gris où comment j'ai arrêté de me teindre les cheveux .

En cherchant un peu, les exemples se multiplient, pensez à la magnifique Meryl Streep dans le film "Dieu s'habille en Prada", Jamie Lee Curtis, Judi Dench, Glenn Close, Catherine Lara et au Québec il y a la célèbre mèche de Marie Laberge, Louise Latraverse et Lise Ravary.

De l'autre côté du spectre, de jeunes filles choisissent délibérément de teindre leurs cheveux en gris. Dans un article du journal de Montréal du février 2016,  intitulé "Gris est le nouveau blond", Jean Airoldi le styliste bien connu, faisait mention de ce phénomène de plus en plus rependu sur les grands tapis rouges.

Je vous l'avoue, moi j'ai plongé.  Plus de teinture complète depuis octobre. J'ai opté pour quelques mèches de plus en plus pâles, question de passer en douceur la période de transition. Les commentaires sont plutôt bons. Je ne me sens pas plus vieille mais plus authentique.

Oseriez-vous?



mercredi 26 avril 2017

L'invisibilité de la quinquagénaire

Par Josée Boudreau

L’écriture comme une façon de respirer. Une écriture qui se forme d’abord dans ma tête comme un petit livre d’histoire que j’attrape au hasard dans une librairie. Une vie quasi schizophrénique avec une petite voix dans la tête qui invente et cherche le bon récit. L’écriture à la fois vitale et douloureuse parce qu’elle n’a pas la place qu’elle mérite. Au crépuscule de mes quarante ans, je me sens encore imposteur avec la plume. Pourtant en 2015, sur mon modeste blogue j’ai publié plus de 170 billets,  presqu'un jour sur deux et avec plus de 20 000 vues, j’ai dû intéresser, outre ma famille quelques inconnus! Je sais bien qu’à une époque où la vie s’apprécie au nombre de « Like » c’est bien peu mais  je ne demande pas la popularité des blogueurs vedettes. 

Josée a quoi rêves-tu? Je rêve d’écrire sans contrainte, de faire l’amour avec les mots, de les aligner sur ma page numérique et d’être en accord avec leur son. Que peut-on raconter à l’ombre des deux ponts Champlain? Comme si ma sortie de l’île m’enlevait le droit d’avoir des choses à dire.  Il est vrai que j’ai maintenant atteint l’âge de l’invisibilité.  Je ne suis plus une mère de famille, ma fille a 20 ans et n’habite plus à la maison. Je n’ai plus d’histoires coquines de femme mûre célibataire depuis que j’ai rencontré le prince charmant aux cheveux gris et j’ai l’impression que mon bonheur pu au nez de certaines.  Pendant des années je me suis étourdie en assistant à tous les événements artistiques underground de la métropole, en plus de me donner un petit côté « cool » cela me permettait de fuir ma vie plate. 

 J’approche cinquante ans et comme une adolescente je sens mes hormones bouillir, cette fois ce n’est pas le réveille de mes ovules mais bien leur fin imminente. Je rentre chez moi après le travail et je n’ai plus besoin de ressortir, j’y suis bien. Toute ma vie j’ai appartenu à la génération oubliée, celle qui suivait les gourmands baby-boomers. À l’aube de la cinquantaine, je disparais du regard des hommes. Je suis devenue celle à qui on ne s’adresse plus qu’à la deuxième personne du pluriel. 

Le chiffre 50 fait peur parce qu’il affirme qu’il y en a assurément plus de fait qu’il en reste à faire. Certaines d’entre nous se déguisent en la jeune femme qu'elles ne sont plus ou d'autres baissent les bras et vieillissent prématurément. Chaque nouvelle dizaine fait peur et je l'avoue à chaque fois c'est de plus en plus effrayant pour moi. Pourtant paradoxalement j'ai jamais été aussi heureuse. 

 Suis-je la seule?


vendredi 14 avril 2017

L'universelle pizza

Par Josée Boudreau

Lorsqu'il pleut autant et que l'on ne veut pas aller au musée dans une ville étrangère, on finit par passer beaucoup de temps au resto ou dans les cafés. J'ai remarqué dans les nombreuses villes visitées que les restaurants italiens semblaient avoir pris leur place partout et que la pizza pouvait devenir une sorte de baromètre. Pourquoi? La cuisine italienne est-elle si facile à faire? Je pense qu'il y a là une certaine vérité, les grands chefs ont habituellement cette réponse lorsqu'on les interrogent sur leur succès: peu d'ingrédients mais de bonne qualité. Ceci correspond très bien à la cuisine italienne.

À Rzeszow, mon chéri et moi partagions un repas dans un restaurant italien avec deux de ses collègues. Un des deux qui voyageait beaucoup pour le travail, m'a fait rire en prétendant qu'il détestait la pizza de Naples.
"Mais qu'est-ce que tu racontes? la pizza est né à Naples, c'est le berceau de toutes les pizza!"
"Quand je commande une pizza c 'est un repas principal pas une entrée et chacune de leur pizza ne comprend qu'un nombre limité d'ingrédients.  Une fois à Naples, j'ai voulu une pizza toute garnie, le chef c'est presque fâché. Finalement j'ai fini par négocier un calzone pour que les autres clients ne voient pas cette hérésie."
La pizza est le parfait exemple d'un plat adapté. À Montréal, vous pouvez aisément ramasser une pointe de pizza bien juteuse et très économique, c'est excellent pour manger sur le pouce sans vous ruiner.  Même chose si vous déménagez, imaginez le topo, il y a des boîtes partout et vous avez à peine de la place pour la fameuse boîte de chez Domino mais c'est parfait avec une bière ou deux et tout le monde est rapidement de retour au travail. Dernier cas de figure, c'est jeudi soir, le frigo est vide et vous avez l'énergie qui frôle le zéro.  La pizza est parfaite, pas très gastronomique mais elle fait l’unanimité.

Mais à Naples c'est autre chose. La pizza italienne est le prélude d'une série d'autres plats que l'on partage en famille ou entre amis. Dans ce contexte, il est normal que votre pizza soit légère: une pâte fine, un peu de sauce tomates, quelques morceaux de mozzarella, quelques feuilles de basilic, quelques gouttes d'une bonne huile d'olive... Accompagnez-le tout d'une coupe de Chianti ou d'un Valpolicella et votre estomac sera prêt pour continuer la fête. Bienvenue aux pâtes fraîches et aux Scaloppines.

Je me porte volontaire pour une pointe de pizza napolitaine!


vendredi 7 avril 2017

Carte postale de Cracovie

Par Josée Boudreau

Attablée pour le petit déjeuner dans un café près de l'hôtel, un des murs est décoré d'instruments à vent qui semblent avoir passé le temps et accueilli en leur ventre bien des souffles. De gros luminaires sont recouverts de fleurs en tissus rouges, rose et mauve. Plusieurs tables en bois pâle avec de jolis nappes fleuries sont entourées de grands fauteuils confortables en velours​ prune.

J'ai commandé un petit déjeuner à l'Américaine. En Pologne les petits déjeuners sont copieux pas comme ceux de l'Europe de l'ouest habituellement composés de moreaux de baguette, de croissants, de confiture et de café au lait. Ici il y a souvent des oeufs, des saucisses, des fromages et des tomates, beaucoup plus salé que sucré.

La viande est au coeur de la nourriture polonaise. La restauration rapide existe mais se constitue plus de kebab et de pizza que de frites et de hamburgers. Il y a très peu de chaînes américaines. On fait également de grands sandwichs avec tomates et fromage, un mélange de pizza et de sous-marin. Tout ceci est très apprécié par la clientèle estudiantine qui continue à sillonner les routes de l'Europe.

Pour les gens de ma génération qui ont le loisir d'être un peu plus gourmets, le souper de 3 services accompagnés de bières se détaille facilement sous les 20 dollars canadien, un aubaine.

La pluie est ma compagne à Cracovie. Je me demande si je ne vais pas succomber à la tentation d'acheter un parapluie. Mais j'hésite depuis que j'ai appris et vu les jeunes ukrainiennes utiliser le parapluie comme signal pour vendre leur charme.

Hier soir, j'ai assisté à un concert à l'église St-Peter et St-Paul. Il m'a semblé tout naturel d'entendre de la musique classique à Cracovie puisque dans mon imaginaire les polonais sont des virtuoses du violon. J'ai repéré quelques boîtes de jazz autour du Rynek, j'ai espoir d'y entraîné mon chéri ce week end.