samedi 7 mai 2016

Martha Stewart avant son temps

Par Josée Boudreau

Le deuxième dimanche de mai, c'est la fête des mères. Dans mon souvenir, on se rendait à la petite chapelle du Canton-Arnaud, comme à tous les dimanches, et chaque mère avait droit à son œillet coloré. Le choix des couleurs était restreint, non pas par la nature de l'oeillet, mais par les couleurs disponibles chez Scotties. En effet, les fleurs étaient conçues en papier mouchoir par les dames de la paroisse.

Je suis née à la fin des années soixante, donc je suis une "X" et ma mère, étant née à la fin des années quarante, est une vraie boomer.  Elle fait partie de cette génération déterminante pour les femmes, l'époque assise entre 2 chaises. Une époque où l'on devait briser le moule sans exemple pour créer se nouveau rôle de la femme québécoise moderne.

Est-ce que ma mère était moderne? C'était une femme de son temps en pleine migration de rôle.

Les tâches ménagères étaient très traditionnelles, c'était elle la reine du foyer. Je ne compte pas les journées où en rentrant de l'école je découvrais qu'elle avait transformé une pièce de la maison, la peinture ne lui faisait pas peur pas plus que la couleur ou la tapisserie ikea rayée rouge et blanche.

Ma mère était une Martha Stewart avant son temps, une hôtesse digne des romans de Virginia Woolf. Alors que mes petites amies mangeaient encore le steak, blé d'inde, patates, elle nous confectionnait de délicieux lapin à la moutarde servi avec une grande variété de légumes verts et de riz.  Nous étions les premiers du village a avoir un digne vin français non sucré. C'était tout un exploit à une période où de trouver une recette française était pas mal plus compliqué que d'écrire un aliment sur Google et de découvrir une des recettes de Ricardo.

J'ai toujours eu des lunchs hors du commun, des kiwis avant tout le monde, des livraisons de repas somptueux pendant mon quart de travail chez Sunoco.  J'avais une mère hors du commun qui nous transmettait son amour culinairement.  Et si l'on compte l'amour par ces petites choses, elle nous a beaucoup aimé.

Bonne fête des mères maman


mercredi 4 mai 2016

Absence d'alternative

Par Josée Boudreau


Lundi 14h,  coup de théâtre: départ de PKP. Le pauvre a de la difficulté à retenir ses sanglots. La veille sa femme en larmes est à TLMEP, elle fait l'autopsie de leur échec matrimonial.

L'argent et la popularité n'épargnent en rien la douleur de la rupture, il faut être passé par là pour comprendre.

Cette sensation que le sol se dérobe sous vos pieds. Ce sentiment intense qu'il y aura un avant et un après. Ce constat d'échec. Ce questionnement incessant: qu'aurais-je pu faire pour éviter ce désastre? À quel moment les choses ont-elles déraillé. Cette envie folle de retourner en arrière et de tout arranger.

Et puis ce premier soir, où vous rentrez chez vous dans une maison silencieuse et que vous réalisez que l'histoire avant le dodo ce n'est pas vous qui la raconterez cette semaine. 

Ce soir là, vous aimeriez bien qu'il y ait d'autres alternatives.