jeudi 28 mai 2015

Mère un jour ... et plus encore !

Par Louise

À l'instar de ma collègue qui a cherché sa voiture récemment, j'ai été témoin, tôt hier matin, d'un moment de désespoir qu'a vécu un bambin à peine âgé de trois ans. Loin de moi l'idée de minimiser le moment de stress qu'a pu vivre mon amie, je sens le besoin de vous raconter le revers de la perte. Il est environ 7h15, des usagers par dizaine arrivent dans le métro pour se rendre à leur travail. J'entends les pleurs d'un enfant quand tout à coup, je le vois devant moi. Il regarde autour de lui avec ce regard de détresse et en mode d'observation caractérisant la peur de ne plus voir sa mère. Il cherche désespérément sa mère. Je le prends dans mes bras et j'essaie de le rassurer. Je tourne sur moi-même pour lui proposer une maman ou une autre, en vain. Après quelques minutes, qui nous a semblé une éternité, une femme marche doucement, j'ai bien écrit doucement ... vers nous. Je lui demande si c'est sa maman et il me fait un tout petit signe d'assentiment. Je le remets à sa mère, mais je reste perplexe et surtout songeuse ... !

Ma réflexion ne repose pas sur la faute de la mère, mais plutôt sur le rôle des femmes à l'intérieur du cocon familial. Cette femme, cette mère rencontrée au hasard d'une aventure qui procurera sans doute à son enfant sa toute première expérience de la frayeur, démontre manifestement l'ampleur des tâches qui composent le quotidien de toutes les femmes qui ont revendiqué leurs droits d'être femme, mère, carriériste, amante et j'en passe ! Le prix pour cette liberté est-il garant du bonheur d'être heureuse comme femme ? Je me le demande parfois !! On a acquis des droits certes, mais en même temps on ajouté des responsabilités déjà très nombreuses. Je ne veux pas paraître pessimiste ou encore désabusé, je suis heureuse d'être mère, femme et j'en passe, mais les cernes sous les beaux yeux de plusieurs femmes observées là ou ailleurs, me questionne, m'interpelle du plus profond de mon être féminin !
 

mardi 26 mai 2015

C'est de la faute de Cupidon

Par Josée

Je vais faire rire de moi avec ce billet mais qui ne vaut pas une risée ne vaut pas grand-chose, et puis une bonne histoire c'est une bonne histoire et lorsque l'on aime écrire on ne peut pas passer à côté.

En guise de prologue, remontons à mon billet du 26 avril: Connaissez-vous un HELSI? Je demandais à Sainte-Marcia Pilote ou à l'Univers, c'est comme vous voulez, de m'envoyer un homme qui aurait les caractéristiques suivantes: sens de l'humour, prêt à s'engager, libre, sensuel et intéressant. 

Et bien je vous le jure elle me la envoyé il y a deux semaines! "Soyez bénie Sainte-Marcia!" Et en bonus j'ai reçu deux flèches de cupidon, une pour moi et une pour mon bel Italien. Comme dans les films, après le premier baiser j'avais les jambes molles, le cerveau qui s'est mis à ramollir et je vous passe les détails. En gros, mon corps s'est mis à produire des dopamines, de l'ocytocine et des endorphines. Une vraie crise de maladie d'amour et en regardant mon bel italien avec son sourire niais, il était claire que la maladie s'était propagée.

C'était trop beau pour être vrai. J'ai vérifié dans son frigo, pas de cadavre de chat.  J'ai vérifié dans son placard, pas de vêtements de femme. Je me suis dit qu'il n'y avait pas de doute, j'allais payer pour cela.

Alors ce soir, je sors du bureau et comme je suis toujours assise sur mon petit nuage à côté de cupidon, je ne me rappelle plus où j'ai stationné mon auto. Je me mets donc à parcourir le quartier et après une demi-heure et les pieds en feu, je commence à désespérer. Je me dis: "C'est ce soir que je paie pour mon nouveau bonheur". Je n'ai pas fini de penser cela que je constate qu'un de mes souliers vient de rendre l'âme, une des coutures s'est brisée. C'était mes beaux souliers mauves achetés chez Benetton à la Havane. "OK j'accepte, Sainte-Marcia tu peux les prendre mais là je veux retrouver mon auto".

Je continue de marcher à cloche pied et je ne trouve toujours pas ma voiture, là je suis au bord des larmes et je me dis: "Sainte-Marcia pas aussi ma Fiat, tu sais comment je l'aime si on me l'a volée j'en retrouverai jamais une autre comme cela". Je fais signe à un taxi, je lui explique la situation et on se met à sillonner le Plateau entre St-Laurent et Saint-Denis au nord de des Pins et au sud de Mont-Royal. Nous avons la moitié du chemin de fait et j'ai toujours pas retrouvé ma Fiat. Alors je me mets à espérer que ma voiture ait été remorquée. Je demande au chauffeur de taxi de se stationner près d'une voiture de police.  Je lui explique la situation lui montre une photo de la Fiat comme une mère aurait fait avec son enfant perdu. Il prend mon nom et mon numéro de téléphone et promet de surveiller après avoir répondu a un appel.

Nous prenons la rue suivante et je commence doucement à accepter de payer pour mon bel italien avec ma super Fiat édition spéciale. J'ai presque une larme dans le coin de l’œil quand soudain elle est là, impossible de se tromper, il y en a pas deux comme elle au Québec. Naturellement la mémoire me revient et je me rappelle que c'était bien l'endroit où je l'avais stationnée le matin même. Je cris presque dans le taxi et accorde un gros pourboire au chauffeur. "Merci Sainte-Marcia"


lundi 25 mai 2015

Depuis BELL lurette !

Par Geneviève

Ça faisait longtemps que j'y pensais mais comme je suis paresseuse, j'agissais pas. Mais là, c'est fait: j'ai débarrassé Bell Canada de ma vie. J'ai enfin compris que je n'avais pas besoin d'eux pour être heureuse, que j'avais d'autres choses à faire de mon temps et de mon argent. Il est bien évident que je vais me trouver un autre fournisseur internet (et non ce ne sera pas la compétition en jaune) mais je vais essayer de me passer de tv au maximum et si je craque, et bien ce sera Tou.tv et Netflix.

Vous vous demandez ce que je vais faire de tout ce nouveau temps libre ? Probablement passer à travers la pile de romans qui s'empoussière dans un coin, peut-être enfin essayer d'en écrire un, perfectionner mon espagnol, apprendre l'allemand, publier deux textes par semaine...qui sait ? Une chose est certaine, les possibilités sont infinies et c'est stimulant.

C'est tout de même paradoxal: je suis la première à trouver qu'avec le boulot et Nautilus il ne reste plus beaucoup d'espace dans mon horaire pour profiter de la vie mais je gaspille un temps de fou devant la télé. Pourquoi ? Parce que c'est passif, facile, attirant et réconfortant quand on vit seule (et surtout quand on mange seule).

Alors je crois que, finalement, je vais remercier Bell d'avoir soudainement augmenté ma facture mensuelle de 22,00 $. Cela a été le coup de pied qu'il me fallait pour me décider à revoir mes priorités. Car, au-delà de l'économie d'argent, il ne faut pas oublier qu'il n'y a aucun remboursement sur la perte de temps. Moi voyez-vous, j'ai décidé que j'en avais assez gaspillé. Après tout, comme je l'ai écrit il y a deux semaines, j'ai une liste de vie à compléter et une autre à découvrir !


samedi 23 mai 2015

L'observateur du troisième - Chapitre 11 : L'histoire d'Esther McNicoll-Mayrand

Par Louise

Des fleurs ... encore des fleurs ! 

- Anna! Dis-moi, d'où vient cette odeur de fleur?
- Depuis quelques jours, on dirait que le salon est transformé en jardin fleuri.

Anna hésite à répondre franchement. Ces fleurs remises par le fleuriste du quartier depuis quelques jours, l'inquiètent. Elle sait très bien qui est à la source de cette offrande. Cet homme observateur l'intrigue.

Il y a toujours la même inscription sur le carton qui accompagne le bouquet : ''Je vous aime depuis que j'ai entendu votre si belle musique et qui ne cesse d'envahir mes songes! ''

Comment pourrais-je lui expliquer que chaque jour je dépose un bouquet ici et là sans lui mentionner? J'aurais dû prévoir qu'Esther pourrait reconnaître l'odeur des fleurs. Elle est si sensible à tout ce qui l'entoure, surtout que maintenant la cécité l'oblige à être à l'affût de toutes formes de changements dans son environnement. Il suffit d'une seule modification pour altérer ses repérages qui sont tellement nécessaires à lui procurer son autonomie.

Je ne me résigne pas à lui mentionner qu'un inconnu semble lui prêter une attention particulière. Elle a tellement souffert ces dernières années. Sa maladie qui a balayé d'un revers tout ce qui lui procurait un sens dans sa vie, comme un fouet! Il a fallu qu'elle reprenne goût à la vie à partir de nouveau but, nouveau défi. Chaque jour lui demande d'accepter son nouvel état. Son travail incessant me semble suffisant! En plus, il faudrait ajouter une nouvelle aventure amoureuse! Non! Non! …

Qui est-il d'abord? Quelles sont ses intentions réelles? Il ne sait rien à propos d'Esther. Moi, je la connais bien et je sais qu'elle pourrait en souffrir.

En plus, elle déteste les roses rouges depuis que Clément l'a quitté ! …

Et bien ... je pourrais simplement lui dire qu'il s'agit d'un bouquet de lys blancs.

Mais, pourra-t-elle reconnaître l'odeur distinct des fleurs?






mardi 19 mai 2015

L'observateur du troisième - Chapitre 10: L'histoire de Normand Bouchard

Par Josée

Depuis une semaine, je n'arrête pas de penser à elle. Tous les soirs je traîne autour de sa maison espérant entendre à nouveau le son du piano ou entrevoir sa jolie silhouette. Je rêve de la voir sortir de chez elle et de l'aborder, mais elle n'est jamais seule, il y a toujours la vieille qui monte la garde.

Comme j'aimerais avoir une femme avec autant de classe à mon bras, je ferais tout pour elle je sortirais même de ma tour d'observation. J'ai commencé à lui faire livrer des fleurs, à tous les jours, d'immense bouquets de roses rouge comme elle le mérite. Je suis certain qu'elle ne restera pas indifférente aux cadeaux de son admirateur secret.

Ce soir, je profiterai de leur promenade quotidienne pour m'introduire chez elle et placer quelques caméras. 


lundi 18 mai 2015

L'amitié proche

Par Geneviève

La vie et la quête du bonheur nous amènent à faire des choix qui nous semblent les meilleurs. Dans mon cas, l'ensemble de ces choix a fait que mes bonnes amies de longue date habitent toutes loin. Enfin, pas à l'autre bout du monde mais juste assez pour rendre la spontanéité impossible: courte visite surprise le temps de prendre un café (ou l'apéro) ou encore prendre une marche après le souper. Quoique les moments que l'on arrive à passer ensemble sont toujours supers, ils requièrent habituellement un univers d'organisation et de coordination d'agenda car il faut pratiquement prévoir une journée au complet pour que ça vaille la peine...et là que voulez-vous, c'est compliqué !

Souhaiter que nous habitions toutes proches constitue une perte de temps et d'énergie irréalistes alors j'avais secrètement émis le désir, il y a quelques années, d'avoir des amies proches de mon appart, ou du moins de mon quartier. Et bien, il semble que c'est en 2015 que ça se passe. En effet, le spinning et le défi que nous avons eu cet hiver (voir mes haïkus) m'ont permis de trouver mes spinning girls (voir le texte "Mes chums de filles") qui sont toutes plus ou moins dans le secteur et dont le Nautilus est notre port d'attache. 

Parmis ces spinning girls, il y a Terry, une super partner d'entraînement qui habite à quelques minutes de chez moi. Beaucoup plus en forme que moi, elle a la patience de venir courir avec moi, la débutante pas mal plus lente. Elle me motive, m'encourage, me supporte et m'attend, toujours avec le sourire et cela n'a pas de prix. Elle est pour moi une source de motivation inépusable et je remercie la vie de l'avoir mise sur mon chemin !

Aussi, samedi soir, nous avons eu un souper de blogueuses qui m'a non seulement donné la chance de faire la connaissance de Louise, notre nouvelle collaboratrice, mais qui m'a aussi fait réaliser à quel point mon amie et collègue Josée habite tout près de chez moi, à seulement quelques stations de métro. En plus de travailler ensemble depuis 4 ans 1/2, je me permets de dorénavant de la compter dans ma liste des amies proches. Une chance que j'ai pris mon courage à deux mains et que j'ai commencé à contribuer à son blogue que j'aime de plus en plus à tous les jours !

Oui, 2015 est définitivement une année riche en amitiés nouvelles et j'ai hâte de continuer à découvrir ce qu'elle a de bon pour moi. Il y a des petits bonheurs partout où l'on veut bien les voir, il suffit de s'ouvrir les yeux, l'esprit et le coeur !



Dimanche ... visite au cimetière !

Par Louise

J'ignore pourquoi j'ai eu cette envie subite, mais ce que je savais c'est que c'était impossible de m'en dissuader tellement le besoin me tenaillait. Il m'a suffi d'un seul instant pour avoir ce besoin pressant de faire une visite au cimetière et d'être tout près de ma famille maternelle. En compagnie de ma famille, j'ai donc fait la demande de m'y conduire.

Une fois au cimetière, empressée, j'ai eu droit à un moment solitaire avec eux tous. Ils sont plusieurs, couchés sous la terre, dans un sommeil éternel. On peut apercevoir leurs noms bien gravés sur la pierre tombale. Mais il y avait une personne qui m'attirait davantage... ma douce marraine Pauline! Malgré ma rationalité, ma main posée à l'endroit où, il y a quelques dizaines années, nous l'avions accompagné pour son dernier repos, j'avais l'impression qu'elle était là, tout près, et qu'elle pouvait m'entendre. Même le bruit assourdissant de la rue toute proche ne pouvait m'empêcher d'imaginer son murmure, comme un appel à la confidence. À l'abri de tout, sous les arbres qui nous protègent de toute intempérie, j'ai fait la conversation avec marraine adorée. Elle m'a rassurée comme elle le faisait de son vivant, elle m'a regardée de son regard avisé qu'elle a toujours eu pour moi et j'ai pu lui raconter mes peines, mes petites souffrances et mes bonheurs récents, ceux que je n'arrive pas toujours à dire à d'autres qu'elle...! Une plénitude et une sérénité m'a habité et me voilà prête à retourner à ma vie, maintenant que nous avons discuté!

Pourquoi ce moment unique et imaginaire m'a procuré cet effet si intense? Je ne serais dire. Ce recueillement n'est qu'un retour sur nous-mêmes. En même temps, ce besoin d'être avec l'Autre semble tellement salutaire. En fait, c'est souvent plus bénéfique qu'une thérapie. Est-ce mon éducation religieuse qui faisait subtilement son chemin malgré ma réticence ?

Est-il possible que tous ces endroits mystiques ; églises, temples, cimetières, et d'autres selon nos croyances, amènent, malgré tout, le soulagement nécessaire, même dans nos vies modernes et même si l'on souhaite ardemment de tout changer ? L'aveuglement, la noirceur provoqués par certains dogmes nous a obligés de faire abstraction, de passer à autre chose. Mais peut-on utiliser le meilleur? Est-il encore possible? 


vendredi 15 mai 2015

La musique … à toutes les sauces !

Par Louise


Depuis mon enfance, la musique fait partie de ma vie. Et donc, j'aime autant la musique que la littérature. Euhh … après quelques secondes de réflexion, je dirais que la musique se situe au deuxième plan de mes préférences ! C'est dire comme c'est très très important. Et c'est la faute de mon papa et peut-être aussi de maman.

Dans les années 60 au Québec, on s'engage avec la plus belle du travail après deux ans de fréquentation (pas plus sinon le curé sonne à la porte !) et on fait une somptueuse soirée pour les fiançailles. À partir de ce moment, il n'est plus nécessaire de payer la pension. On peut dès lors, mettre des sous de côté pour le trousseau des futurs mariés. Pour mes parents, il s'agissait d'acheter des meubles tout neufs. Évidemment, il fallait aussi acheter un ''système de son''. Vous savez, ce meuble intégré avec télévision (en couleur stp!), le ''tourne-disque'' (vinyle 33 et 45) et les haut-parleurs.

Dès le retour de leur voyage de noces à New York, le système de son remplissait le salon de cette merveilleuse musique, comme un bruit de fond et un peu plus lorsque maman était chez la coiffeuse, car papa écoutait Pavarotti. Est-ce que je vous ai dit que papa chante mieux que Pavarotti ? Sinon c'est fait, je vous le dis, il chante mieux que Pavarotti parce c'est mon papa … !

À d'autres moments, papa m'assoyait sur ses genoux et il me faisait écouter cette musique qui, à tout jamais, me fera vivre cette passion exaltante. Les Pierre Lalonde, Michel Louvain (je vous rappelle que mon prénom est Louise !), Nat King Cole, Andy Williams, Louis Armstrong et bien d'autres entreront dans ma vie subtilement, mais laissant une empreinte inoubliable.

J'ai donc acheté de la musique comme certains achètent du bon vin ! Amoureuse de Pierre Lalonde, de Sting, de George Michael et j'en passe. Y'a eu aussi la musique qui me rappelle des moments importants de ma vie. La musique qui jouait lorsque j'ai vu mon premier amour pour la première fois. Rappelez-vous Dancing Queen ??!! Au moment où le père de mes enfants m'a dit ''je t'aime'', Michel Fugain fredonnait Tout va changer à la radio. Sans oublier la musique d'Etta James chantant At last qui me rappelle le magnifique mariage de ma fille. C'était tellement rempli d'émotion lorsque Etta fredonnait My love has come along et que ma grande fille d'amour, vêtue de sa robe de princesse, dans les bras de son italien, dansait sous un lit de ciel fait de ruban blanc. Et puis, y'a eu le Festival de jazz de Montréal, c'est devenu un rendez-vous incontournable. J'y découvre de nouvelles musiques et je fais une ''razzia'' dans les boutiques de musique.

Et puis y'a eu le moment de réconciliation avec la musique. Eh oui vous avez bien lu, pendant quelques semaines et après mon accident vasculaire cérébral, écouter de la musique devenait impossible, car trop irritant. Puisque la musique occupe une si grande place dans ma vie, jour après jour, j'ai écouté la musique malgré ce sentiment désagréable.

Samedi dernier, j'ai assisté pour la première fois depuis ce fatal événement et en compagnie de ma grande amie, Josée (celle que vous connaissez !), à un spectacle de ma très chère Terez. À l'Astral, assise sur un tabouret, je me sentais à nouveau imprégné par cette musique qui m'avait tellement manqué. Des frissons parcourir mon corps et les vibrations des sons détestés momentanément reprirent leur place qu'il me tardait de retrouver. Je les ai sentis me pénétrer doucement et puis avec ardeur. Ce que j'étais heureuse de pouvoir à nouveau assister à un spectacle sans avoir l'impression que c'était insupportable !

Maintenant, je sais que je suis fin prête pour le festival ! 


mercredi 13 mai 2015

L'observateur du troisième - Chapitre 9: L'histoire d'Esther McNicoll-Mayrand

Par Louise

Rencontre avec l'inconnu du jardin

Elle sent un léger frisson parcourir sa nuque. Depuis sa cécité, ses autres sens sont toujours à l'affut. Seule bien assise sur le tabouret du piano, elle joue une mélodie qui lui rappelle sa jeunesse. Cette jeunesse qui, jour après jour, lui semble de plus en plus lointaine. Heureusement, les gammes sont encore vivantes et ce moment exaltant lui permet de se réconcilier avec cette période de sagesse qui parfois, fauche l'espoir.

Esther a toujours eu du talent pour la musique. Toute petite, son père l'invitait à le rejoindre sur le tabouret pour lui enseigner la musique. Son instrument préféré était le piano parce que c'était celui de Beethoven. Et Bach aussi, surtout depuis le jour où Esther pu jouer ses partitions. Elle était merveilleuse Esther lorsque ses doigts frôlaient les petits bâtons noirs et blancs qui créaient le son unique. Dans ces moments-là, on pouvait sentir la douceur qui émanait de sa personnalité.

D'où provient ce frisson ...

Inquiète, elle guette cette impression qui ne l'a quitte plus. C'est sans doute l'effet de la musique. Clément avait l'habitude de s'installer tout près d'elle lorsqu'elle jouait. Il lui disait qu'il ne pouvait m'empêcher de la regarder. Pour lui, ce moment était inestimable tellement le besoin de la prendre dans ses bras devenait pressant. Elle aussi avait l'impression qu'une fusion était obsédante et nécessaire. L'accomplissement de leur amour provenant de la passion pour la musique, Clément et Esther ne pouvait faire autrement que de souhaiter que cet instant dure éternellement. Mais la vie a proposé un autre scénario. L'éternel a été relégué dans les souvenirs. Il y a plusieurs années déjà que Clément n'est plus près d'Esther. Ce soir-là, ce frisson pourrait peut-être faire partie de ces souvenirs, de ce sentiment qu'elle chérit lorsque la sonate de Bach pénètre tous les pores de sa peau.

Sa vieille nanny, Anna approche doucement, d'un pas silencieux. Esther sait reconnaître le pas singulier d'Anna et elle se questionne sur la raison de sa présence subite. Sachant que c'est un moment privilégié pour Esther, Anna préfère la laisser seule. Peut-être, c'est ce frisson, trop perceptible, qui l'amène vers Esther. Ce qu'ignore Esther sait qu'Anna a entendu un bruit suspect provenant du jardin.

Anna se trouve maintenant derrière d'Esther. Elle lève ses yeux au-dessus du pupitre du piano recouvert du cahier de notes où se trouve un miroir. Ce miroir que Clément a offert à Esther, le jour de leurs fiançailles. Elle n'a jamais eu le courage de l'offrir aux enfants. Il est trop magnifique. Sa parure en forme de dentelle embellit tout regard qui s'observe. Un miroir c'est comme le reflet de l'âme. Même après ce jour où Clément l'a quitté, elle put contempler ce visage tant aimé. Que ferait-elle sans l'âme de Clément? Surtout que maintenant, elle doit utiliser son imagination, le renfort nécessaire en raison de son aveuglement.

Le miroir indique qu'il y a quelqu'un qui se cache dans le jardin, derrière la rangée des arbustes et qui l'observe. La lune facilite son observation et Anna reconnaît un homme qui lui semble familier. C'est bien lui, cet homme aperçu hier à la pharmacie. Il est facile à repérer, car il porte encore le même chapeau de feutre, bien calé sur sa tête et qui lui procure un certain anonymat. Difficile d'oublier aussi, tant que son impatience au comptoir des prescriptions était palpable. Très à l'aise ce monsieur et même un peu effronté, se rappelle Anna. Et de murmurer, la preuve, il se trouve dans le jardin à cet instant même.


Tout en continuant à écouter cette mélodie si appréciée par Esther, elle se demande comment elle peut agir dans cette situation. Doit-elle informer la police, le rejoindre dans le jardin pour lui demander une explication, que faire ? Elle décide de l'ignorer. Il n'a pas l'air trop dangereux pour l'instant ! On verra bien... ! 




Une troisième collaboratrice

Chers lecteurs,

Que de chemin parcouru en 5 mois!

Je suis tellement heureuse de vous savoir là à nous lire quotidiennement.  Aujourd'hui le décompte est à 109 messages publiés, 8366 pages vues.

J'ai l'immense plaisir de vous présenter une troisième blogueuse. Il s'agit de ma très chère amie Louise qui a accepté de transformer notre duo en trio.

Louise a consacré une très grande partie de sa carrière à l'enseignement de classe d'adaptation scolaire au secondaire. Puis son amour des mots et de la littérature l'a conduit vers le Baccalauréat en études littéraires qu'elle a complété en 2013. Ses maîtres, entres autres: Proust, Sartre et Freud, sauront la guider dans des histoires qui j'en suis certaine, vous séduiront.

Bonne Lecture à tous,

Josée


mardi 12 mai 2015

L'observateur du troisième - Chapitre 8: L'histoire de Normand Bouchard

Par Josée

Je ne sais pas si c'était le son du piano ou l'odeur du jardin qui m'avait d'abord attiré. Je me suis approché de cette maison hors du commun du boulevard Pie-IX.  J'entrevoyais une silhouette de femme au piano. Elle jouait un air à la fois triste et tellement beau. Je me suis faufilé derrière la rangée d'arbustes, il y avait une fenêtre dans le coin de la pièce. Je la voyais très bien. C'était une belle femme avec les cheveux remontés en chignon, elle portait une robe vaporeuse bleue très pâle. On aurait dit un ange. Son regard semblait perdu au loin comme s'il cherchait l'histoire de cette mélodie nostalgique.

La pièce ou trônait le magnifique piano à queue semblait venir d'ailleurs comme si je remontais le temps et que j'observais le salon de la famille Dufresne dans leur Château en haut de la côte qui mène à Sherbrooke. Les murs étaient colorés de fabuleux tableaux. Quelle classe!  Qu'est-ce qu'une femme comme elle faisait ici? Et puis le jardin sentait tellement bon, je me suis assis à l’abri des regards et j'ai fermé les yeux. Tout ceci me calmais.

Lorsque j'ai rouvert les yeux, le piano ne jouait plus et le soleil se levait. Je suis sorti précipitamment de ma cachette et je suis rentré à la maison.



lundi 11 mai 2015

L'observateur du troisième - Chapitre 7: L'histoire de Normand Bouchard

Par Josée

Cette histoire de chien m'a fait réaliser le nombre incroyable d'animaux domestiques qu'il y avait dans le quartier. Certains propriétaires achètent des animaux sans en mesurer les conséquences, ils sont trop mignons dans la cage de l'animalerie mais une fois devenu gros c'est moins drôle.  Les chiens sont mal dressés, ils polluent les trottoirs de leurs excréments et nos oreilles de leurs jappements. Pour ce qui est des chats, leur sort est encore plus triste, ils les jettent à la porte et arrêtent de les nourrir.  Les ruelles sont pleines de générations de chats errants qui se nourrissent dans les ordures ménagères. 

Et personne s'en préoccupe. J'ai dû prendre les choses en main, c'était une question de santé publique, il y a des limites au nombre de chats errants que l'on peut tolérer. Aujourd'hui, il y en a beaucoup moins et pour une fois les salops des services sanitaires sont venus les chercher. Dans chaque rue il y avait au moins deux ou trois chats étendus, une épidémie qui les faisaient mourir après avoir saigné du nez, des oreilles et de la bouche, même chose pour les rats et les autres petits rongeurs. Les résidents commençaient à se plaindre de l'odeur et le spectacle faisait pleurer les enfants. Il parait que les vétérinaires auraient constaté la même chose chez quelques chiens.

La mort aux rats mélangé aux thons et disposée dans de petits sacs au travers les ordures ménagères est un délices pour les chats, les rats et les chiens laissés sans surveillance. Après l'ingestion, le produit empêche le sang de coagulé alors la moindre petite blessure devient mortel. Extérieurement le sang s'écoule par les principaux orifices: nez, oreilles, bouche si c'est pas suffisant, ce sont les organes internes qui se désagrègent, cela prend au plus 3 à 5 jours.

Je comprends que tout ceci était radical mais après le grand nettoyage des autorités, tout le monde va être heureux et les propriétaires vont enfin tenir leur chien en laisse. J'ai aussi remarqué que les gens respectent plus les horaires prévus pour les vidanges. Il faut avouer que les fonctionnaires municipaux et les policiers surveillent un peu plus les sacs verts.

Moi je reste humble face à l’événement, c'est pas nécessaire que l'on connaisse le nom du héro.


dimanche 10 mai 2015

L'autre liste

Par Geneviève

Aujourd'hui j'ai fait ma première course: le Color Me Rad. Un événement coloré de 5 km plus festif que sportif mais quand même. J'ai couru la quasi-totalité du trajet (des fois ça bloque comme dans un entonnoir et plus moyen d'avancer) et je suis fière de moi. Faut dire que je cours seulement depuis 2 mois et uniquement sur tapis. Que voulez-vous, je n'avais pas la discipline pour courir dehors mais maintenant que j'y ai goûté, je sais que je vais le faire régulièrement cet été.

Pendant le retour, je me suis dit, wow, une belle réussite qui ne figurait pas du tout sur ma liste de vie. Vous savez cette liste, écrite ou non, sur laquelle on se donne nos grands objectifs de vie. Aujourd'hui, j'ai réalisé qu'il y a aussi l'autre liste, celle qui ne s'écrit pas d'avance. Celle qui se remplit de réalisations spontanées et absolument imprévues. Le genre de mini-victoires qui ne nous seraient jamais passées par la tête de viser il y a 6 mois. On pourrait l'appeler la liste de la fierté. Dans mon cas, cette course s'ajoute sur mon autre liste à, entres autres, faire de la musculation sur une base régulière et écrire sur ce blogue.

Fort heureusement que cette autre liste est impossible à lire d'avance car il est pas mal certain que l'on se découragerait et qu'on n'attaquerait pas les objectifs inscrits, parce qu'ils semblent loin de nous ou justes impossibles !! Par exemple, sur ma liste de vie contenant des objectifs que j'aimerais atteindre avant de mourir, il y des éléments que j'ai peine à croire que je vais réaliser un jour:
  • Passer le Barreau de Paris (ou encore NY..);
  • Écrire un roman;
  • Faire le tour du monde...etc..
Vous savez quoi ? Bein ce n'est pas grave si ces objectifs ne se concrétisent pas totalement. Maintenant, je sais qu'il y a des surprises qui m'attendent sur mon autre liste et la perspective de les découvrir et de les accomplir ajoute un piquant indescriptible dans ma petite vie tranquille !


L'observateur du troisième - Chapitre 6: L'histoire de Normand Bouchard

Par Josée

Je ne sors plus de chez moi avant la tombée de la nuit, de cette façon je ne suis pas obligé de fraterniser avec tous les écornifleurs qui passent leur vie sur le balcon faute d'avoir rien de mieux à faire. J'en profite pour faire un peu de surveillance dans le quartier, il faut bien que quelqu'un s'en charge. Les mauvais comme les rats sortent la nuit, moi je les ai à l'oeil. J'ai une adaptation mobile de mes petits caméras cachés dans mon chapeau et je suis prêt à apporter les preuves si c'est nécessaire. 

Certains commerces de la promenade ont installé des terrasses, les balcons des deuxièmes étages ont commencé à fleurir, c’est presque agréable si l’on faisait exception de cette odeur persistante de levure dont j'arrive pas à trouver la provenance. Et puis, cette rêverie me rend imprudent et je me retrouve le pied dans une masse brune à la texture molle et encore tiède. 

"Tabarnak" je lève les yeux et j'aperçois mon gros insouciant de voisin devancé par son gros chien noir sans laisse. De retour chez moi, je passe une demi-heure à faire disparaître les traces nauséabondes. Pour accélérer le processus de séchage, je dépose ma paire de souliers sur mon balcon arrière. 

Quelques heures plus tard, lorsque j'entre mes souliers, je vois le maudit chien noir, dans la cour qui se prélassait dans le gazon. Je suis toujours enragé par ce qui est arrivé. Je me dirigea vers la cuisine et je confectionne une belle grosse boule de bœuf hachée à laquelle j'ajoute de beaux moreaux de bacon et beaucoup de poudre Lax-a-day. Je ressors sur le balcon et lance la belle boule appétissante sur laquelle le gros chien noir se lance sans attendre. Quelques minutes plus tard, le voisin rappela son chien, moi j'attends la suite sur mon balcon. 

Le cri du voisin, qui jeta à nouveau son chien dehors est l'illustration parfaite du résultat de l'opération. Ma colère s'estompa enfin et je rentre dans la maison. Je me sens mieux que je ne m'étais senti depuis des mois.


vendredi 8 mai 2015

L'observateur du troisième - Chapitre 5: L'histoire de Normand Bouchard

Par Josée

Je n'ai pas beaucoup de talent au niveau social, je dirais même que j'en ai de moins en moins avec les années. J'ai cependant un don pour les chiffres, et la place de plus en plus grande qu'a pris Internet m'a permis de devenir riche de façon très discrète.  Je me cache derrière une compagnie à numéros et personne ne pourrait deviner ce qu'il y a dans mes comptes bancaires.

Personnellement, je n'ai pas besoin de grand-chose et j'ai déjà plus d'argent qu'il est nécessaire pour toute une vie.  Pour moi c'est un jeu. Chaque jour je fais le tour de l'actualité économique, je lis des états financiers, je pousse même l'effronterie jusqu'à appeler les gestionnaires des entreprises prometteuses pour demander comment vont les affaires. La plupart aiment se vanter de leurs bons coups. Moi, je sais comment utiliser l'information. J'aime aussi jouer avec les devises étrangères, quelques milliers de dollars dans les bons comptes peuvent rapporter beaucoup.

Dans ma vie retranchée du monde, en haut de ma tour, j'observe ce qui se passe en bas. Comme j'aime la discrétion, j'ai installé sur mes balcons avant et arrière de minuscules caméras qui enregistrent tout ce qui se passent et c'est mauvais. Le monde est mauvais et Il aurait besoin d'un peu d'aide pour le nettoyer de tous ces parasites. J'ai transformé mon salon double en salle d'observation avec plusieurs écrans et je note les éléments dérangeants, il faudra bien que quelqu'un s'en occupe.


jeudi 7 mai 2015

L'observateur du troisième - Chapitre 4: L'histoire de Normand Bouchard

Par Josée

3:33, c'est l'heure de ma cigarette, j'y ai seulement droit lorsque l'horloge indique des nombres identiques.  Il y a des jours où je n'arrive pas à fumer parce que je ne suis pas assez concentré, quand l'heure est passée, c'est tant pis pour moi. Si j'oublie de regarder l'horloge à 5:55, je dois attendre jusqu'à 11:11, j'en profite pour dormir.  La nuit, je ne dors pas, j'en profite pour fumer. Lorsque j'en grille une sur le balcon, je prends contact avec le monde qui m'entoure et l'action ne manque pas la nuit comme le jour. 

D'en haut, j'observe tel un voyeur. J'observe et je juge. Il y a eux et il y a moi.  Je ne fais pas partie de ceux qui vivent en bas, les bruyants, les paresseux, les incultes, les ivrognes, les drogués. Je suis immunisé par mes diplômes, ma grande culture, l'ouverture sur le monde que m'a procuré mes nombreux voyages à travers le monde, et puis on ne devient pas ivrogne lorsque l'on ne boit que des grands crus.

La semaine passée, les voisins du deuxième avaient décidé de laver leur linge sale sur le trottoir. Il était difficile de ne pas suivre la conversation, on aurait dit qu'il enregistrait pour une télé-réalité avec des micros cachés dans les cheveux.
-Pas question que ce soit ton frère qui soit le parrain de mon enfant!
-C'est toujours toi qui décide Tabarnak.
-Mais c'est qui, qui va être pogné avec le p'tit quand tu seras en-dedans?
Et les voisins d'à côté ne sont pas mieux. Ils vivent à peu près dix dans l'appartement. Les grands-parents, les enfants et les petits-enfants. C'est pour s'entraider et apprendre à vivre sur le B.S. L'été passé, ils ont sorti le grand-père sur le balcon avec sa chaise roulante et le vieux buvait sa bière avec une paille, il avait mal aux bras, des vrais Bougons.


mercredi 6 mai 2015

Souvenirs de Blackwood

Par Josée

Été 2006, déjà une semaine que nous sommes ma fille et moi à Blackwood au coeur d'Acadia National Park dans le Maine.  J'ai encore de la difficulté à relaxer, il y a toujours au fond de moi la vie trépidante de la ville qui me hante. Il est difficile d'accepter de ne rien faire, de se mettre sur pause et de ne pas trop planifier d'activités.

En ville je me réveille tous les jours vers 5h30-6h00, parfois 7h00 la fin de semaine. Ici, bien que je me couche à 22h00, je ne me réveille pas avant 8h00 et là, je dois me retenir pour ne pas réveiller ma fille avant 10h00. Nous dormons si bien, la nuit est fraîche et seuls nos nez dépassent de nos sacs de couchage. Moi qui utilise des dizaines de papiers mouchoirs au lever pour combattre mes allergies, je me réveille tout en douceur. La pollution se résume au feu de camp que chaque famille fait avant d'aller dormir. Même les voitures sont inutiles, à l'entrée du site, un autobus vient vous chercher vous et votre vélo et vous dépose partout dans le parc gratuitement.

Pas de téléviseur, ni d'ordinateur, ni de cellulaire intelligent, juste le plaisir de parler en lavant notre vaisselle en famille. Nous avons avec nous un immense sac rempli de livres et ma fille a pris l'habitude d'aller lire assise sur la branche d'un gros arbre près de notre tente. Les jours de pluie, nous partons pour Bar Harbour dans un petit café où l'on nous donne accès à de nombreux jeux de société. Nous accumulons des dizaines d'heures de Monopoly. Sinon, nous partons à la découverte du nombre impressionnant de recettes à base de homards dans les menus des restaurants de la place: pâtes, crêpes et même de la crème glacée.

Et puis, sans même nous en rendre compte les vacances prennent le dessus et la paix nous submerge.




lundi 4 mai 2015

Moi, moi, moi

Par Josée

Ce matin en ouvrant les yeux j'ai pensé: Moi, moi, moi. Parce que ce matin je commence une nouvelle étape de ma vie, celle de l'égoïsme.

La dernière fois que ceci est arrivé, j'avais 25 ans, c'était il y a longtemps. En sortant du bureau, je vais aller manger avec une copine et personne à la maison ne m'obligera à rentrer plus tôt pas même le chien. Le niveau de désordre n'aura pas changé. J'aurais pas de compromis à faire sur le programme télé ou l'heure à laquelle je prendrai ma douche. Tout ce qui comptera sera moi, moi, moi.

J'écris ceci et je sens une discussion sur mes épaules entre mon petit diable et mon petit ange, ils discutent de la culpabilité ou non d'être heureuse d'entrer dans cette nouvelle étape, parce que cela implique le départ de ma fille chérie.

J'espère qu'en se levant ce matin elle aura dit: chez-moi, chez-moi, chez-moi et que sa première toast goûtait vraiment bon!


dimanche 3 mai 2015

Mes chums de fille !

Par Geneviève


Si on me demandait comment s'est passé ma journée d'hier, je serais tentée de répondre spontanément: "Entraînement au gym et par la suite, tranquille à la maison". Mais quand j'y repense, oui j'ai passé la majorité de ma journée seule mais pas isolée. Comme ils disent en anglais: Alone but not lonely...En effet, fidèle à moi-même, mes samedis matin commencent toujours (ou presque) chez Nautilus où j'y retrouve avec de plus en plus de bonheur la gang et plus particulièrement mes spinning girls (que voulez-vous les boys, les grandes conversations se passent surtout dans le vestiaire !!!!)

Ces girls, mine de rien, je les vois plusieurs fois par semaine. On apprend à se connaître, à s'apprécier, on demande la suite des histoires commencées la veille, on s'encourage, on s'envoie des ondes positives et on se soucie toutes de celle qui s'est blessé à la clavicule et qui nous a manquée pendant deux longues semaines. J'ai aussi réalisé, cette semaine, que, si je venais à manquer soudainement à l'appel de l'entraînement, ce serait sans doute elles les premières qui se demanderaient qu'est-ce qui se passe ?, comment va-t-elle ? et, ultimement,  où est-elle ? Je sais parce que c'est ce que je me demande quand une manque à l'appel sans avoir callé la shot. Ce sont mes premières répondantes et je sens qu'une tradition de souper sushis est en train de s'installer et ça m'enchante.

De retour à la maison, conversation téléphonique avec une amie de longue date. On a été coloc, on a voyagé ensemble, on  a viré des rumbas (voir mon texte en haïku..) et je suis la marraine de sa fille. Dernièrement, la vie a décidé de la brasser solide : gros soucis d'emplois, remise en question et de la douleur physique quasi-insupportable. La bonne nouvelle c'est que forcément, ça finit toujours par se tasser et c'est ce qui semble arriver avec elle, du moins, pour la douleur. Elle a eu un traitement prometteur la semaine passée et j'espère que cela va lui permettre de sortir pour mieux laisser entrer le soleil dans ses espoirs. On voit toujours mieux quand il fait clair !

Par la suite, une autre bonne amie m'a envoyé un petit texto pour souligner qu'il y a deux ans, nous étions en vacances ensemble (avec son charmant petit bonhomme), dans un magnifique condo en Floride. Au menu, que du classique: plage, soleil, shopping, bonne bouffe (maison) , vino, rires et beaucoup de complicité. Même si elle mesure 5'10" et qu'elle est blonde, c'est ma jumelle cosmique. En voyage, on est pareil et j'ai tellement hâte au prochain !!!

Finalement, un autre appel d'une autre amie de toujours dont la vie est parsemée de batailles: maladie chronique, emploi, argent, il y en a pas de facile. Je l'écoutais me raconter ses dernières (més)aventures et j'ai réalisé que j'assistais à toute une leçon de résilience. Inquiètes-toi pas mon amie, je suis certaine que ton armure d'optimisme va te faire gagner la guerre !!!

Pour moi l'amitié c'est ça: réussir à faire sentir sa présence même quand on y est pas physiquement. Les occasions de se retrouver sont de plus en plus rares mais quand un souper de filles se pointe le nez, je peux affirmer que je suis tout simplement heureuse.



Botox et voitures sport

Par Josée

Conversation entendue en buvant un café.

Elle: Je pense qu'il y a des moments charnières dans la vie, des carrefours où il faut s'arrêter sinon on frappe le mur. C'est l'occasion de se regarder, de faire des petits ajustements qui influenceront la suite. C'est entre autres ce que l'on appelle la crise de la quarantaine.

Lui: N'est-ce pas le moment où il faut s'acheter une voiture sport, collectionner les pinups ou se faire botoxer. Je crois avoir manqué cette phase et je n'ai pas l'intention de passer par là d'ailleurs.

Elle: Je pense que ce que tu décries là, c'est ce qui arrive lorsque l'on ne fait pas d'arrêt au carrefour. Au contraire, si tu fais l'arrêt, tu t'acceptes tel que tu es et tu n'as pas besoins de Botox.

Lui: Heureusement que je me suis arrêté alors, je n'aime pas l'idée du Botox et les voitures sport m'indiffèrent. J'aime par contre les papillons que j'ai dans le ventre et le petit vertige qui me prend à chaque fois que tu es tapes un message sur FB.

Elle: C'est la preuve que tu es bien vivant ces petits papillons et pas besoin de Botox pour éprouver cette sensation.




vendredi 1 mai 2015

Le petit pas en arrière avant le grand saut

Par Josée

Lors d'un déménagement, tout ce que vous possédez est placé dans de petites boîtes et c'est alors que vous constatez que le nombre de boîtes est plus grand que vous l'aviez imaginé. Vous découvrirez même des choses que vous ne soupçonniez pas avoir, parce qu'un déménagement c'est aussi un grand ménage et un retour dans les souvenirs. Vous devez faire un petit pas à l'arrière avant de faire le grand saut et de grâce, n'arrêtez pas en chemin, vous ne savez pas dans quel trou vous pourriez tomber. C'est comme un diachylon, c'est toujours mieux de donner un grand coup rapide.

Il y a des changements qui sont plus marquants que d'autres, la plupart du temps ceux-ci marqueront des jalons dans votre vie: "Te rappelles-tu à l'époque nous habitions sur la 26e Avenue..." Certaines personnes ont l'esprit plus nomade que d'autres et auront une vie avec plus de jalons. Mais vous aurez beau laisser des drapeaux dans toutes les rues de la ville les gens qui vous aiment resteront toujours autour de vous, physiquement ou en pensée.