mardi 31 mars 2015

Après le travail, enfin la récolte

J'en reviens pas! L'Éditeur d'un magazine très connu vient de communiquer avec moi et il veut que j'écrive pour leur publication.  Je ne peux pas vous dire le nom du magazine car j'ai peur que cela me porte malheur mais c'est un magazine européen WOW! Je profiterai même de mon prochain voyage en Europe pour effectuer une rencontre plus formelle.

Je devais partager ceci avec vous mes fidèles lecteurs, après tout vous étiez les premiers à me donner ma chance. 

Aussitôt que mon premier texte sera accepté je vous informerai parce que malheureusement, je devrai signer un contrat d'exclusivité et fermer mon blogue.

À bientôt!

Josée


La course à la vie

Par Josée

Les Bobos du Plateau courraient déjà entre le métro, le boulot et le dodo, maintenant ils courent pour le plaisir. À mon retour à la maison la semaine dernière, j'ai longé la piste cyclable de la rue Rachel et j'y ai vu plus de coureurs que de cyclistes. Avez-vous aussi l'impression que la course à pied est partout? Il me semble que dans mon entourage il y a plein de coureurs et de défis de course.

Comment expliquer ceci? Peut-être dans la simplicité de l'équipement? Une bonne paire de chaussures et de la volonté et vous y êtes. Ce qui est le plus impressionnant ce sont les coureurs d'hiver, parce que malgré l'hiver de fou que l'on vient de vivre j'en ai vu un certain nombre. De plus, quand je lis sur le sujet, les commentaires sur les bénéfices pour la santé sont assez unanimes.

Mais moi, j'ai déjà beaucoup trop couru. Je sentais toujours l'urgence de faire toujours plus, comme si ne rien faire était une perte de temps. J'en arrivais à croire que si je ne prenais pas les choses en mains personne d'autre ne le ferait. À trop courir on ne voit plus l'essentiel, alors maintenant je marche. En juin, je partirai un mois à Prague pour prendre mon temps et me perdre dans de longues marches. J'ai aussi découvert que mon imagination devenait très fertile lors de ces promenades.

La vie va trop vite, aujourd'hui je la  regarde au ralentie.


lundi 30 mars 2015

La parentalité plus forte que la séparation

Par Josée

La naissance d'un enfant scelle définitivement le lien entre deux familles.  Même si par la suite, les parents baissent les bras sur leur vie amoureuse, cette union demeure. C'est ce que je dois admettre après 15 ans de séparation. C'est devenu évident en célébrant le 18ième anniversaire de ma fille, elle avait demandé pour l'occasion que tous les gens qu'elle aime soient réunis. Nous avons accédé à son souhait, parce que pour nous tous elle était le centre de nos vies et que nous l'aimions. Ce fût une très belle soirée.

J'ai compris que même si nous, ses parents, avions pris des routes différentes, parallèlement nous chérissions la même personne. Cet amour ne se calcule pas aux poids, il est là. Pour le bien de notre enfant il faut en tenir compte, laisser sous le tapis les disputes qui font mal, ce sont des histoires d'adultes et à chaque fois c'est elle qui en souffre.

C'est souvent plus facile à dire qu'à vivre, mais si chaque parent se rappelait, qu'un jour ensemble ils se sont penchés sur le même berceau pour remercier Dieu de ce précieux cadeau qu'on leur avait accordé, tout deviendrait moins lourd.



L’homme contrarié

Par Geneviève

Il gisait devant lui, inerte et encore molasse en attendant la froidure. La scène aurait dû le réjouir mais le silence qui s’en dégageait l’exaspérait. Pourquoi en est-il arrivé là se demandait-il ? Tantôt la vie, maintenant plus rien. Pourtant, il s’était convaincu que ce geste soulagerait cette tension qui le gruge depuis toujours mais maintenant qu’il y était, qu’il était étendu devant lui, il ressentait une profonde ennui et surtout aucun bien-être.

Le plan était radical mais aucun autre ne lui était venu en tête. Lentement mais sûrement il s’était préparé et l’avait exécuté avec minutie. Or, il n’y avait rien à faire, ce silence l’énervait. Il devait se résigner à l’admettre, il s’était trompé, la décision était contre-nature, du moins contre sa nature.

C’est décidé, dès demain il allait rentrer à la maison et trouver une autre solution à son mal. De toute façon, l’énergie de la ville lui manquait trop. Comment un urbain extrême comme lui a-t-il pu s’imaginer qu’aller contempler un lac lui ferait du bien ?


**Illustration : Nuit d’automne, acrylique sur toile, décembre 2014, artiste : Gisèle Michaud (ma maman).**

vendredi 27 mars 2015

Plus de 5000 pages vues en 3 mois

Par Josée

Chers lecteurs,

C'est la première résolution de début d'année que je tiens et c'est aussi celle qui me rend la plus heureuse. Aujourd'hui nous avons dépassé le 5000 pages vues et hier mon billet a été lu par plus de 170 personnes, cela fait chaud au cœur. De plus, je ne suis plus la seule à écrire, merci Geneviève pour partager ce grand plaisir.

Bien sûr c'est rien en comparaison des blogueurs très médiatisés qui écrivent sous la bannière des grands journaux et qui gagnent leur vie avec les mots mais pour moi ce rendez-vous quotidien avec vous est précieux. 

Lorsque j'écries sur ce blogue, l'écriture devient quelque chose de concret. Plusieurs d'entre vous prenez le temps de m'écrire  des commentaires et beaucoup de mes amis me félicitent en me croisant, c'est enivrant! 

Même si je noircies depuis des années des petits carnets, rien n'aura jamais été aussi réelle que ce projet virtuel. À tort ou à raison, je me sens de moins en moins imposteur en tenant la plume.

Merci de rendre ce projet un peu moins fou jour après jour



jeudi 26 mars 2015

Nouvelle page Facebook de Sur le coin de la table

Par Josée

Bonjour amis lecteurs,

Vous aimez ce blogue et souhaitez être informé des nouveautés?

Allez aimer notre nouvelle page sur Facebook et dites-le à vos amis




Mon plus grand amour

Par Josée
S'il y a eu un sujet de blogue qui a été facile à trouver c'était bien celui-ci, parce qu'aujourd'hui ma fille unique a 18 ans et que je souhaitais lui dédier ce billet.

Je me rappelle du 26 mars 1997 comme si c'était hier. J'ai en y repensant un flot d'émotions qui me submerge, comme une grande vague qui me coupe le souffle. 

Ton père et moi t'avons voulu intensément. Pendant presque un an, j'avais le cœur qui voulait sortir de mon corps à chaque fois que le test de grossesse était négatif.  Et puis, il y a eu ce jour magique où nous avons vu le petit "+",  à ce moment le ciel n'était pas assez grand pour accueillir le soleil que j'y voyais. Nous avons fait un téléphone conférence avec tes deux grand-mères et j'ai dit: "ON est enceinte". C'était une joie partagée, un joyeux tremblement de terre pour nous tous.

J'ai porté fièrement les vêtements de maternité, avant même que mes nouvelles rondeurs ne l'exigent. Je voulais que tout le monde le sachent, qu'il n'y ait aucun doute sur mon état. J'ai passé 9 mois sur un petit nuage. Le soir avant de dormir ton père te chantait la chanson de "Colas mon petit frère..." avant de te faire entendre le piano de "Hagood Hardy" en posant les écouteurs sur mon ventre.

Mars est arrivé, l'accouchement était prévu pour le 13 et comme rien ne se passait, mon médecin m'a demandée de me présenter à l'hôpital lundi le 24. Petit essai, pas assez fort pour te convaincre de sortir de mon ventre. À la fin de la journée, comme nous avions beaucoup joué aux cartes ton père et moi, on nous a demandé de rentrer à la maison, tu as toujours su te faire attendre. Même si j'avais hâte de te voir la binette, j'adorais te savoir là, tout près de mon cœur, je n'étais pas si pressée de me séparer de toi.

Après 18 heures de négociations serrées, dont un certain nombre d'heures dans un état second occasionné par des drogues légales, tu as enfin accepté de sortir de ton nid douillet. Ce fut un coup de foudre immédiat. Je n'arrivais pas à croire que nous avions réussi à concevoir ce petit être vivant. Tu me ressemblais tellement, j'avais l'impression que c'était moi en miniature.

Jeanne, tu es mon plus grand amour. Je t'aimerai toujours, la nuit comme le jour et tant que je vivrai tu seras mon petit bébé.



Photo prise 24 heures après sa naissance.

mercredi 25 mars 2015

Exercice d'écriture

Par Josée

En janvier dernier j'ai pris le contrat avec moi-même d'écrire un billet sur mon blogue tous les jours. Cette contrainte me mets parfois face à une situation comme aujourd'hui: la fameuse page blanche. Plus vous essayez de trouver un sujet moins ceux-ci ne traversent votre esprit. Quoi faire? La discipline. Comme un athlète qui beau temps, mauvais temps s'entraîne, vous devez vous asseoir avec papier et crayon et laissez votre plume vous guider. Il est intéressant de voir où tout ceci peut vous mener. C'est comme partir à l'aventure avec votre voiture, prenez les chemins de travers. 

Pour rendre le jeu plus amusant, imposez-vous des contraintes. 

Exercice d'écriture devant contenir les mots suivants: Amalgame, Bravo, Cibler, Grigri, Inuit
Bravo! Cet homme dit vraiment n'importe quoi.  Il a réussi à faire un amalgame entre les Africains et les Inuits.  Comment peut-il cibler deux communautés aussi différentes simplement parce que chacune possède son grigri?
Ou bien, 

Regardez autour de vous, que voyez-vous? 
Si je regarde par la fenêtre, j'aperçois le Mont-Royal surmonté de sa croix. Selon les saisons il change de couleurs. Parfois, j'ai beau écarquiller les yeux il se cache dans la brume du matin ou dans dans le smog des journées chaudes. Même si je suis occupée à regarder l'écran de mon ordinateur, je sens sa présence il est devenu pour moi un ami qui veille sur ma ville.
Ou encore,

Écrivez un pangramme. Il s'agit d'écrire un texte en suivant les lettres de l’alphabet.
Par exemple:
Ah! Beau Cadeau!
Délicieux Et Fantastiquement Galant
Heureusement, Julien-Karl Lambert Méritait Nettement
Odette Perrault Qui Rougit Sensuellement,
Toujours  Unique Vibrante
Xérès Yougoslave Zen

Voilà! tel un pianiste mes gammes sont faites, 
je suis prête a vous écrire un autre billet. 



  

    


mardi 24 mars 2015

Bonjour, je m'appelle Geneviève

Par Geneviève

Je m’appelle Geneviève. Un nom d’origine germanique – Kenowefa - ayant aucun rapport avec le nom gallois Guenièvre. Est-ce un choix fait en l’honneur de Sainte-Geneviève la patronne de Paris? Bien non, je tiens mon prénom de celui de l’actrice Geneviève Bujold, pas mal plus glamour, avouez. Un beau prénom certes, après tout c’est le mien, mais ô combien long, difficile à bien prononcer [ʒœ.nə.ˈvjɛ.və] et laborieux à assimiler pour un enfant, cela prend des trucs, comme un napperon personnalisé.

Paradoxalement, le déformer devient un jeu d’enfant. Contrairement à ma patience, les variantes loufoques sont infinies. Dès que je pense avoir tout entendu, un esprit créatif produit une nouveauté. Alors, je vous laisse deviner ce que mon prénom devient dans la langue de Shakespeare. Vous pensez en avoir une idée ? Eh bien c’est probablement pire. Il se transforme en un indescriptible charabia oscillant entre le serbo-croate et l’overdose d’Orajel : Jenvive ? Jinivive ? Genwhat ?

Ultimement, on me demande de l’épeler et ça finit par être reconnaissable. Bref, la fille qui s’appelle Léger trouve qu’elle a un prénom bien lourd à porter. Pour paraphraser un humoriste bien connu à l’appellation composée, il m’arrive d’avoir besoin d’un break de mon prénom. Alors, quand je sens que je vais saigner des oreilles, je réponds, pour le plus grand bonheur de mon interlocuteur :


Never mind….Jenny…just call me Jenny…


Heureux d'un printemps

Par Josée

Ce matin, comme d'habitude, je me suis stationnée sur une des rues mal déneigées du Plateau, la rue Laval pour être précise, et j'ai roulé en marche arrière sur un monticule de glace.  Le thermomètre de mon auto indiquait -5 degré Celsius, mais mes lunettes avaient revêtu leur teinte la plus foncée et la mélodie qui m'est venue en tête était: "Heureux d'un printemps, je me chauffe la couenne..."

J'ai descendu Laval jusqu'à Marie-Anne et j'ai tourné vers l'ouest, au coin de Coloniale en face de la maison de Christiane Charette. J'ai remarqué une murale d'éléphants qui volaient vers les nuages. Curieux, j'avais passé devant tout l'hiver, pressée par le froid. J'avais vu les éléphants mais je ne m'étais jamais aperçue qu'ils volaient.

Un peu plus loin à droite, une maison qui semble inhabitée a été totalement coloriée, des dessins punks, des messages d'amour: "À toi pour toujours Cloé...". À gauche de l'autre côté du parc des Portugais, je fais mes salutations au grand Leonard Cohen, avant d'admirer à droite, au coin de Saint-Laurent, le taureau qui joue du chiffon rouge, pour paraphraser Bernard Landry.

Je traverse la rue et me retrouve à l'Ouest, du côté du Montréal anglophone. J'entends "Dear John" en passant devant le sympathique restaurant le Bagel et constate que les Mexicains n'ont toujours pas embauché de serveuse. Mes papilles se rappellent la délicieuse soupe aux nouilles Ramen du japonais. Un dernier coup d’œil du côté du Divan orange pour apprendre que demain le "Prince Mychkine" et "Murmure" feront vibrer la vitrine sur Saint-Laurent.


Dieu que l'hiver a été long cette année!  


lundi 23 mars 2015

L'âme nomade


Par Josée

C'est habituellement à ce moment de l'année que cela m'arrive. L'hiver s'étire et je sais que le remboursement d'impôt arrivera bientôt. Pendant que les oiseaux étirent leurs ailes pour revenir au Québec, moi je ne pense qu'à le quitter pour les vacances.

C'est un besoin d'aller voir le monde qui devient presque vital.  Ce regard sur les autres cultures alimente mon imaginaire et me permets de noircir mes petits carnets. Un recule face à mon univers quotidien qui me permets d'adopter d'autres points de vue, qui enrichie la personne que je suis, la rends plus tolérante.

Vous avez sûrement remarqué l'immense coup de foudre que j'ai développé pour la Havane, si j'écoutais mon cœur vous pourriez lire ma troisième visite dans cette ville. Mais je tourne la tête avec nostalgie vers le centre de l'Europe et j'ouvre mon cœur à Prague. Une ville qui pendant 40 ans a  été sous le joug du communisme. C'est peut-être le lien avec Cuba.

J'ai en main mon nouveau guide et la petite case "voyage" de mon cerveau reste entrouverte. Je commence à tisser des liens avec les auteurs Pragois: Franz Kafka, Milan Kundera, Gustav Meyrink, Rainer Maria Rilke et tant d'autres que j'ai hâte de découvrir. Je trempe la pointe du pied dans la Vitava. En traversant le pont St-Charles je deviens une princesse du Moyen âge, invitée au château.


L'observateur du troisième - Chapitre 1: L'histoire d'Eugénie

Par Josée

Premier texte de la série des personnages de l'observateur du troisième

C'est Eugénie, mon petit cochon rose. Elle est toute dodue avec des taches de son et de longs cheveux roux ternes tirés vers l'arrière. Il est à peine 9h00 et elle vient de recevoir sa première livraison du dépanneur. À tous les jours c'est la même chose, beau temps, mauvais temps, elle s'assoit sur une vieille banquette d'auto en cuir rouge et blanc et elle mange. Elle grignote sans arrêt, sans ustensile, directement avec ses doigts qu'elle lèche comme un chat.

Elle ne parle pas, à croire que depuis la mort de sa mère, il n'y a plus personne à qui parler.  La seule preuve que ses cordes vocales sont encore en fonction est lorsqu'elle qu'elle commande par téléphone des aliments gras qui viennent la sustenter.  Elle a ses préférences: les sacs de chips Ruffles ondulées, les crottes au fromage Chittos, la poutine et les hot-dog du Snack au coin de la rue, la pizza molle aux pepperonis et au fromage de chez Madonna Pizza et le poulet frit Kentucky. Elle arrose le tout en avalant de grandes rasades de boissons gazeuses, pour aider à digérer ces kilos de gras saturé. Des milliers de calories ingurgitées qui se logent en superposition partout sur son corps en une montagne gélatineuse.

Déjà dans son enfance elle était voluptueuse, sa mère l'habillait tout de rose et lui faisait deux petites lulus attachées par des rubans roses. Elle l'a reconduisait à l'école le matin, faisait l'aller-retour pour le lunch et revenait la chercher le soir. Elles vivaient toutes seules comme un couple.
- Qu'est-ce que tu mangerais pour dîner? Pour souper?
Et Eugénie en enfant difficile, ne demandait que des aliments gras et réconfortants et sa mère acceptait. Cette fuite, l'aidait à oublier la méchanceté avec laquelle les autres se moquaient d'elle. Derrière ses grands yeux bleus délavés, elle souffrait en silence.

Puis à l'arrivée au secondaire la méchanceté se transforma en indifférence et la douleur se fit encore plus intense. Un jour que sa mère la raccompagna à l'école, elle entra par la porte de devant et ressortit par la porte de derrière. Elle répéta la manœuvre pendant deux moins sans que personne ne aperçue de son absence. Puis à la fin du trimestre lorsque l'on imprima les bulletins, il n'y eut pas de notes à inscrire et la rumeur circula qu'elle était déménagée, après tout personne ne la connaissait. La fin d'année arriva sans que la rumeur ne fût démentie.

À la fin août, avant que l'année suivante débute, elle s'inventa des maux de ventre et de cœur et finit par convaincre sa mère que l'école n'était pas pour elle.  Sa mère n'insista pas et comme elle semblait avoir disparu des dossiers scolaires personne ne vint réclamer son retour en classe. Elle aida sa mère dans les travaux de couture et s'enfouit peu à peu dans la solitude.

jeudi 19 mars 2015

Printemps érable: Prise 2

Par Josée

Au printemps 2012, j'étais de ceux qui appuyaient le mouvement étudiants, nous luttions contre la fulgurante hausse des frais de scolarité. Pour moi, l'éducation était un investissement et non une dépense. J'aurais été d'accord pour un gel voir même une baisse des frais de scolarité. Il m'apparaissait légitime d'aller jusqu'à perdre une session pour le droit commun. 

Certains d'entre nous ont beaucoup perdu et j'ai en tête mon amie Louise qui à la fin de la quarantaine avait effectué un retour aux études à temps plein et qui a dû repousser l'obtention de son diplôme de six mois.  180 jours de plus à vivre la bohème sans salaire décent, pour le bien commun.

Et nous l'avons gagné cette lutte en donnant des coups de pieds au cul de Jean Charest.  Celui-là même qui avait sacrifié pour faire la sale besogne, deux Ministres seniors, deux femmes qui je dois l'avouer, même si j'étais dans le camp adversaire, étaient brillantes.

Mais aujourd'hui, il me semble que nous pourrions passer le flambeau. Il est vrai que la cause sociale est encore juste et en tant que citoyenne je me sens interpellée, mais les étudiants ne peuvent pas prendre toutes les luttes sur leurs épaules.  Nous pouvons soutenir les travailleurs du secteurs publics dans leur lutte mais c'est LEUR lutte pas celle du mouvement étudiants. 

MaNUfestation 28 juin 2012


En groupe dans ma bulle

Par Geneviève

Pour mes 40 ans, je tenais à m’offrir un voyage inoubliable, un cadeau de moi à moi avec tout mon amour. Le hic était que, en plus d’être trop trouillarde pour partir seule, je n’avais pas vraiment de compagnon de voyage. En effet, célibataire (techniquement pas mais c’était tout comme) sans enfant, je provenais d’une famille pas très globe-trotter et je n’avais pas suivi la tangente de mes copines toutes mariées ou mère de famille de jeunes enfants. Tout est toujours possible on dira mais ayant pris ma décision un peu à la dernière minute, ce n’était pas très réaliste.

Une solution s’imposait: le voyage organisé en groupe (non ce n’est pas juste pour l’âge d’or). J’avais déjà fait l’expérience pour une escapade de trois jours et j’avais bien aimé. Par contre, je devais être certaine de mon choix car il s’agissait d’un voyage de deux semaines où tout était inclus, donc dispendieux. J’avais aussi des préjugés et je trouvais cette solution un peu déprimante et surtout looser, avec le « L » dans le front.

Je me suis finalement décidée pour le tour de l’Ouest Américain : Californie, Arizona, Utah et Nevada. Un voyage de découverte des grandes villes et des parcs nationaux. Quel bonheur ! Nous étions un groupe de 26 voyageurs gentils, curieux et divertissants entre 40 ans et 60, ayant tous à cœur le respect des autres. Dès le premier soir à San Diego, je savais que j’avais fait le bon choix et que le temps passerait trop vite.


J’avais le meilleur des deux mondes : de la compagnie pour les visites et les repas et du temps dans ma bulle pour lire, écrire ou réfléchir (et j’en avais besoin) lors des longs déplacements en autobus. Moi qui vivais seule depuis des années, j’avais oublié ce que c’était de se faire prendre en charge et c’était ce dont j’avais besoin. Il me restait juste à profiter du voyage et à m’amuser.


Quoi de plus rigolo que de photobomber le selfie d’un gentil couple de retraités !!!!)


Une nouvelle collaboratrice

Par Josée

Puisque vous êtes de plus en plus nombreux et que nous adorons cela! j'ai convié mon amie Geneviève à se joindre à moi comme blogueuse, pour vous en donner encore plus pour votre argent!

Je lui tends donc la plume pour la présentation.

Avocate plutôt défroquée, spineuse acharnée (comme dans « je fais du spinning »), urbaine finie, gourmande assumée et célibataire de plus en plus convaincue, je me dirige lentement mais sûrement vers l’univers fascinant de la traduction, parce que c’est une maudite belle façon de jouer avec la langue.. 

C’est avec plaisir que j’ai accepté l’offre de mon amie Josée qui m’a invitée à collaborer occasionnellement à son blogue Sur le coin de la table.

Bonne lecture à tous!





mercredi 18 mars 2015

Le doux parfum de la lavande

Par Josée

C'était donc cela la fin: un tunnel et de la lumière.  J'avais joué au plus fin et j'avais perdu.  Je me repassais le film de ma vie avec en boucle la dernière journée, cette histoire tirée par les cheveux qui avait mal tournée.

Joëlle m'avait invité à la maison de campagne de sa famille.  Je ne pouvais pas dire non, d'autant plus que Joëlle, cela faisait un bail que je la reluquais.  Pour se rendre à la grande maison cossue, nous avions dû traverser une forêt de plusieurs kilomètres sur un chemin privé, c'était ce que le pouvait qualifier de "creux".

En entrant, il y avait une odeur de lavande qui me piquait le nez, dans le hall une petite table surmontée d'un miroir. Joëlle me fit déposer mes bagages et m'entraîna dans le salon pour me présenter à son père.  Je savais déjà que c'était un anglophone sévère originaire de l'Alberta, mais en m'assoyant dans le fauteuil situé en face de lui, je compris l'élément incongru: il portait un uniforme de l'armée canadienne et des dizaines de médailles. Derrière lui, sur le mur, dans un placard vitré était exposés plusieurs fusils de chasse, et sur la table base trônait un magnifique bouquet de lavande, ce qui expliquait l'odeur que j'avais senti dès mon arrivé. Une petite brise me soufflait dans le cou, l'air provenant d'une des fenêtres entrouverte.

Sa mère entra avec un plateau de petits gâteaux et du thé qu'elle déposa près du bouquet de lavande. C'était une femme élégante, avec les cheveux tirés en un savant chignon, elle portait un petit tablier blanc pour ne pas salir sa précieuse robe de soie. Quelle curieuse famille cachée ici en plein bois!

Soudain je sentis une douleur intense à la base du cou, suivi par une impression d'étranglement. Le bouquet de lavande avait attiré une abeille qui avait dû entrer par la fenêtre. Idiot, j'avais oublié mon EpiPen et jamais je n'arriverais à temps à l'hôpital.  Le vieux militaire avait beau avoir tous les fusils du monde pour tuer les ours et les terroristes, il ne pouvait rien contre une seule petite abeille. Je m'écroulai sur le sol entraînant avec moi la gerbe violette.  La dernière chose que je vis en fermant les yeux fût le regard effrayé de Joëlle.




lundi 16 mars 2015

Retour à la Havane - Partie 3

Par Josée

Je prenais ma promenade quotidienne dans le Vieux Havane lorsque la pluie s'est mise à tomber. J'en profite pour me mettre à l'abri dans la file du musée du chocolat. L'avantage de voyager seule et d'être une femme c'est que les gens sont plus enclin à vous parler et comme à la Havane les locaux sont par nature très chaleureux c'est encore plus facile de faire le premier contact. Je me mets à discuter avec Flavia et Sylvia,  deux belles étudiantes du département des langues de l'Université de la Havane, leur jeunesse et l'intelligence de leur propos me les rendent toute suite sympathiques. Lorsqu'elles m'offrent de me joindre à elles pour le chocolat je suis ravie et me dis qu'au pire cela me coûtera le prix de deux chocolats supplémentaires, à ma grande surprise c'est pas mon argent qui les intéressent mais bien la possibilité de pratiquer l'anglais avec une étrangère et d'en apprendre plus sur Montréal et les autres villes que j'ai visitées. J'ai beau resté sceptique face à toute l'attention qu'elles me portent, j'accepte tout de même de les revoir le lendemain. 

Elles arrivent avec leurs copains Ernesto et Alejandro, eux aussi étudiants au département de langues. Les gars sont encore plus doués, Ernesto en anglais et Alejandro en français. Ils ont prévu un programme pour moi et me prennent en charge pour la journée. Ils refusent que je paie quoi que ce soit. Ils m'expliquent qu'ils ont horreur des cubains qui profitent des touristes et que lorsque l'on est de véritables amis, c'est pas comme cela que les choses se passent. Nous nous engouffrons dans une vieille voiture américaine qui semble être un taxi pour les locaux. En chemin, le taxi arrête et prend d'autres personnes qui font un bout de chemin et débarquent, d'autres prennent les places libres. Flavia me chuchote à l'oreille de ne pas parler, sinon il nous fera payer le prix touristique.  Je regrette d'être sortie avec mon gros sac Lacoste qui affiche un peu trop ma réalité nord-américaine. Arrivée à destination, je tente de remettre de l'argent à Flavia qui refuse et me fait signe de les laisser faire.

Ils m'entraînent chez Copelia, la crèmerie la plus populaire de la Havane et je fais la file avec eux. Ils me questionnent sur Montréal, sur Londres, sur Paris, sur New-York, sur San-Francisco et je deviens sans l'avoir prévu le centre d'attraction. Ils sont pendus à mes lèvres et me trouvent vraiment cool! Nous continuons la visite, galerie d'art, autobus cubain. J'en reviens pas à chaque fois que j'essaie de payer, ils refusent, je suis leur invitée et ils me traitent comme si j'étais une vedette d'Hollywood. 

Après avoir beaucoup insisté, ils acceptent finalement de me laisser payer l'apéro et je commande des mojitos pour tout le monde sur une terrasse en face de l'Université de la Havane. 2 CUC et y paraît que j'étais pas mal  généreuse avec le pourboire!



Viva Cuba!

samedi 14 mars 2015

Du nouveau...

Par Josée

Chers lecteurs,

J'ai le plaisir de vous annoncer qu'une nouvelle série de billets débutera Sur le coin de la table. En effet, j'offrirai en primeur un aperçu des personnages qui peuplent l'univers du roman sur lequel je travaille présentement. Soyez au poste tous les samedis à compter du 21 mars, pour ce rendez-vous avec des individus colorés et uniques.

Bien sûr, cette lecture sera un peu différente de ce que je vous présente habituellement, mais j'espère que ces billets sauront trouver une place dans vos cœurs.

Bonne lecture!

vendredi 13 mars 2015

Retour à la Havane - Partie 2

Par Josée

J'ai fait une longue marche derrière le Capitol, jusqu'au Malecôn.  C'est vraiment incroyable les changements amorcés depuis deux ans. On dirait que des bombes sont tombées sur la Havane. Qu'arrive-t-il avec les gens qui habitaient ces appartements? Reconstruiront-ils de nouveaux appartements pour les cubains ou de nouveaux hôtels pour les touristes?

Après cette longue flânerie, je m'installe sur le bord de l'eau dans un petit restaurant. Quelle chaleur! Vivement une Cerveza Bruja Clasica cela va faire du bien! Il y a heureusement quelques brises du large, malgré ce soleil cuisant. J'en profite pour sortir mon petit cahier et j'écris mes premières impressions de voyage.

Lewis, il dit "Lewis Amstrong", me demande ce que j'écris, "Des histoires, mon voyage, tout ce qui accepte de sortir de mon crayon".  Il me dit qu'il aurait aimé écrire l'histoire de ce restaurant. Pour cela, il aurait remonté avant la Révolution. Cela parlerait de mafia sicilienne, celle dont les chefs habitaient New-York.  Un des quatre chefs de famille fréquentait la place, à l'époque c'était un bordel et il était tombé amoureux d'une des filles. Je n'ai pas tout compris mais, il paraît que le bel italien aurait ramené la belle cubaine avec lui à New-York juste avant que Castro prenne le contrôle de la place.


jeudi 12 mars 2015

Retour à la Havane

Par Josée

Juin 2014, la Havane me fascine, j'y suis pour la deuxième fois, troisième fois à Cuba.  Du haut de mon hôtel de luxe, je me sens privilégiée. Ma chambre est probablement aussi grande que certains logements havanais.  À mon arrivée, j'ai eu le plaisir de reconnaître l'Hôtel Plaza, à ma deuxième visite, je suis plus à l'aise, je sais où sont les choses. J'ai l'impression de revisiter un ami.

La réalité cubaine me rattrape, nous sommes dimanche, fin d'après-midi, il n'y a plus d'argent cubain à la réception pour échanger mes dollars canadiens.  Je me dirige vers l'Hôtel Parque Central, le cinq étoiles voisin de mon hôtel : "Désolé, nous n'offrons ce service qu'à nos invités".  Je commence à me demander comment je vais souper! Il est évident que je pourrais sûrement utiliser ma carte de crédit et manger dans les hôtels chics mais ce n'est pas ce dont j'ai envie. Je veux me promener dans le vieux Havane et entendre à nouveau les rythmes cubains. Finalement la réceptionniste du Telegrafo Hôtel accepte l'échange, je suis soulagée, mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Même si le dollar canadien est pratiquement au pair avec le dollar américain (le dollar cubain est basé sur le dollar américain) le taux de change est à 0.83 pour un dollar canadien. C'est exorbitant! Pour 500 dollars canadiens j'obtiens 415 dollars cubains. 

Heureusement, il faut relativiser, plus tard dans la soirée, je prends un mojitos pour 3 CUC sur une des plus belles terrasses de la ville, à l'Hôtel Raquel, ma première surprise de ce voyage.  La vue et le calme de cet endroit en valait cinq fois plus.  Et que dire de la réception de cet hôtel et de son plafond décoré de vitraux multicolores? Je suis totalement soufflée.

Dans mes flâneries, je découvre sur la rue O'Reilly un atelier d'artistes: tableaux, photos, collages, musique, poésie. Je m'entretiens avec un jeune qui fait du cinéma et qui rêve de présenter un film au Festival de Montréal! Pour finir cette première soirée, je prends un Daiquiri à la santé d'Hemingway au célèbre Floridita. La chanteuse est extraordinaire, ce qui valait bien le 6 CUC du petit Daiquiri.






Les yeux vers la mer: la Nouvelle France

Par Josée

Été 1992, je me suis fait voler ma Dodge Omni, l'hiver précédent et avec l'argent des assurances, j'ai acheté un billet pour Paris et une Europass. C'est mon premier voyage outremer et la France a pour moi quelque chose de très significatif, 23 jours dans la Mère Patrie.  Je suis convaincue que je vais me sentir comme à la maison que cela va être un gros Wow!

J'arrive à Charles de Gaules le matin après une nuit de demi-sommeil dans l'avion. J'ai eu la drôle d'idée de réserver ma première nuit à la Rochelle, je dois m'offrir presque une journée de train et pas seulement le TGV, la dernière partie se fait à bord d'un train qui arrête dans tous les villages français. J'arrive à destination complètement exténuée. 

Heureusement, la Charente maritime est magnifique et en arrivant à la Rochelle, je comprends l'architecture du Vieux Québec. Huit jours dans les petites rues étroites en pierres, les terrasses, la bonne cuisine et le bon vin.

Lorsque je lève les yeux vers la mer j'entrevois mes ancêtres partir vers la Nouvelle France, ils contournent les deux tours, saluent Fort Boyard et disparaissent au large. 


mercredi 11 mars 2015

Coucher de soleil et coupe de vin

Par Josée

Premier été du deuxième millénaire, après huit ans en couple, je suis à nouveau célibataire.  Depuis une semaine, je suis en Colombie Britannique, où j'ai déjà fait le tour de l'île de Vancouver.  En sortant du ferry, je loue une voiture pour me rendre dans la Vallée de l'Okanagan.  Faire de la route me fait du bien et la Chevrolet Grand AM est plutôt confortable. J'ai acheté deux CD: Jade de Corey Hart et The Millennium Concert de Billy Joel.  Je chante, je pleure, j'enterre ma vie de famille idéale et j'accepte tranquillement ma nouvelle vie de mère monoparentale.

Malgré cette grande tourmente, je ne peux être insensible aux beautés de cette vallée.  Des champs d'arbres fruitiers à perte de vue et des vignobles, comment refuser ce petit bonheur si généreusement offert. J'arrive à un vignoble dont les bâtiments sont dans un somptueux bois doré, le vin est délicieux et plus est, j'arrive juste à temps pour un spectacle de Jazz africain.

La scène est disposée juste devant la vallée, en premier plan il y a les vignobles, à gauche les arbres fruitiers et au loin le lac.  Le ciel est sans nuage et pendant que l'artiste nous raconte l'histoire de Madame Crabe qui n'en peut plus de voir chaque soir rentrer Monsieur Crabe qui marche tout croche, j'assiste à un des plus beaux coucher de soleil de ma vie.




lundi 9 mars 2015

Sittin' On the Dock of the Bay

Par Josée

J'ai 23 ans et pour la première fois de ma vie, j'ai des vacances payées.  Mais je n'ai pas d'amoureux et il n'est pas question que je reste à Balconville. Je réussis à convaincre mes parents de me laisser partir avec ma jeune sœur de 14 ans, je me dis que cela va être une bonne façon de faire connaissance parce qu'avec notre grande différence d'âge on se connait si peu.

Puisque je viens de finir Chesapeake de James A. Michener, j'ai envie de partir pour la Virginie, en plus cela sera une bonne occasion pour essayer ma nouvelle voiture, une Dodge Omni. Nous mettons donc tout l'équipement de camping que j'arrive à trouver et je m'embarque avec une adolescente pour dix jours sur la Côte est. C'est la belle époque, pas besoin de passeport ou de papiers notariés pour sortir une mineure du pays, je ne suis même pas certaine que nous avions des assurances santé.

Deux jours après notre départ de Montréal nous nous installons dans un très beau camping KOA avec une grande piscine et des spectacles à chaque soir. Je ne peux plus entendre Sittin' On the Dock of the Bay sans repenser à ce voyage. Toute la journée nous faisons la planche au soleil entre deux plongées dans la mer, le paradis. C'est somme toute un très beau voyage, à l'exception de la dernière journée où mon ado de sœur décide d'échanger son une pièce pour un deux pièces, elle a le ventre blanc comme la neige et pour profiter au maximum de cette dernière journée de soleil elle refuse systématiquement de mettre de la lotion solaire.

Ce qui devait arriver arriva, elle attrape un coup de soleil mémorable. Je roule jusqu'à Montréal presque sans arrêt à l'exception d'une heure ou deux dans une halte routière, pour fermer les yeux. 18 heures de route où elle grelotte, fait de la fièvre et chiale que cela fait mal. Arrivée à Saint-Hubert, la pauvre en aura pour plusieurs jours à pleurer sur sa brûlure au troisième degré.      



dimanche 8 mars 2015

Première journée à la PAL

Par Josée

J'ai 12 ans, j'arrive de Sept-Iles et c'est le début de décembre 1980. C'est ma première journée à la Polyvalente de l'Ancienne-Lorette. Je suis un peu stressée, ma mère et moi venons de rencontrer le directeur adjoint du secondaire un et après avoir déposé mon manteau dans un des premiers casiers, je le suis dans le long corridor de l'annexe de l'école. Il ouvre la porte du local de français, tous les étudiants sont déjà assis. C'est gênant, il me présente et je me dépêche de m’asseoir, je ne connais personne. J'ai été privée de mon dernier mois à la Polyvalente Jean-du-Nord de Sept-Iles, il y avait  une grève des enseignants et du transport scolaire. Cependant, les examens de Noël commencent dans deux semaines et je n'ai pas l’intention de me retrouver dernière de classe. 

Ma voisine de casier s'appelle Nathalie Fiset, elle a de longs cheveux blonds, elle est gentille avec moi et je ne le sais pas encore, mais ce sera le début d'une amitié qui durera plus de 35 ans. Je m'inspire d'elle et des autres filles de ma classe pour adopter la mode de Québec. D'abord, le sac à main en cuir plus long que large avec une longue courroie. Les souliers, idéalement des Nike, exhibent la langue et les lacets, ce qui permet de les mettre et de les enlever sans effort, pour un look très relaxe. Pour être totalement cool, il faut acheter des Jeans Jordache et des cotons ouatés très grands. Les cheveux sont de plus en plus frisées et volumineux et plusieurs d'entre nous demandent des permanentes à leur coiffeur pour friser artificiellement, cela nous donne l'air d'avoir des afros.

À la maison, ma mère est seule pour nous installer, mon père est toujours à Sept-Iles, puisque son nouveau travail à Québec pour SOQUEM ne débute qu'en janvier. Nous attendons la fin de mes examens pour le rejoindre. J'étudie pour que l'on soit fière de moi, mais aussi parce que je veux faire ma place à L'Ancienne-Lorette. Je ne veux pas que le changement d'école se traduise en baisse de notes. Finalement tout se passe bien, j'arrive même en première place ex æquo pour l'examen de français. Le professeur décide que puisque je viens juste d'arriver c'est l'autre qui recevra le certificat d'honneur, je trouve cela injuste mais je ne fais pas de vagues. Le stress retombe, j'ai passé l'étape du premier mois. Je pars pour Sept-Iles avec dans ma valise un maximum de livres d'Agatha Christie.


samedi 7 mars 2015

3000 pages vues en à peine 2 mois!!!!

Par Josée

Aujourd'hui, nous atteindrons le 3000 pages vues et tout près de 50 billets publiés.  Comme c'est excitant! En janvier cette année, ma résolution était d'écrire quotidiennement, je pensais que cette activité serait solitaire, hier vous étiez plus de 120 lecteurs à partager mes jeux d'enfants. Je suis vraiment touchée et cela augmente ma motivation.  J'ai encore la tête pleine d'histoire à vous raconter.

Mille fois MERCI!!!

vendredi 6 mars 2015

Déracinement ou exil

Par Josée

Être natif des régions éloignées implique qu'un jour ou l'autre l'idée du déracinement soit évoquée. Mon père a été confronté à la chose alors qu'il était tout jeune. À l'époque, lorsqu'un étudiant masculin démontrait des aptitudes académiques hors du commun, les communautés religieuses tentaient de le convaincre qu'il avait LA vocation. Mon père aura eu la chance d'avoir mon grand-père qui refusa d'offrir son deuxième fils au dicta catholique en payant lui-même les frais de scolarité. C'était je l'imagine, une certaine pression d'assumer ce privilège et de devoir partir si jeune partir avec sa petite valise pour le pensionnat du Collège classique situé à Hauterive. En plus, de laisser ses parents, il se séparait de ses quatre frères et sœurs et de toute la communauté de Clarke-city. À l'époque, la route 138 ne se rendait pas à Sept-Iles et seule la voie maritime du Saint-Laurent permettait de se rendre à Hautrerive. Pour un jeune adolescent est-ce que ceci représentait l'aventure ou l'exil?

À mon tour à l'âge de 12 ans, j'ai quitté ma région, heureusement pour moi j'étais accompagné de mes parents et de ma sœur et comme ce changement de ville m'était présenté positivement j'éprouvais un certain enthousiasme.  De toute façon, il était clair que si je n'avais pas quitté à cet âge, j'aurais dû le faire seule à 19 ans pour poursuivre mes études universitaires. C'est le lot de beaucoup de jeunes étudiants. Cependant, le fait de partir avec toute ma famille rendait la chose plus définitive. Notre déménagement à Québec nous déracinait. Longtemps j'ai senti la nostalgie habiter mes parents, mon père après quelques coupes de vin pleurant au téléphone en entendant la voix d'une de ses sœurs. Nous qui avions beaucoup voyagé pendant mon enfance n'avions plus qu'une seule destination-vacances: Sept-Iles. Et puis, notre maison s'est transformée en Gite du passant, tant mes parents étaient heureux d'y accueillir la famille et les amis.

Je me souviens de ces retours au bercail les premières années.  Nous partions après le travail et arrivions au début de la nuit chez mes grands-parents, qui nous attendaient comme on attend l'enfant prodigue. Des invitations à déjeuner, dîner et souper; j'étais étourdie par cette ronde infernale. Moi qui entrais doucement dans l'adolescence, je cherchais désespéramment ma bulle. C'était difficile de définir son identité lorsque l'on n'est pas encore de Québec et plus vraiment de Sept-Iles.  Et nos départs accompagnés des larmes de cette famille bécoteuse et unies malgré les kilomètres qui nous séparaient.  

Il me semble que ce n'est qu'à notre arrivée à Montréal en 1985, que l'acceptation de ce déracinement s'est fait, après 5 ans et plus de 1000 km qui nous séparaient de nos racines.

Des racines c'est ancré profondément 

*Image tirée de la collection de Jeanne Pichette, artiste en art visuel


****N'hésitez pas à laisser des commentaires sur le blogue.

jeudi 5 mars 2015

C'était avant...

Par Josée

Les neuf premières années de ma vie, j'étais enfant unique. Qui plus est, j'étais dans une portion de la Route 138 où les enfants étaient peu nombreux. Ma grande solitude de l'époque m'a obligée à inventer des jeux à un personnage. Parmi mes jeux préférés, il y en avait un qui alliait écriture et dessin. Je créais des bandes dessinées sur de grands rouleaux de papier. Une fois l'histoire terminée, je l'enroulais entre deux crayons de bois que je disposais de part et d'autre d'une boîte trouée sur le devant: c'était mon téléviseur animé. Cela me changeait de Radio-Canada, le seul poste que nous arrivions à syntoniser sur le gigantesque Toshiba, dans son immense meuble de bois brun foncé.

Ou encore, je m'installais devant les deux grandes fenêtres du salon et je faisais l'inventaire des voitures qui passaient, pas les modèles, uniquement les couleurs.  Le rapport décrivait par exemple qu'entre 9h00 et 10h00, j'avais aperçu 4 autos blanches, 6 bleus, 5 rouges... Il est probable que le décompte aurait été plus excitant après 16h15 alors que les travailleurs de la Wabush Mine rentraient à Sept-Iles après le travail.

Ce que j'aimais particulièrement c'est quand je voyais arriver la voiture des Lejeune, les amis de mes parents. Lorsque j'ai eu 4 ans, elles étaient déjà 4 filles, lorsque j'ai eu 8 ans elles étaient 5. Quelle chance elles avaient. L'ennuie chez eux n'existait pas, comme je les enviais. J'espérais toujours que nos parents acceptent d'en laisser une dormir chez moi. Avec elles, il y avait quelques jeux dont je me souvienne dont les Barbies. Je sortais mon avion rempli de poupées filles et de quelques garçons, nous faisions une immense montagne avec leurs vêtements et accessoires et nous formions un cercle autour. Par la suite, chacune choisissait à tour de rôle un élément, nous en avions pour au moins une heure à distribuer les choses. Nous avions à peine commencé à jouer que déjà leur mère entrait dans ma chambre et disait: "Habillez-vous les filles, on s'en va".

Une fois qu'elles étaient toutes habillées, les parents poursuivaient leurs interminables discussions à la cuisine. Nous en profitions pour nous faufiler au salon. Chacune se trouvait un siège et là, j'allais chercher le réveille-matin dans la chambre de mes parents que je plaçais bien en évidence.  À chaque fois que le réveille changeait de chiffre, nous changions de place, une chaise musicale nouveau genre.

C'est fou ce que nous pouvions nous amuser avant l'arrivée des jeux électroniques!


De gauche à droite: Sonia Boudreault, Sophie Dionne, Lison Lejeune, Rolande Lejeune, Corinne Lejeune, Josiane Lejeune, Marco Vigneault et la mignonne qui souffle les chandelles c'est moi.


Ainsi font, font, font, les petites marionnettes

Par Josée

À l'époque, mon ado était encore une fillette.  Je ne me rappelle plus très bien si l'hiver précédent avait été particulièrement long ou si j'avais été paresseuse, mais j'avais fait remplacer mes pneus d'hiver en juin juste avant notre départ pour la Côte-nord. Nous avions prévu un voyage de deux semaines: quelques jours à Sept-Iles sur la plage Sainte-Marguerite, les îles Minquan, Natashquan au bout de la Route 138 et ensuite le retour à Montréal.

La première partie du voyage s'était plutôt bien déroulée et le samedi matin, moi et ma fille embarquions dans l'auto pour se diriger vers Mingan. Nous étions rendues un peu à l'ouest de Rivière-aux-Tonnerres quand un bruit étrange et plutôt dérangeant se fit entendre du côté passager arrière du véhicule. Je n'hésitai pas un instant et m'arrêtai au garage du village me disant que c'était probablement une denrée rare dans les environs.  Ce fut le pompiste qui me reçut et m'informa que le garagiste était parti à un mariage et ne serait pas de retour avant le lundi matin. Malgré son jeune âge, je lui expliquai la situation et tous les deux, nous en arrivâmes à la conclusion qu'il y avait un problème avec un de mes "bering" de roue et qu'il serait imprudent de reprendre la route.

Nous fîmes contre mauvaise fortune, bon cœur et j'installai la tente dans le petit camping au bord de la mer. Nous étions seules dans un grand champ sans arbre, bien que la température était belle, il y avait constamment un petit vent et cela sentait bon l'eau salée. Nous nous lançâmes à la découverte des lieux.  Tout d'abord une petite chapelle magnifique, toute en bois blanc et bleu, comme la sainte-vierge. Dans le petit cimetière à côté, il y avait plein de pierres qui portaient mon nom de famille, c'était paisible. Le soleil qui cherchait doucement à embrasser la mer donnait des couleurs magiques au ciel. J'étais au bout du monde avec ma fille et j'avais presque l'impression de communiquer avec Dieu, comme s'il nous avait fait un clin d’œil pour nous arrêter dans un si bel endroit.

Nous nous promenions sur les rochers du bord de mer et découvrions des bassins creusés par l’érosion, ils étaient remplis d'eau, de végétaux marins et parfois même de petits poissons, un beau terrain de jeu pour une petite fille de la ville. Nous préparâmes un feu avec du bois de grève et puis nous couchâmes sous la tente, enchantées par cette journée imprévue.

Pendant la nuit, le vent du large frappa sur ma tente et me réveilla. Je sortis pour m'assurer que les piquets étaient toujours bien plantés dans le sol un peu mou de ce champ qui ressemblait beaucoup à une plage. Le ciel était en feu: violet, bleu, vert, des millions d'étoiles et des marionnettes qui dansaient...Des aurores boréales. Quel tableau! C'était moi la fillette sur le perron de notre maison du Canton-Arnaud avec mon père et ma mère et nous chantions: Ainsi font, font, font, les petites marionnettes... Je réveillai ma fille pour partager ce moment d'exception.

Le lundi matin, j'étais au garage à huit heures et après un petit tour avec ma voiture, le garagiste m’annonça que les écrous de la roue arrière n'étaient pas suffisamment serrés et que dans cinq minutes nous serions prêtes pour reprendre la route.




mercredi 4 mars 2015

De l'eau salée dans les veines

Par Josée

Nous descendons le long du fleuve Saint-Laurent jusqu'à sa bouche ouverte*. Moi la plus urbaine des montréalaises, celle qui a échangé son auto pour une "Communauto", qui adore manger dans les restos branchés, qui préfère les salles de cinéma au confort du cinéma maison, je sens l'eau salée monter dans mes veines. Des racines sortent de mes pieds pour m'ancrer bien solidement dans ma terre natale, je me transforme en nord-côtière.

Le traversier de Tadoussac complète ma métamorphose, même si nous sommes encore à 500 km de notre destination, je cesse d'être une montréalaise. Ce phénomène m’épate toujours quand je pense que je n'ai passé que le quart de ma vie sur la Côte-Nord. Je l'ai pris souvent ce traversier, dans toutes sortes de circonstances, pour toutes sortes de raisons, mais à toutes les fois je n'ai pu qu'admirer cette nature grandiose.  Lorsque l'on parle des femmes et des hommes forts de la Côte-Nord, cela vient de là, nous sommes faits de roc et de grande marée.

Nous arrêtons manger au Danube bleu de Forestville, les nouilles chinoises sont des fusillis et non des macaronis, c'est signe que nous sommes de retour chez nous. Le mélange de sauce soya et de côtes levées me ramène directement à l'enfance. J'aurai bien choisi le moment de mon séjour à Sept-Iles puisque c'est cette fin de semaine que le mythique Jardin oriental servira ses derniers clients.

Sept-Iles, où habite une population plus blanche que blanche, où le mélange des races implique obligatoirement les autochtones, où une famille de noirs est une attraction et encore plus une famille d'asiatiques. Les accommodements raisonnables n'ont pas de sens dans la région. Nous nous chicanons gentiment avec les amérindiens, mais au fond, nous jouons à leur bingo et plusieurs de nos hommes connaissent aussi bien les bois qu'eux. Nous sommes plus proches d'eux que de nos cousins français.




*Jusqu'à sa bouche ouverte, une expression charmante empruntée à Hubert Aquin dans l'invention de la mort. 

mardi 3 mars 2015

L'odeur du pain

Par Josée

L'inspiration pour écrire arrive souvent comme un très long ruban, quand vous tirez dessus, il en ressort un chapelet de souvenirs. Pour Proust, c'était l'odeur des madeleines, qui l'avait replongé dans le souvenir de sa grand-mère, c'était un long ruban qui contenait l'oeuvre d'une vie en 3000 pages. Moi ce matin, c'est l'odeur du pain de ménage que fabriquait ma belle mémé Desneiges. Je me suis levée en manque de cette odeur.

Elle en faisait habituellement une fois par semaine, c'était bon et tellement réconfortant. Elle m'en coupait une grande tranche et mon pépé Johnny me la faisait cuire sur une grille qu'il déposait sur le rond du poêle. Quel régal! Il y avait là-dedans un ingrédient que l'on ne retrouve pas chez aucun boulanger: l'amour maternel. 

Elle m'offrait pour agrémenter le toutes des confitures de plaquebières ou de graines rouges, selon la saison et sortait un gros bloc de fromage kraft orange. Et puis, elle me versait de l'eau chaude sur une poche de thé Salada, que je buvais accompagné de sucre et de lait.

Je ne l'ai pas revue depuis presque deux ans, ma bonne mémé bonne comme du pain de ménage. En fait, la dernière fois que je l'ai vue, elle n'était déjà plus là, la maladie avait commencé à lui retirer sa dignité.

Paradoxalement, pour entrer à la résidence de personnes âgées de l'hôpital de Sept-Iles, il faut passer par le département de la maternité, un voyage accéléré à travers la vie. Je suis entrée dans sa chambre et j'ai cherché au fond de ses yeux la femme extraordinaire qu'elle avait été.  Elle a toujours représenté pour moi le symbole de la maternité, de la douceur et de la générosité. Elle m'a regardée et m'a chicanée tendrement: "Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vue". Lorsqu'elle m'a serrée dans ses bras j'ai cru entendre dans sa tête: "Mon Dieu, c'est probablement la dernière fois".

Elle s'est mise à pleurer.  Je l'a reconnaissais en scrutant le fond de ses yeux, pourtant la mort avait déjà commencé à prendre possession de son corps.  Pour la première fois de sa vie, ses joues étaient rondes au point où ses lunettes traçaient un sillon sur le côté de son visage enflé.  Contrairement à la plupart des personnes en fin de vie, au lieu de maigrir, son corps s'arrondissait, gloutonne tel un enfant qui n'a pas encore appris les règles de nutrition.  Elle avait enfin le droit de manger tout ce qui lui avait toujours fait envie: côtés levées, poissons panés, crème glacée, chocolat.

Sa conscience était enfin tranquille.



lundi 2 mars 2015

Pour attirer le printemps...les semis

Par Josée

Vous pouvez voir le mois de mars comme la continuité de l'hiver et vous complaire dans la tristesse de la froidure de cette saison qui n'en fini plus. 

Vous pouvez aussi appeler le printemps en débutant votre potager. Une bonne habitude à prendre est la planification, j'ai un petit cahier dans lequel je dessine mes potagers.  D'une année à l'autre je prends notes des bons et des mauvais coups. Ayant fait mon apprentissage dans un jardin communautaire biologique, j'aime mélanger les légumes, les fines herbes et les fleurs.  Bien sûr mon potager semble indiscipliné mais le compagnonnage c'est comme dans la vie, cela permet l'entraide entre les plantes.  

Par exemple, les tomates sont plus savoureuses lorsqu'elles vivent près du basilic.  Les oignons aident à éloigner les mouches des carottes. Le trèfle planté parmi les choux comme couvre sol mêle le vers qui mange les racines des choux, ainsi il ne peut pas trouver de choux à manger. Les œillets d'inde éloignent les insectes du sol et aident à protéger les racines de vos légumes. J'ajoute chaque année des éléments vivaces: camomille, ciboulette, coriandre vietnamienne, menthe, oseille, origan, sarriette d'hiver, sauge, thym, valériane.

Pour vous aider dans la planification de votre potager, utilisez les catalogues horticoles papier ou en ligne. En plus d'avoir une plus grande variété de cultivars, vous pourrez avoir accès à des semences biologiques ou même à des semences du patrimoine qui ne se retrouvent pas facilement en magasin. Et puis les semis intérieurs sont très économiques, pour le prix d'un plant de tomates vous aurez facilement 40 plants. Pourquoi ne pas partager avec des amis ou échanger des plants?

Par la suite, vous sortez vos caissettes de semis achetées en magasin ou avec un peu d'imagination vous pouvez recycler les boîtes d’œufs, les pots de yogourts et bien d'autres contenants que vous avez sûrement à la maison.

Première étape
La germination peut prendre entre deux jours et deux semaines selon les légumes. Cette étape requière de l'eau et de la patience, la terre doit être humide sans que vos semences flottent, trop d'eau feront disparaître vos semences pas assez les assécheront.

Deuxième étape
Une fois la germination terminée les petites pousses auront besoin d'eau mais surtout de lumières 12 à 14 heures par jours, il faut donc envahir vos bords de fenêtres ou utiliser la lumière artificielle. Si vous avez la chance d'avoir en votre possession des lampes fluorescentes c'est parfait,  parce que vous pourrez contrôler la lumière et la chaleur.

Troisième étape
Si tout va bien, vos plants auront pris de la maturité et il sera alors important de les repiquer dans des pots plus grands pour leur permettre de grandir.

Quatrième étape
La plantation extérieure se fait selon les plants, en mai ou juin dans la zone 5. Il sera peut-être utile de couvrir vos plants au début pour éviter le gel ou le choc thermique au début.


Et puis après c'est l'été et la fierté d'avoir un potager à soi



Calendrier de Mars pour les semis intérieures

Les informations proviennent du site: http://espacepourlavie.ca/calendrier-de-semis-de-legumes

dimanche 1 mars 2015

Étienne Bertrand-Rivard dans la tourmente

Par Josée

Étienne Bertrand-Rivard était un grand adolescent de plus de six pieds.  La bataille de ses hormones faisait rage. Lorsqu'il prenait place près de vous dans l'autobus, des effluves de sueur et de marijuana venaient se balader sous votre nez. Le rythme de sa vie s'accordait difficilement à l'horaire typique d'un étudiant. Son corps refusait le levé imposé par son réveille-matin.  

Pour tenir le coup, il enfouissait des petits bouchons dans le creux de ses oreilles et se jouait à fond les derniers morceaux compilés sur son IPhone. Si vous étiez son compagnon du matin, en plus d'avoir le nez en alerte, vous aviez également les oreilles qui s'animaient au son de ses choix musicaux, parce que E.T. n'était pas un discret.

Sa façon d'être était à peine consciente, il était perdu dans sa bulle, trop occupé à chercher son identité, tant de changements se produisaient en lui, il avait peine à suivre. C'était comme s'il ne contrôlait plus rien, il se laissait porter par la vague. Il était en pleine mutation comme un serpent qui change de peau, comme sa voix qui avant de devenir celle d'un homme, avait oscillé entre le soprano et le baryton. 

À certains moments, il éprouvait encore le besoin de se retrouver dans les bras réconfortants de sa mère mais il refoulait cet envie, c'était plus de son âge. Il faut dire que les filles occupaient de plus en plus son esprit et ses fantasmes, cela aussi était de moins en moins contrôlable. 


Oui vraiment, Étienne Bertrand-Rivard était dans la tourmente.