mardi 22 septembre 2015

La rentrée

Par Josée

La rentrée.  Je l'avais un peu manquée cette année. Il faut dire que c'est la première fois depuis des années que je n'ai pas de cours à l'Université. Nous sommes le 21 septembre mais y parait que l'automne ne débutera que le 23.  Je n'ai pas de difficulté à le croire, l'été s'étire avec sa chaleur qui n'en finit plus.

C'est quoi la rentrée? 

C'est la température qui baisse et les feuilles qui rougissent.
Ce sont les nouvelles séries télévisées et la nouvelle programmation sur Illico.
C'est l'envie de revoir son alimentation et de faire de l’exercice.
C'est le retour des artistes au théâtre, des musiciens sur scène, du cinéma dans les salles.
C'est l'échanger les maillots de bain pour les vestes de jeans ou de cuir.
C'est la récolte des pommes et l'odeur de la croustade dans la cuisine.
C'est la congélation des tomates.

Et pour moi cette année c'est le retour à Saint-Hubert après 25 ans d'absence.

jeudi 17 septembre 2015

Je vis dans une boîte

Par Josée

Ma maison est dans des boîtes, je me sens moi aussi presque transformée en boîte, puisque toute ma vie tourne autour de ce déménagement accéléré. C'est fou l'instabilité que tout ceci crée. Vous avez beau être la plus organisée des filles, vous serez tôt ou tard entraînée dans ce maelstrom. 

Au début, nous prenions le temps de faire le tour des pharmacies, magasins du dollar et autres à la recherche de boîtes gratuites que nous étiquetions méticuleusement. La fin de semaine dernière, j'ai acheté pour 70 dollars de boîtes de carton, comme si la planète en produisait pas suffisamment! Hier soir, nos scrupules n'existaient plus, la boîte d'articles de Noël  accueillait mon vieux Pentax que je n'arrivais pas à jeter. D'un autre côté, le bac de recyclage a englouti l'ensemble de mes recueillis de textes de littérature. Un bac qui fait disparaître toutes les traces de ce bac non terminé. 

Nous trouvons sans arrêt des objets oubliés depuis des années faute de les avoir trop bien rangés. Par exemple, un sac remplit de boîtes de mouchoirs, un heureux hasard puisque depuis quelques jours ma fille et moi sommes aux prises avec un rhume et échangions, faute de mieux, des mètres de papier toilette.



mercredi 9 septembre 2015

La terrasse rouge et les cônes oranges

Par Josée

St-Denis avance à pas de tortue autant vers le nord que vers le sud, elle suit inlassablement sa terrasse rouge habitée par des tables de pic-nic et des hamacs vides. Aussi vides que les stationnements et que les boutiques dans lesquelles les marchands désespèrent de revoir un jour la clientèle. Hier soir après le travail, je décide de jouer à contresens et de profiter des plais ouvertes du commerce sur le Plateau qui s'expriment à coup de  60%  de rabais. Je m'achète une nouvelle chambre à coucher: couette, housse de couette, cache-oreillers, coussins, jupette, rideaux.  Même avec le 60% de rabais ma facture fait exploser le 500$

J'en oublie presque mon syndrome prémenstruel exposant 10. Ces jours-ci je me sens explosive. Avis aux hommes de mon âge: cela n'existe pas une femme préménopausée simple. Je suis assise depuis 15 minutes au restaurant-bar Auprès de ma blonde espérant une bière rafraîchissante, mon menu est refermé mais je semble invisible à la serveuse qui placote à l'intérieur avec une autre employée. Il n'y a aucun client à l'intérieur et nous sommes moins que dix à l'extérieur. J'en ai assez je me lève et je pars.

Il est passé 18h et je reprends St-Denis vers le nord toujours aussi congestionnée avec sa grande terrasse rouge toujours aussi désertée.  Montréal tu ne fais rien pour me retenir.  Même le pont Jacques Cartier me semble séduisant après avoir flirté toute la journée avec tes cônes oranges!

mardi 8 septembre 2015

Le saut en parachute

Par Josée

C'est fait, j'ai sauté, le parachute s'est ouvert: tout va bien! Reste plus qu'à passer chez le notaire au début octobre pour rendre la chose officielle.  La dernière fois que j'ai acheté une propriété nous étions deux, maintenant c'est seulement moi. C'est à la fois lourd sur les épaules et euphorisant.  La chose qui est certaine lorsque l'on saute en parachute c'est que tôt ou tard on touchera le sol et si l'on ne fait pas trop attention on risque d’atterrir dans le champs des vaches. 

Le travail pour les deux prochains mois sera colossal. J'ai déjà choisi le papier peint du salon, la couleur de la peinture, du nouveau revêtement de plancher pour la salle à manger, j'ai mon idée pour le comptoir... je me sens comme une petite abeille.

Et les boites! C'est vraiment lors d'un déménagement que l'on réalise les effets de cette société de surconsommation. C'est affolant tout ce que l'on cumule dans une vie.  Mettre sa vie en boites n'est pas qu'un effort physique, cela oblige à prendre conscience de qui l'on est par ce que l'on a.  Il y a des boites qui se remplissent plus vite que d'autres.  Certaines vous obligent à un retour en arrière qui noue des nœuds dans l'estomac ou qui vous accroche un sourire aux lèvres. Certains objets me mettent devant les contradictions de ma vie.  Il y a moins d'un an j'ai acheté des objets alors très importants qui n'ont plus leur place dans mon nouveau chez-moi.

À mon retour de Prague je vivais paisiblement dans mon appartement de Montréal et en quelques clics sur les sites de ventes immobilières j'ai provoqué un ouragan.Il y a rien de plus difficile que de vaincre l'inertie de sa vie. 





jeudi 3 septembre 2015

L'instant charnière

Par Josée

Avez-vous déjà eu l'impression d'être dans un tournant de votre vie, d'être arrivé à un carrefour et de savoir qu'il y aurait un Avant et un Après?  Ce sentiment m'habite en ce moment, comme si je sentais que 2015 avait quelque chose de décisif, que c'était une année charnière, Je pourrais vous raconter pleins d'éléments qui poussent dans ce sens ou plus simplement vous inviter à feuilleter les billets que j'ai écrits dans les derniers mois.  

Ce que je ressens est profond, c'est un besoin vital de ralentir après avoir trop longtemps couru. C'est un besoin d'accepter qui je suis à la mi-quarantaine et de l'assumer. D'accepter que je ne suis pas aussi forte que je le prétendais et surtout que j'ai besoin des miens.

Je n'ai plus envie de manger un bol de céréales devant le téléviseur, je préfère quêter un souper chez ma mère, ma sœur ou mon père et en échange de préparer le souper pour eux un autre soir. J'ai envie de voir grandir le bébé de ma sœur et de faire rouler la poussette jusqu'au parc.

J'espère encore un amoureux, presque autant qu'avant mais en attendant il y a la vie, il y a ma vie. Cette vie passe tellement vite, il est nécessaire de s'arrêter, à l'occasion et de bien évaluer les options qui s'offrent à nous. Paradoxalement, il faut parfois un certain lâcher prise pour reprendre le contrôle.

Un saut en parachute peut parfois laisser voir des paysages majestueux.