Par Louise
Il y a longtemps que
je ne me suis adressé à vous, chères lectrices, chers lecteurs,
mais les changements récents dans ma vie m'ont
occupé à un point tel que
je n'avais plus l'énergie
nécessaire pour vous communiquer quoi que
ce soit. Il faut dire aussi que l'actualité
fredonne sans fin, les provocations, les tenants et aboutissants sans
précédent du gouvernement Couillard et qui m'enlève toute forme de motivation à écrire.
Alors
aujourd'hui, dans un autre registre, ce n'est plus l'actualité qui
me préoccupe, car j'ai comme un besoin indéfinissable et en même
temps viscéral de vous dire. On dit souvent que l'écriture prend la
forme d'un exutoire ! Enfin, les ''poètes fous'' ont, très souvent,
utilisé cette méthode pour discuter de leur peine et de leur
souffrance. C'est sans doute pour cette raison que c'est le meilleur
moment pour moi pour ''cracher'' l'espèce de venin qui m'habite
depuis quelque temps. Je vous demanderai donc d'être indulgent, car
mes propos auront cette couleur, pour ne pas dire cette saveur qui
caractérise la tristesse et la plainte. Ça va souvent ensemble à
ce qui paraît !
Bien
que j'ai retrouvé la majorité de mes aptitudes cognitives et
neurologiques depuis cet accident fatal, il n'en demeure pas moins
qu'il y a certains, même souvent des jours où la vie me glisse des
doigts. Comme si je voulais attraper, l'espace d'un moment, ce qui
n'est plus. Vous devinez bien sûr, que le lasso est troué et qu'il
me reste qu'à accepter. J'ai donc souvent l'impression que le
morceau mis dans la passoire me laisse que des graines et c'est pas
toujours suffisant pour mon équilibre. Le bonheur me fait un pied de
nez ! Un peu comme si je n'y aurais plus droit !
Cette
énergie qui me fait faux bond, jour après jour, me laissant abattu,
vulnérable et sans cesse triste. Cette tristesse ne me quitte jamais
même si j'ai un dialogue incessant avec elle. Je pointe mon regard
sur mes accomplissements sans trop les voir et à toute fin, sans les
apprécier. Mes thérapeutes à coup de gentillesse m'ont prodigué
tout ce que je devais savoir, en vain. J'ai cru pourtant, il y a
quelque temps que j'avais intégré leurs judicieux enseignements.
Une toute petite goutte qui me frappe un peu fort et le versement de
larme forment alors ce boulet que je dois traîner, ne sachant plus
quoi en faire.
Je
suis en peine du bonheur !
Je
n'arrive plus à retrouver cette force que je pouvais utiliser,
jadis. J'en avais plein les poches, prête à être employée. J'y
avais accès chaque fois que le besoin, autant en sifflement qu'en
hurlement, me faisait signe. Là, c'est différent. Je n'entends plus
le signe ou il a disparu, comme le reste, car malgré mes cris de
souffrance c'est le silence, ma force m'a indéniablement quittée, à
jamais, peut-être ... !
Je
profite donc de cette tribune anonyme pour vous raconter ce parcours
suite à un changement profond, quel qu'il soit, pour tous ... pour
celle qui trouvera le soulagement dans un sommeil éternel ou pour
lui qui n'a plus d'autre choix que de vivre dans un brouillard
l'obligeant à dormir dehors.
Ils
sont, je suis incapable de bien fonctionner, de faire un choix, j'ai
l'envie pressante qu'on me prenne par la main pour me guider, car je
ne sais plus ... ! Est-ce que je suis folle ... ! Est-ce que le virus
de la maladie mentale m'a touché tellement que j'arrive même plus à
la reconnaître ? Est-ce que je vais pouvoir traverser cette couche
qui paraît me protéger alors qu'elle m'oblige à rester couché en
boule comme un chat sans le ronronnement de contentement ?
Malgré
tout, oui j'ai l'espoir que ce n'est que partie remise. Il suffit
d'un peu de temps ... encore ! J'ai l'immense chance d'avoir un
entourage merveilleux. Je ne suis pas seule dans cette galère
bienheureusement, mais sans eux, je ne saurais quoi vous dire ... je
serais ailleurs !
Je
sais maintenant ce qu'est la mélancolie, la peine, la souffrance
intérieure qu'on n'arrive pas à apprivoiser parce qu'il y a trop
d'autre chose à amadouer et peut-être sans doute à séduire...
Il
faut qu'on se parle tous les deux mon amour ! Je ne te reconnais plus
! T'es où ? ...
P.
S. Comme disait l'autre, ''bien évidemment'' je suis avare de vos
commentaires, cette fois encore plus que jamais ! Je sais que vous
saurez faire ...