mercredi 18 février 2015

Le mauvais bout de la lorgnette

Par Josée

Un beau matin tu te réveilles et tu as dépassé la mi-quarantaine.  Le beau petit poupon qui te regardait avec ses yeux admiratifs est désormais une grande ado qui a SA vie.  Cette mignonnette aux grands yeux noirs a tout ce qui tranquillement te file entre les doigts: la beauté de la jeunesse. À presque dix-huit ans, la vie est pleine de promesses, tout est possible. Mais elle ne le sait pas, c'est un secret bien gardé qu'elle découvrira à son tour dans vingt-cinq ans.  Ce n'est pas paradoxal? 

Si j'avais pu, à travers mes gênes, lui transmettre une partie de mon expérience et lui permettre d'entreprendre cette belle période de la vie sans avoir à apprendre de ses échecs. Le plus difficile pour une mère c'est de constater que pour le bien de son bébé, il vaut la pousser en bas du nid et la laisser s'envoler, lui permettre de trouver son propre chemin.

Puisque la mère est aussi une femme, j'aimerais bien, en échange pour quelques heures, retrouver l'attrait de la jeunesse, ce regard insistant sur moi avec lequel on ne sait jouer à dix-huit ans.  Avoir l'impression d'exister avant de retomber dans l'invisibilité de la femme mûre. 

Quand tu es ado tu as juste hâte de vieillir et, quand tu es adulte tu as la nostalgie de ta jeunesse. C'est pour cela que c’est si dur d’être sur la même longueur d’onde, on regarde la vie avec chacune un côté différent de la lorgnette.  Elle veut vieillir pour être libre mais elle ne sait pas toute la liberté qu’elle possède déjà.



Quelques citations mère-fille
"Le premier gouvernement à constater, c'est sa mère." Guy Bedos
"Le véritable amour d'une mère, c'est d'aider l'enfant à couper le cordon ombilical" Jean Gastaldi
"L'amour de ma mère pour moi était si grand que j'ai travaillé dur pour le justifier" Marc Chagall
"Depuis que les femmes travaillent, on est passé de "Merci mon Dieu, c'est vendredi, à "Merci mon Dieu, c'est lundi" Si une mère n'a jamais dit ça c'est que ses enfants n'ont pas encore atteint l'adolescence." Ann Diehl

Aucun commentaire: