Par
Josée Boudreau
J’ai
de la chance, mon bureau a une fenêtre qui donne sur le Mont-Royal. Au fils des
saisons, je le vois se transformer et changer de couleur comme un caméléon. Aujourd’hui,
en regardant les gens se promener nonchalamment sur la rue Rachel avec des
vêtements plus légers, j’ai enfin l’impression que le beau temps tourne le dos
aux pluies abondantes de ce printemps 2017.
Tout
est mis en place pour célébrer Montréal.
Je quitte le bureau un peu avant 16h, traverse le pont Jacques-Cartier
pour souper chez ma mère et faire amende
honorable pour avoir été absente dimanche.
Nous parlons du pont qui sera illuminé en soirée et elle décide de se
joindre à la célébration. Nous passons par la maison chercher mon amoureux et
nous retrouvons ma fille au métro Longueuil. C’est déjà la fête parce que nous
somme ensemble.
Le
vent est doux et chaud. Nous nous installons sur le gazon près de la 132 et
cela me rappelle mes premiers feux d’artifice alors que nous n’avions pas
encore tout vu, et que tout était merveilleux. Il y a une petite brise de
Marie-Jeanne pour accentuer la nostalgie. Nous sommes attentifs, attendant que
le géant qui enjambe le fleuve change de costume.
Plus
que 30 minutes. Quelques retardataires un peu effrontés stationnent leur
voiture juste devant nous, pourtant il y a une belle affiche qui indique une
interdiction d’arrêter. Notre voisine de
gazon bien installée avec ses jeunes enfants en pyjama chiale un peu de s’être fait
boucher la vue. L’automobiliste qui entre-temps est sortie avec ses deux gros
chiens nous envoie un « Je m’en fous je payerai le ticket ». La file
de voitures s’allonge pourtant nous nous sommes garés quelques minutes plus tôt
dans le stationnement municipal où les places libres étaient encore nombreuses.
Il y a toujours des opportunistes. Mais cela ne dure pas longtemps parce que
les policiers de Longueuil arrivent avec leurs gyrophares et obligent tout le
monde à circuler. La femme aux chiens revient et tente de négocier avec l’agent
de la paix qui rédige un constat d’infraction.
Il y a de l’action sur notre petite bute verte et c’est sans compter les
policiers à moto qui délogent d’autres automobilistes qui s’attardent sur
l’accotement de la 132 pensant s’être trouver un point de vue de rêve.
21h45,
le spectacle débute au son de la musique.
Le pont s’enflamme : bleu, rouge, jaune, il scintille et nous
faisons des Oh! Et des Ah! Moment Factory est à la hauteur de sa réputation. Et
pour ajouter à l’effervescence, le ciel explose sous d’inattendus feux
d’artifice. Nous sommes tous là, des centaines de personnes, les yeux levés au
ciel dans la joie. Les cellulaires dans les airs tout le monde s’improvise
photographe. Montréal vient de se faire quelques nouvelles cartes postales,
peut-être même que ces photos surpasseront en cliques celles plus comiques de
l’autobus qui glisse dans la côte du Beaver Hall. Je regarde les miens, nous rions et c’est un
moment de bonheur que l’on ajoute au livre de nos souvenirs communs.
Il
y a deux façons de voir la vie : on peut voir le bon côté ou le mauvais
côté des choses. Lorsque j’entends
certains échos s’élever contre les fêtes du 375e anniversaire de ma
ville, j’ai l’impression qu’ils ont choisi leur camp. Il est vrai que les fonds publics impliqués
sont importants mais rendus là, pourquoi bouder son plaisir?
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