mardi 28 juillet 2015

En courbe et en rondeur

Par Josée

Lundi, atelier de modèle vivant. J'aime de plus en plus, surtout le moment où je me sens prête à appliquer les couleurs. 

Je dois vous expliquer comment les choses se passent. D'abord les dessinateurs arrivent avec leur matériel. D'une personne à l'autre c'est très variable, certains ont de petit calepin, des crayons de plomb et aiment s’asseoir à table. Moi j'aime avoir de grandes feuilles que j'installe à la vertical sur un chevalet et en plus de mes 4 ou 5 crayons de plomb aux multiples B, j'étale mes pastels de toutes les couleurs. Malgré mes grandes feuilles, j'ai encore beaucoup de difficulté à y faire entrer tout le modèle. Ma fille réussie à faire entrer 2 ou 3 dessins sur une feuille 8 1/2 x 11.

Puisqu'il s'agit d'un atelier et non d'un cours, il n'y a pas de règle. À la pause, parfois nous partageons nos dessins et notre expérience mais ce n'est pas obligatoire et certaines personnes restent timidement dans leur coin. L'ambiance est très calme et à l'exception d'une musique de fond, c'est le silence, chacun entre dans sa bulle.

Chaque semaine les corps sont différents, parfois des danseuses musclées avec très peu de rondeurs féminines. Les modèles servent d'inspiration et d'un artiste à l'autre les réalités peuvent être représentées de façon totalement différente. Il me semble que cela reflète bien la façon de voir la vie. 

Cette semaine, la modèle était tout en courbes magnifique et inspirante. Contrairement au domaine de la mode où les mannequins unidimensionnelles et parfait font l'unanimité, de pouvoir dessiner un corps plein de rondeurs est vraiment un plaisir.

Dans une soirée de trois heures, le rythme est assez rapide et nous pouvons facilement dessiner une quinzaine de postures. Les poses durent 2-5-10-15 ou 20 minutes, il est donc important de se concentrer sur l'essentiel et d'acquérir une certaine vitesse d'exécution. 

La semaine prochaine, les courbes laisseront place aux angles avec un modèle masculin.



Il existe plusieurs ateliers de modèle vivant à Montréal celui que je fréquente est celui d'Antonio Cerdán

samedi 25 juillet 2015

Le cochon conscrit

Par Geneviève

Le 25 juillet 1917, Sir Thomas White, alors ministre des Finances au fédéral a présenté le projet de Loi de la plus permanente des mesures temporaires: l'impôt sur le revenu. Qualifiée à l'époque par le journal La Presse d'innovation (euhhh quoi ?) cette mesure avait été recommandée à maintes reprises par plusieurs députés. Déjà que la question du service obligatoire était un débat chaud à l'époque, une telle mesure a eu l'effet d'une bombe qui a secoué le pays a mari usque ad mare. Après la conscription de la jeunesse, le gouvernement veut la conscription de la richesse. 

Les raisons données afin de justifier une telle mesure sont le surplus de dépenses engendré par l'envoi des troupes à la guerre, la volonté populaire favorable face à ce projet de loi (euhhh allooo ?? Vraiment ??) et d'intéresser le peuple aux dépenses gouvernementales en vue d'aider les alliés. Il faut dire que la guerre coûtait environ 900 000 $ par jour, somme qui paraît impressionnante en 2015, alors imaginez en 1917...

Que s'est-il passé avec l'aspect temporaire de la mesure ? Bahhh un crash en 1929, une deuxième Guerre mondiale en 1939 et qui sait ce que l'avenir peut bien nous réserver alors aussi bien être prévoyant...Pour la petite histoire, notre société distincte québécoise a emboité le pas en 1954, merci Maurice !

Avouez que c'est quand même un tour de force d'avoir réussi à faire compétition à la mort dans le top de la liste des grandes certitudes de la vie.



Je te crois

Par Josée

Quand tu me dis: ma chérie, mon amour, ma beauté, je t'aime. Je te crois

Quand tu signes tes courriels langoureux de: ton chéri, ton mec, ton homme tout à toi. J'y crois.

Quand tu me dis: tu m'as manqué, je te désire, je suis bien avec toi. Je frôle le bonheur

Quand tu m'annonces que finalement tu n'entrevoies pas de relation à long terme avec moi, que tu pensais que j'avais lu entre les lignes. Je me dis que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus...


La culture du viol … c'est vrai ou pas !

Par Louise

* L'emploi du masculin dans ce texte est volontaire et représente le fin mot …


Une nuit, deux gars, deux beaux gars, quittent ce bar qui ne leur a pas apporté satisfaction. Malgré de nombreux essais, ils n'ont pas réussi à trouver celles qui auraient pu assouvir leurs désirs. Les voilà ''allumés'' et très déçus devant leurs défaites. À bord de la voiture de l'un ou de l'autre, ils sillonnent la Ste-Cath, espérant peut-être, d'avoir enfin l'Objet trop convoité. Il y a bien cette fille-là, traversant la rue Berri et qui semble se diriger vers le parc Émilie-Gamelin. Le mouvement de ses hanches annonce qu'elle est bien ''tournée'' et surtout, qu'elle porte ces souliers à talons hauts si accrocheurs, galbant ses jolis mollets et ses longues cuisses qui sont faciles à entrevoir sous cette jupe estivale. Attirant vers cette nouvelle proie, ils s'approchent d'elle et ils ont l'agréable surprise d'apercevoir la plantureuse poitrine, trop facile à remarquer grâce à la charmante nuisette (camisole) qui couvre la partie supérieure de la jeune fille. ''Et si on s'amusait un peu ! …'' dirent-ils en chœur.

Il est 4h du matin, une jeune fille se balade, seule, dans un parc, ne sachant qu'elle sera bientôt une proie facile et qui porte des vêtements provocants. Elle revenait d'une soirée chez une amie et elle avait chaud. En même temps, après cet été qui tardait d'arriver, elle était trop heureuse de pouvoir enfin porter sa nouvelle jupe achetée chez Jacob et la nuisette assortie. Elle n'est pas très à l'aise de marcher avec ses nouveaux escarpins, mais le mariage de son amie Sophie approche alors elle doit se familiariser avec cette habitude.

Voilà le topo chers lecteurs, chères lectrices … elle l'a bien méritée ! Quelle idée de se promener seule, au Centre-Ville, aguichante, attirante, dans une posture qui suggère l'accolade voulut ou pas ! Ça n'a pas d'importance, veut ou veut pas, elle va aimer … les femmes adorent les hommes qui ont des gestes bestiaux ! Un ''real'', une brute, un ''bad boy'' (ici, je ne peux passer sous silence l'envoûtement de millions de femmes pour le ''best-seller'' Cinquante nuances de Grey qui justement fait référence à l'attitude de domination chez certains hommes – s'cusez-là!) …

Ce scénario évoque-t-il quelque chose pour vous, chers lecteurs, chères lectrices?
Je l'espère en tout cas !

Il y a toujours un côté, un revers d'une situation, d'une attitude et finalement une explication pour chacun de nos gestes. C'est la faute à qui ? Pourquoi je dois, étant une femme, éviter de prendre le raccourci qui m'amène chez moi, que je ne peux porter des vêtements qui met en valeur ma silhouette, celle-là même que je modèle à force d'entraînement ...? Pourquoi je dois avoir peur d'être seule parce qu'il y a possibilité que l'on me viole, que l'on m'enlève mon identité, qu'on me salisse à jamais, que cet événement modifie mon regard sur ma sexualité ? Pas facile d'être femme !

Avez-vous cette peur aussi, chers messieurs ?

Faire partie du groupe du sexe faible n'est pas agréable, sachez-le ! D'abord le sexe faible, c'est quoi au juste ? On est hystérique, on pleure chaque fois qu'une émotion nous tenaille, on se plaint trop souvent, on communique alors que ce n'est pas toujours le bon moment … ouais, c'est vrai ! C'est vraiment une faiblesse ? On met des enfants au monde tout de même et ce n'est pas rien ! Je vous rappelle qu'il faut plutôt être très forte et déterminée pour y arriver, surtout après des heures et des heures de souffrances avant l'heureux événement !

Mes propos vous semblent un peu trop féministes. Vous avez raison, je crois en la femme et je suis fière d'en être une. J'aspire, depuis plusieurs décennies, que la femme soit considérée pour ce qu'elle est – pas un objet malléable ou bien sexuel. Il y a tout plein de trésors bien enfouis dans la personnalité féminine et chacun a intérêt à les découvrir. À chacun son bonheur ! J'aime bien me sentir belle quand je me regarde dans un miroir, quand j'approche d'un bar et que j'aperçois les regards des hommes, quand, déambulant dans une rue et que furtivement je sens que j'attire l'attention …


Mais je ne VEUX pas avoir peur parce que je suis un être apparemment faible que l'on peut mutiler, dégrader, amocher pour le reste de sa vie …!

mardi 21 juillet 2015

Éloge à la routine


Par Josée

Longtemps j'ai eu peur de la routine.  Je croyais que si je me laissais engourdir par le quotidien, je passerais à côté de quelque chose.  Je me disais: la vie est trop courte il faut vivre intensément chaque moment et pour se faire je m'étourdissais dans de nombreuses activités. J'en étais arrivée à ne dormir que 6h00 par nuit me disant que le sommeil était une perte de temps.

Et puis un jour, mon corps a eu raison de moi. Un matin j'ai tenté de me lever et c'était comme si un camion de 10 tonnes m'était passé dessus, j'étais paralysée. Pendant 3 mois, j'ai dû être au grand repos, mon énergie était au plus bas, le lapin Energiser avait les piles à plat. 

C'était à l'hiver 2014, une grande leçon de vie pour moi. À force de courir après LA vie, j'avais perdu de vu MA vie. Cela m'a pris plus d'un an pour comprendre le bien-être du lâché prise, à accepter le bonheur de la farniente, la joie de ne rien faire, la zénitude de la routine.

Hier soir, je suis retournée avec ma fille à l'atelier de modèle vivant, c'était relaxe, calme. Le dessin me permet d'entrer en moi-même de ralentir le rythme fou de ma vie. J'espère bien l'entrer dans ma routine du lundi soir.


mardi 14 juillet 2015

Peine perdue ?

Par Geneviève


Ce 14 juillet marque le 39ème anniversaire de l'abolition au Canada de la peine de mort pour les meurtres ordinaires. Lors de son entrée en vigueur dans le Code criminel en 1859 elle s'appliquait aux coupables de meurtre, viol, incendie criminel et trahison. À partir de 1961, seul le meurtre pouvait mener à la potence, parce que oui, jusqu'à son abolition en 1976, seule la pendaison était employée.

Pour ceux qui croyaient que le dossier était clos, et bien sachez que le 30 juin 1987, lors d'un vote pour son rétablissement, les députés l'ont rejetée par un vote massif de 148 voix contre 127. Il ne restait qu'à souhaiter son abolition des cours martiales car en vertu de la loi sur la défense nationale, elle pouvait être encore infligée à un soldat coupable de lâcheté, désertion, capitulation illicite ou espionnage pour le compte d'un pays ennemi. Le projet de loi C-25 sanctionné le 10 décembre 1998 abolit la peine capitale pour les crimes commis par des militaires et y substitue l'emprisonnement à perpétuité.

Et qu'en est-il en 2015 ? Le sujet est revenu indirectement sur la table.

En effet, le 11 mars dernier, le gouvernement Harper a déposé le projet de loi C-53 dont le titre abrégé est "Loi sur les peines de prison à vie purgées en entier" et qui grosso modo modifie le Code criminel pour prévoir une peine d’emprisonnement à perpétuité sans possibilités de libération conditionnelle pour, entre autres, le meurtre commis avec préméditation et la haute trahison...une forme de peine de mort déguisée faite à l'aide d'une arme redoutable: le temps qui passe jusqu'à ce que mort s'ensuive. Si ce projet de loi aboutit, je serais curieuse de voir si à long terme, il va contribuer à augmenter le taux de violence "en dedans"...car il n'y a rien de plus redoutable que quelqu'un qui a absolument plus rien à perdre...Disons que l'adage suivant va prendre tout son sens:  


Don't do the crime, if you can't do the time.




dimanche 12 juillet 2015

Dimanche soir à Prague

Par Josée

Dimanche soir pas à Châteauguay mais à Prague, cela commence à sonner la fin. Pour tous ceux qui se demandaient ce que je ferais un mois à Prague, sachez qu’un mois cela passe comme un éclair lorsque l’on est en vacances. Tous les jours une charmante nanny fait votre lit, échange vos serviettes, prépare le déjeuner, une petite sieste en après-midi, fatiguée d’une longue marche le nez dans les airs. Vous dînez et soupez au restaurant, comment pourriez-vous vous plaindre. La farniente, le bonheur pur.

Bien sûr les choses auraient été beaucoup plus simples si je n’avais pas eu à me battre avec la bureaucratie pendant deux semaines pour obtenir un nouveau passeport.  J’aurais pu, munie de mon identité canadienne, explorer les pays limitrophes, mais il ne faut pas vivre dans le regret.

Après un mois, je commence à m’ennuyer de ma fille qui contrairement à moi n’est pas très forte sur le plume. Et dans mon quartier italien de Prague comment ne pourrais-je pas m’ennuyer de mon bel italien.  J’espère que les flèches de cupidon agiront encore sur nous pendant longtemps.

Ce que l’on retient d’un voyage d’un mois? C’est que la vie suit son cours peu importe le pays où vous vivez, ne partez pas à l'étranger pour fuir votre quotidien, il vous rattrapera de toute façon. Prague n’est pas si différent de Montréal ou de New York ou de Londres ou de Paris ou de toutes autres grandes villes occidentales. Chaque fois j’en suis étonnée. Pourtant qu’est-ce qu’il y a de si étonnant? Je pense tout de même qu’il est bon de sortir de son quotidien pour le constater.

En 2015, la planète terre est devenue si petite, les informations, la mode, les cultures se mélangent à une vitesse folle.  Il est vrai que nous ne parlons pas tous la même langue mais si vous maîtrisez un tant soit peu l’anglais vous pourrez assurément être compris partout en Europe. Tout ceci fait presque peur si comme moi, pour vous les voyages sont synonymes de découvertes. Au-delà des immeubles d'une incroyable beauté et des traces de l'Histoire qui nous frappent dans les premiers jours, la vie c'est la vie!

Ce soir, je suis à nouveau attablée dans mon petit restaurant italien, ici c’est relaxe, je suis installée sur leur petite terrasse dans la cour intérieur qu’ils partagent avec les propriétaires de mon hôtel. La pizza est bonne et beaucoup trop grosse. Si vous ne vous manifestez pas trop vous pourrez passer la soirée ici sans être dérangé. J’ai remarqué la même chose à Vienne.  Après un mois je fais partie de la place, presque plus une étrangère, je connais par cœur leurs disques des Beatles.

Au fond je ne déteste pas cette approche de la vie, mon plus grand regret est de ne pas m’être totalement libérée des horaires de la ville même après un mois. Je veux plus de Farniente avant de reprendre le feu roulant du quotidien pour une autre année. Est-ce un signe? Après deux faux départs l’Italie semble encore une fois me faire des clins d’œil.



mardi 7 juillet 2015

10 faits non scientifiques de la vie à Prague

Par Josée

  1. Vous êtes un homme, vous êtes de Prague, donc vous mesurez en moyenne 6 pieds
  2. Vous êtes une femme, vous êtes de Prague, donc vous mesurez en moyenne 5 pieds 8 pouces
  3.  Les points 1 et 2 ne s’appliquent pas à vous et en plus vos cheveux sont foncés… vous avez plus de 75% de chance de ne pas êtes de Prague (voici pourquoi j’ai toujours droit au menu en anglais et non en tchèque)
  4.  Si vous commandez une bière sans spécifier le format elle est toujours de 0,5 litres, donc une grosse bière.
  5. Avant la fin de votre bière, que ce soit la première ou non, le serveur vous en offrira une nouvelle.
  6. Les végétariens sont absolument minoritaires à Prague
  7. Puisque le Point 4-5 et 6 impliquent un régime à base de viande et de bière, que l’obésité ne semble pas un problème et qu’il faut tenir en compte les points 1 et 2, on peut supposer que la grande majorité des Praguois aiment l’activité physique.
  8. Les talons ne sont pas très à la mode à Prague.  Ceci s’explique par le point 2 et par les nombreux trottoirs en pierre totalement instables et plein de jolis trous où coincer les talons hauts.
  9. Lorsque vous écoutez des tchèques parler, vous avez toujours l'impression qu'ils parlent de Peter Stastny 
  10. Pourquoi boire de l’eau alors que la bière est moins chère!



Montréal moins 7 jours

Les vacances  ont toujours le même modèle, nous les attendons avec impatience et soudain nous réalisons qu'elles sont presque terminées. Pourtant j'avais pris 25 nuits en Europe cela paraissait long. Combien de fois j'ai entendu: "Que vas-tu faire de tout ce temps à Prague?" Mais un mois c'est peu lorsque l'on souhaite connaître l'autre! À une semaine de la fin je dois maintenant faire le deuil de bien des choses que je n'aurai pas pu voir. Il est vrai que ces choses étaient principalement à l'extérieur de Prague, la perte de mon passeport m'aura empêché de voir Budapest et la Pologne ou Berlin ou Londres, enfin la troisième et quatrième destination qui demandaient une identité que je n'ai toujours pas.

Je demeure très heureuse d'avoir choisi cette belle ville d'Europe. Belle au niveau architectural, mais aussi par ses cicatrices laissées par les années communistes. Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec la Havane que je souhaite suivre de près après les nouveaux accords américains.

Même si j’ai entrevu ici des traces des dictas américains avec quelques Mc Donald et quelques Starbucks, la ville a encore sa propre personnalité, du moins visuellement. Même après 25 ans de la chute du mur de Berlin, cette ville ne s’est pas trop mondialisée et c’est ce qui me plait.

Il y a cependant des éléments sonores qui marquent une fissure, l’anglais est omniprésent souvent même au détriment du tchèque, même si j’avoue que ceci me facilite la vie, cela me fait un peu peur quant’à l’identité culturelle des peuples.  Dans le même ordre d’idées, je suis attristée de ne pas avoir entendu, ou presque pas, la tendance musicale de ce pays, la musique est pourtant une marque identitaire importante. 


Ce que j'aime quand je voyage c'est le dépaysement c'est de retrouver des choses qu'il n'y a pas dans mon quotidien. J’ai beaucoup vu dans ces trois semaines les éléments historiques de ce pays mais je souhaite profiter de ma dernière semaine pour découvrir la culture actuelle qui jusqu’à présent m’a semblé trop cachée.

La saveur de la campagne

Par Geneviève

On apprenait hier que l'ex-journaliste Réjan Léveillé lançait sa campagne comme candidat conservateur dans la circonscription St-Hyacinthe-Bagot. Cette situation est loin d'être nouvelle, puisqu' on assiste à une véritable saignée des ex-journalistes vers la politique depuis plus de 10 ans et il devient intéressant de se demander pourquoi ?

Un journaliste recueille des faits, analyse, pose des questions et doit vérifier rigoureusement ses sources. Il doit avoir la capacité de remettre les choses dans leur contexte afin de ne pas déformer la vérité et déjouer ceux qui tenteront de le manipuler afin de faire passer leur message. Il est un acteur fondamental de toute société démocratique et, s'il est crédible, pertinent et possède une tribune populaire, une source d'influence directe de l'opinion publique. Le grand but: informer les gens en leur présentant toutes les facettes d'une histoire.

Un politicien appartient à un parti politique, une organisation professant sa propre doctrine politique. On y retrouve une ligne de partie que le membre doit respecter et défendre, même quand ça prend une direction qui lui plaît moins. Le grand but: gagner les élections et prendre le pouvoir.

Alors pourquoi le grand saut en politique ? Pour l'attrait dudit pouvoir ? Pour être un acteur de changement sociétal ? Pour être un politicien vedette ? Probablement mais dans le dernier cas, le fait d'être la saveur du moment lors d'une campagne électorale ne constitue pas un gage automatique de victoire, même pour le meilleur journaliste. Jocelyne Cazin en est la preuve vivante.

Ces ex-journalistes politiciens tentent de nous amadouer avec une crédibilité appartenant à leur ancienne vie. Ils me font le même effet qu'un publi-reportage. Vous savez ces pseudos-articles insérés dans un magazine nous vantant les mérites d'un produit ? L'apparence est vraisemblable mais le contenu est biaisé et attire vite la méfiance parce que dans le fond, on le sait que ces éloges sous forme d'article proviennent du vendeur. Une bonne dose de poudre aux yeux dans un magnifique emballage rassurant.






samedi 4 juillet 2015

Ça n'arrive pas qu'aux autres ... !

Par Louise

La journaliste et animatrice de Radio-Canada, Isabelle Richer, a été sérieusement blessée à la tête lorsqu'elle a été heurtée en bicyclette! Depuis une semaine on en jase, on veut savoir, on se questionne sur la sécurité et puis pour d'autres, on se dit ''qu'est-ce qu'elle faisait sur une route trop dangereuse pour y être en bicyclette?''. Elle portait un casque pourtant! Belle affaire! Un casque contre un camion, que peut-on y faire contre? Y'a des pistes cyclables pour les cyclistes! Même dans les rues du centre-ville, les cyclistes jouent à la roulette avec leur vie! C'est pas leur place …!

Je suis un peu ironique, bien évidemment! J'essaie de mettre en place des pistes de réflexion. À t-on le droit de juger les cyclistes qui ralentissent la circulation dans les rues déjà bondées de voitures? Oui, peut-être, non? Pourquoi les cyclistes choisissent-ils de faire un parcours de 100 km sur les routes secondaires de nos campagnes? Peut-être parce que c'est tout simplement beau la campagne! C'est un exercice comme un autre après tout! Faire du vélo entouré d'un superbe paysage, entendre le bruit de la nature, humer l'odeur particulière de la campagne, c'est interdit sous prétexte que l'on enfourche une bicyclette…! Et si c'était votre sœur, frère, père, mère, cousine, etc, qui serait frappé, accidentellement ou par mégarde, comment verriez-vous le revers de la situation? Comment analyseriez-vous la culpabilité? Celle du conducteur de la voiture ou du cycliste? Tout dépend, bien sûr!

Isabelle est maintenant victime d'un traumatisme craniocérébral (TCC) et je suis particulièrement interpellée par sa condition. Peut-être parce que je sais ce qu'est que d'avoir un ''trou'', une lésion dans le cerveau. Me direz-vous sans doute, il y a des milliers, des millions de neurones inutilisés dans le cerveau, il ne reste que les utiliser! Ouais, vous avez raison! Allez, go, partez, va chercher tes nouveaux neurones!!! … Mais, où sont-ils? Je me sens perdue, je n'arrive pas à les trouver, on m'avait dit pourtant, juste là, là, tu vois bien, là dans ta tête, y'en a tout près, il faut juste les utiliser!!! C'est aussi facile que de cueillir une pomme dans un arbre! Bah non! C'est vraiment pas facile! Ça prend une longue, longue échelle et parfois, il en faut des centaines entrecroisées, entremêlées et qui disparaissent soudainement et puis qui reviennent au moment inattendu. Il y a ce trou qu'il faut indéniablement apprivoisé, le connaître, apprendre à vivre avec. Il a été détruit et en même temps, il a apporté une partie de nous-mêmes, pas seulement des mots, des réactions chimiques indispensables pour nos mouvements, nos réflexes, il y a des réactions émotives aussi, disparues lors de l'accident. Il faut les retrouver au travers de la réadaptation alors que l'on imaginait avoir perdu que des neurones …! C'est quoi d'abord des neurones? Un cerveau ce n'est pas un bras, un foie, une oreille, c'est lui qui est responsable de l'ensemble de nos fonctions cérébrales.

C'est quoi des fonctions cérébrales? Qu'est-ce qui vous fait pleurer, rire, être heureux, mémoriser, lire, écouter de la musique, jouer avec les enfants, se sauver lorsque le danger se pointe le nez … c'est le cerveau! Bah là, il est blessé, il y a un trou dedans! Et ce trou est vide et le restera. Utilise les autres parties alors! … Je veux bien …!

vendredi 3 juillet 2015

La Boheme Cafe à Prague

Par Josée

Depuis mon arrivé à Prague je cherche de la musique tchèque, le peu que j’ai entendu me plais, mais mystère pas moyen de trouver un endroit où l’on en vend.  Et autre phénomène curieux, lorsque j’entre dans un bar ou un restaurant où j’entends de la musique c’est habituellement de la vieille musique américaine des années 80-90. Comme si ce peuple évitait de s’assumer.

Si vous allez sur le pont Charles ou si vous écoutez les musiciens de la rue, vous aurez droit au violon, au violoncelle et à la musique traditionnelle mais rien de la musique actuelle tchèque.

Pendant que la lessive sèche, je me sauve prendre un café dans un endroit que j'ai repéré récemment: coup de foudre. Ce n'est pas le café central à Vienne, c'est plutôt le genre de café où l'on passerait des heures à discuter entre amis, c'est moderne et décontracté.

Mon petit sandwich pas de croûte au saumon et aux oeufs est délicieux et que dire du petit gâteau framboise. J'adore cet endroit.

La jeune fille qui me sert me parle d'artistes tchèques: Krystof, Koubout, David Koler, PSH, Vloudimir 518, Mike Troufik.  Je cours sur Voklouvske namesti voir ce que je peux trouver avec sur le dos mon gros sac à dos remplis des vêtements propres et pas tous tout à fait sèche qui ont été lavés à la buanderie. Je marche, je marche toujours rien, je me retrouve en plein centre-ville, les jambes endolories par ce poids sur le dos. 

Cela vaut bien une Budweiser tchèque, l’original !

Finalement, j'obtiendrai les indications pour une boutique située non loin de là et j’achèterai enfin le CD de Krystof




jeudi 2 juillet 2015

Bonne fête du Canada!

Désolée des problèmes de Wi-Fi me font publier ce message avec un peu de retard

Par Josée

L’ambassade du Canada à Prague est beaucoup plus imposante que celle de Vienne, et les préparatifs pour la fête du Canada ce soir allaient bon train. J’ai essayé de m’y faire inviter en tant que bonne payeuse de taxes fédérales et surtout pour rattraper un peu mes frais en mangeant des petits bouchers chics et en buvant du champagne mais en vain… Je devais puer à plein nez la souverainiste québécoise et ils n’ont pas jugé pertinent de m’inviter à leur petite sauterie en l’honneur du PLUS (avec un « s » sonore à la fin) beau pays du monde, pour paraphraser l’honorable Jean Chrétien, ancien Premier Ministre.

Dommage, j’aurais enfin pu célébrer le drapeau rouge à la feuille d’érable, ce qui n’est pas dans mes habitudes. La dernière fois que j’ai fêté le Canada, c’était il y a 20 ans, dans nos Rocheuses avec le père de ma fille et 2 Albertains qui a la veille du Référendum de Parizeau, nous avaient fait de belles déclarations d’amour en buvant des grosses bières autour d’un feu de camps:

« We love you Quebecer don’t go! »