mardi 14 juillet 2015

Peine perdue ?

Par Geneviève


Ce 14 juillet marque le 39ème anniversaire de l'abolition au Canada de la peine de mort pour les meurtres ordinaires. Lors de son entrée en vigueur dans le Code criminel en 1859 elle s'appliquait aux coupables de meurtre, viol, incendie criminel et trahison. À partir de 1961, seul le meurtre pouvait mener à la potence, parce que oui, jusqu'à son abolition en 1976, seule la pendaison était employée.

Pour ceux qui croyaient que le dossier était clos, et bien sachez que le 30 juin 1987, lors d'un vote pour son rétablissement, les députés l'ont rejetée par un vote massif de 148 voix contre 127. Il ne restait qu'à souhaiter son abolition des cours martiales car en vertu de la loi sur la défense nationale, elle pouvait être encore infligée à un soldat coupable de lâcheté, désertion, capitulation illicite ou espionnage pour le compte d'un pays ennemi. Le projet de loi C-25 sanctionné le 10 décembre 1998 abolit la peine capitale pour les crimes commis par des militaires et y substitue l'emprisonnement à perpétuité.

Et qu'en est-il en 2015 ? Le sujet est revenu indirectement sur la table.

En effet, le 11 mars dernier, le gouvernement Harper a déposé le projet de loi C-53 dont le titre abrégé est "Loi sur les peines de prison à vie purgées en entier" et qui grosso modo modifie le Code criminel pour prévoir une peine d’emprisonnement à perpétuité sans possibilités de libération conditionnelle pour, entre autres, le meurtre commis avec préméditation et la haute trahison...une forme de peine de mort déguisée faite à l'aide d'une arme redoutable: le temps qui passe jusqu'à ce que mort s'ensuive. Si ce projet de loi aboutit, je serais curieuse de voir si à long terme, il va contribuer à augmenter le taux de violence "en dedans"...car il n'y a rien de plus redoutable que quelqu'un qui a absolument plus rien à perdre...Disons que l'adage suivant va prendre tout son sens:  


Don't do the crime, if you can't do the time.




Aucun commentaire: