vendredi 7 août 2015

Ne m'en voulez pas mais...

De Josée

Je suis née à la fin des années soixante, Un pur et joyeux produit de l'après Expo, de la naissance du Parti Québécois et du plus gros show de la St-Jean sur le Mont-Royal. 

Ma génération se nomme "X": la génération perdue.

Nos parents ont été des bâtisseurs de la modernité, du Québec qui s'est pris en main.  Ils n'ont pas accepté les retraites de misère de nos grands-parents et se sont regroupés en syndicat pour se négocier la Liberté 55.  Cette retraite à 55 ans ne leur aura pas survécu parce que la part du gâteau était si grande qu'il nous est resté que des miettes.

Dans toute ma vie de travailleuse, j'ai retiré 3 jours d'assurance chômage mais à quel prix! J'ai jamais eu de réponse aux centaines de cv envoyés chez Hydro-Québec, à la fonction publique du Québec, ni du Canada ni même à la ville de Montréal. Pourtant, je suis très scolarisée et ma foi, plutôt brillante. On appelle cela un mauvais "Timing". J'ai eu droit à un régime de retraite autogéré payé en partie par mon employeur, pour la première fois à l'âge de 39 ans. Celui-ci souffrira des multiples crises financières occasionnées par les trop lourdes dépenses gouvernementales. Je n'envisage pas la retraite avant 67 ans, puisque récemment le gouvernement Harper m'a volé 2 années supplémentaires.

À la naissance de ma fille unique, j'ai eu droit à 6 mois d'assurance chômage représentant 55% de mon maigre salaire de l'époque et le père de ma fille a pris deux semaines de ses vacances annuelles pour m'aider et pour apprécier les premiers jours de son enfant.  Je n'ai pas eu droit à la garderie à 7 dollars, à mon souvenir c'était plutôt 30 dollars par jour soit plus de 30% de mon salaire net de l'époque.

Alors ne m'en voulez pas de ne pas être toujours compatissante lorsque je vous entends vous plaindre des coupures dans vos pensions dorées ou des augmentations de vos frais de garderie

Je suis peut-être un peu envieuse.


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