jeudi 19 février 2015

Début d'une journée banale

Par Josée

J'ouvre à demi les yeux et ma main cherche à tâtons le bouton de mon radio-réveille.  La voix de Marie-France Bazzo se fait entendre.  C'est presque le jour de la marmotte: "Nouvelle gaffe du ministre Bolduc, avance dans les sondages de Péladeau, neige sur Montréal..."

Le chiot, entendant Marie-France, se pointe le nez au bout de mon lit et demande l'autorisation de me rejoindre pour la cérémonie du bonjour. Il tapote mon bras de sa patte, je lui flatte le dessus de la tête et là, il grattouille les draps pour s'y insérer.

Petit détour par la salle de bain où une douche chaude finit de me réveiller. Je m'habille rapidement et me rends dans la cuisine où je vide la sécheuse, tri les vêtements: petite pile pour moi, grosse pile pour l'ado. Je vide la laveuse pour remplir à nouveau la sécheuse et c'est reparti pour plusieurs minutes de rondes d'un côté et puis de rondes de l'autre côté.

Je débarrasse le lave-vaisselle et après y avoir placé les quelques assiettes qui n'avaient pas profité du lavage précédant, je remplis d'eau une tasse que je transverse ensuite dans la Keurig. J'ouvre le compartiment avant et remplace la capsule utilisée par une nouvelle. Après quelques secondes le son de l'eau qui coule se fait entendre et l'odeur de café inonde la pièce.

Je coupe en deux un muffin anglais et pendant la cuisson, je descends avec l'immense pile de vêtements de l'ado et l'avise qu'elle doit être prête d'ici une demi-heure si elle veut bénéficier du taxi bleu. Je remonte à la cuisine, remplis les bols du chien et apporte à table muffin et café.  En attendant l'ado, j'en profite pour griffonner quelques phrases supplémentaires à mon roman.

Petit brossage de dents et je m'habille chaudement pour que le chiot ait droit à sa promenade du matin. Il est toujours aussi heureux de sentir le pipi des autres chiens et d'asperger le tout de son propre pipi, question de prouver qu'il est un bon chien alpha.  Il se roule dans la nouvelle neige et finit par ressembler à un saucisson, enrubanné avec sa laisse. Arrivé à la maison aux marches de faux gazon, il retourne lui-même vers notre maison, tel un robot programmé.

J'entre à la maison et découvre que l'ado n'est pas tout à fait prête, j'ai le temps d'enfermer le chien pour la journée et d'aller déneiger la voiture, ce n'est pas très long, elle est si petite. L'ado arrive un peu pressée, son cours commence à 8h00, il est 7h52 et nous sommes encore dans Hochelag. 

Sur Ontario, nous contournons les trop nombreux cônes orange, il me semble que c'est comme cela depuis au moins trois ans. L'ado en profite pour passer du FM 95.1 à Coffee House sur satellite, c'est pas si mal comme musique du matin, pas trop stressant.  Je la dépose au Cégep du Vieux-Montréal, il est 8h10. Je branche mon cellulaire sur ma "playlist" et c'est "Vogue" de Madonna qui sort de mes haut-parleurs, c'est plus fort que moi, je chante en dodelinant de la tête.

Petite recherche de stationnement sur le Plateau, heureusement ma voiture est petite et j'arrive toujours à dénicher une place inutilisable par les grosses voitures.  Je marche sur le trottoir à peine déneigé et mes pas font cric-crac sur la neige.

Petit arrêt au café Nevé, la planque anglophone sur Rachel, où l'on me dit bonjour avec un gros accent. Derniers pas sur Rachel au son des cric-crac de mes pas, je profite de la vue sublime sur le Mont-Royal avec les petits flocons de neige. J'enregistre dans ma tête cette merveilleuse carte postale. 

Et puis là, j'ai une petite pensée pour mon amoureux, un petit sourire niais se dessine sur ma bouche. Ce soir nous avons un rendez-vous à trois: lui, moi et Nagano. 


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