dimanche 10 mai 2015

L'observateur du troisième - Chapitre 6: L'histoire de Normand Bouchard

Par Josée

Je ne sors plus de chez moi avant la tombée de la nuit, de cette façon je ne suis pas obligé de fraterniser avec tous les écornifleurs qui passent leur vie sur le balcon faute d'avoir rien de mieux à faire. J'en profite pour faire un peu de surveillance dans le quartier, il faut bien que quelqu'un s'en charge. Les mauvais comme les rats sortent la nuit, moi je les ai à l'oeil. J'ai une adaptation mobile de mes petits caméras cachés dans mon chapeau et je suis prêt à apporter les preuves si c'est nécessaire. 

Certains commerces de la promenade ont installé des terrasses, les balcons des deuxièmes étages ont commencé à fleurir, c’est presque agréable si l’on faisait exception de cette odeur persistante de levure dont j'arrive pas à trouver la provenance. Et puis, cette rêverie me rend imprudent et je me retrouve le pied dans une masse brune à la texture molle et encore tiède. 

"Tabarnak" je lève les yeux et j'aperçois mon gros insouciant de voisin devancé par son gros chien noir sans laisse. De retour chez moi, je passe une demi-heure à faire disparaître les traces nauséabondes. Pour accélérer le processus de séchage, je dépose ma paire de souliers sur mon balcon arrière. 

Quelques heures plus tard, lorsque j'entre mes souliers, je vois le maudit chien noir, dans la cour qui se prélassait dans le gazon. Je suis toujours enragé par ce qui est arrivé. Je me dirigea vers la cuisine et je confectionne une belle grosse boule de bœuf hachée à laquelle j'ajoute de beaux moreaux de bacon et beaucoup de poudre Lax-a-day. Je ressors sur le balcon et lance la belle boule appétissante sur laquelle le gros chien noir se lance sans attendre. Quelques minutes plus tard, le voisin rappela son chien, moi j'attends la suite sur mon balcon. 

Le cri du voisin, qui jeta à nouveau son chien dehors est l'illustration parfaite du résultat de l'opération. Ma colère s'estompa enfin et je rentre dans la maison. Je me sens mieux que je ne m'étais senti depuis des mois.


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