Par Geneviève
Il
gisait devant lui, inerte et encore molasse en attendant la froidure. La scène
aurait dû le réjouir mais le silence qui s’en dégageait l’exaspérait. Pourquoi
en est-il arrivé là se demandait-il ? Tantôt la vie, maintenant plus rien.
Pourtant, il s’était convaincu que ce geste soulagerait cette tension qui le
gruge depuis toujours mais maintenant qu’il y était, qu’il était étendu devant
lui, il ressentait une profonde ennui et surtout aucun bien-être.
Le
plan était radical mais aucun autre ne lui était venu en tête. Lentement mais
sûrement il s’était préparé et l’avait exécuté avec minutie. Or, il n’y avait
rien à faire, ce silence l’énervait. Il devait se résigner à l’admettre, il
s’était trompé, la décision était contre-nature, du moins contre sa nature.
C’est
décidé, dès demain il allait rentrer à la maison et trouver une autre solution
à son mal. De toute façon, l’énergie de la ville lui manquait trop. Comment un
urbain extrême comme lui a-t-il pu s’imaginer qu’aller contempler un lac lui
ferait du bien ?
**Illustration :
Nuit d’automne, acrylique sur toile,
décembre 2014, artiste : Gisèle Michaud (ma maman).**
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