dimanche 1 mars 2015

Étienne Bertrand-Rivard dans la tourmente

Par Josée

Étienne Bertrand-Rivard était un grand adolescent de plus de six pieds.  La bataille de ses hormones faisait rage. Lorsqu'il prenait place près de vous dans l'autobus, des effluves de sueur et de marijuana venaient se balader sous votre nez. Le rythme de sa vie s'accordait difficilement à l'horaire typique d'un étudiant. Son corps refusait le levé imposé par son réveille-matin.  

Pour tenir le coup, il enfouissait des petits bouchons dans le creux de ses oreilles et se jouait à fond les derniers morceaux compilés sur son IPhone. Si vous étiez son compagnon du matin, en plus d'avoir le nez en alerte, vous aviez également les oreilles qui s'animaient au son de ses choix musicaux, parce que E.T. n'était pas un discret.

Sa façon d'être était à peine consciente, il était perdu dans sa bulle, trop occupé à chercher son identité, tant de changements se produisaient en lui, il avait peine à suivre. C'était comme s'il ne contrôlait plus rien, il se laissait porter par la vague. Il était en pleine mutation comme un serpent qui change de peau, comme sa voix qui avant de devenir celle d'un homme, avait oscillé entre le soprano et le baryton. 

À certains moments, il éprouvait encore le besoin de se retrouver dans les bras réconfortants de sa mère mais il refoulait cet envie, c'était plus de son âge. Il faut dire que les filles occupaient de plus en plus son esprit et ses fantasmes, cela aussi était de moins en moins contrôlable. 


Oui vraiment, Étienne Bertrand-Rivard était dans la tourmente.




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