jeudi 5 mars 2015

C'était avant...

Par Josée

Les neuf premières années de ma vie, j'étais enfant unique. Qui plus est, j'étais dans une portion de la Route 138 où les enfants étaient peu nombreux. Ma grande solitude de l'époque m'a obligée à inventer des jeux à un personnage. Parmi mes jeux préférés, il y en avait un qui alliait écriture et dessin. Je créais des bandes dessinées sur de grands rouleaux de papier. Une fois l'histoire terminée, je l'enroulais entre deux crayons de bois que je disposais de part et d'autre d'une boîte trouée sur le devant: c'était mon téléviseur animé. Cela me changeait de Radio-Canada, le seul poste que nous arrivions à syntoniser sur le gigantesque Toshiba, dans son immense meuble de bois brun foncé.

Ou encore, je m'installais devant les deux grandes fenêtres du salon et je faisais l'inventaire des voitures qui passaient, pas les modèles, uniquement les couleurs.  Le rapport décrivait par exemple qu'entre 9h00 et 10h00, j'avais aperçu 4 autos blanches, 6 bleus, 5 rouges... Il est probable que le décompte aurait été plus excitant après 16h15 alors que les travailleurs de la Wabush Mine rentraient à Sept-Iles après le travail.

Ce que j'aimais particulièrement c'est quand je voyais arriver la voiture des Lejeune, les amis de mes parents. Lorsque j'ai eu 4 ans, elles étaient déjà 4 filles, lorsque j'ai eu 8 ans elles étaient 5. Quelle chance elles avaient. L'ennuie chez eux n'existait pas, comme je les enviais. J'espérais toujours que nos parents acceptent d'en laisser une dormir chez moi. Avec elles, il y avait quelques jeux dont je me souvienne dont les Barbies. Je sortais mon avion rempli de poupées filles et de quelques garçons, nous faisions une immense montagne avec leurs vêtements et accessoires et nous formions un cercle autour. Par la suite, chacune choisissait à tour de rôle un élément, nous en avions pour au moins une heure à distribuer les choses. Nous avions à peine commencé à jouer que déjà leur mère entrait dans ma chambre et disait: "Habillez-vous les filles, on s'en va".

Une fois qu'elles étaient toutes habillées, les parents poursuivaient leurs interminables discussions à la cuisine. Nous en profitions pour nous faufiler au salon. Chacune se trouvait un siège et là, j'allais chercher le réveille-matin dans la chambre de mes parents que je plaçais bien en évidence.  À chaque fois que le réveille changeait de chiffre, nous changions de place, une chaise musicale nouveau genre.

C'est fou ce que nous pouvions nous amuser avant l'arrivée des jeux électroniques!


De gauche à droite: Sonia Boudreault, Sophie Dionne, Lison Lejeune, Rolande Lejeune, Corinne Lejeune, Josiane Lejeune, Marco Vigneault et la mignonne qui souffle les chandelles c'est moi.


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