dimanche 8 mars 2015

Première journée à la PAL

Par Josée

J'ai 12 ans, j'arrive de Sept-Iles et c'est le début de décembre 1980. C'est ma première journée à la Polyvalente de l'Ancienne-Lorette. Je suis un peu stressée, ma mère et moi venons de rencontrer le directeur adjoint du secondaire un et après avoir déposé mon manteau dans un des premiers casiers, je le suis dans le long corridor de l'annexe de l'école. Il ouvre la porte du local de français, tous les étudiants sont déjà assis. C'est gênant, il me présente et je me dépêche de m’asseoir, je ne connais personne. J'ai été privée de mon dernier mois à la Polyvalente Jean-du-Nord de Sept-Iles, il y avait  une grève des enseignants et du transport scolaire. Cependant, les examens de Noël commencent dans deux semaines et je n'ai pas l’intention de me retrouver dernière de classe. 

Ma voisine de casier s'appelle Nathalie Fiset, elle a de longs cheveux blonds, elle est gentille avec moi et je ne le sais pas encore, mais ce sera le début d'une amitié qui durera plus de 35 ans. Je m'inspire d'elle et des autres filles de ma classe pour adopter la mode de Québec. D'abord, le sac à main en cuir plus long que large avec une longue courroie. Les souliers, idéalement des Nike, exhibent la langue et les lacets, ce qui permet de les mettre et de les enlever sans effort, pour un look très relaxe. Pour être totalement cool, il faut acheter des Jeans Jordache et des cotons ouatés très grands. Les cheveux sont de plus en plus frisées et volumineux et plusieurs d'entre nous demandent des permanentes à leur coiffeur pour friser artificiellement, cela nous donne l'air d'avoir des afros.

À la maison, ma mère est seule pour nous installer, mon père est toujours à Sept-Iles, puisque son nouveau travail à Québec pour SOQUEM ne débute qu'en janvier. Nous attendons la fin de mes examens pour le rejoindre. J'étudie pour que l'on soit fière de moi, mais aussi parce que je veux faire ma place à L'Ancienne-Lorette. Je ne veux pas que le changement d'école se traduise en baisse de notes. Finalement tout se passe bien, j'arrive même en première place ex æquo pour l'examen de français. Le professeur décide que puisque je viens juste d'arriver c'est l'autre qui recevra le certificat d'honneur, je trouve cela injuste mais je ne fais pas de vagues. Le stress retombe, j'ai passé l'étape du premier mois. Je pars pour Sept-Iles avec dans ma valise un maximum de livres d'Agatha Christie.


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