Par Louise
Le bruit de la pluie dévorait le
silence. Alicia respire doucement alors que l'orage commence son
ravage. Elle rêve à un naufrage. En pleine mer, le bateau vogue
supporté par les mouvements de l'océan.
Soudain, un bruit de craquement annonce une urgence imminente. La
coque du bateau se fendille laissant infiltrer
l'eau mortelle. Des cris se font entendre de toute part ! La cale du
bateau est déjà remplie d'eau indiquant que le naufrage sera la
solution en dernier recours. Trop tard, le bateau se soulève, amené
par des vagues puissantes et puis coule vers les profondeurs du monde
sous-marin.
Alicia s'est
endormie sur un banc du Parc Maisonneuve après un repas chez Les
Affamés. Le sandwich est trop cher pour ses moyens, mais le café
est gratuit. Et puis, il faut bien s'offrir de petites douceurs à
l'occasion.
Alicia ne s'est
jamais résignée à faire une demande d'aide sociale, elle préfère
être de passage dans les différentes maisons d'hébergement. En
fait, après ses nombreuses tentatives inutiles à reprendre le
contrôle de ses finances, elle a dû quitter son logement. Son père
n'a pas accepté de lui faire encore une fois, cette faveur maintes
fois demandée. Donc, pas d'adresse, pas de BS ! De toute façon,
elle aime bien discuter avec les intervenants qui l'accueillent dans
les maisons d'hébergement. Et puis, qu'est-ce que ça veut dire au
juste, être itinérante ? Les intervenants sont au petit soin avec
elle et elle se sent si bien auprès d'eux. Leur chaleur humaine vaut
toutes les souffrances et les tracas de sa situation. Au fond, c'est
pas si mal !
- Sauf quand je
meurs de faim ! pense tout bas Alicia
Il y a aussi
Mathias, intervenant à la Maison Tangente qui lui rappelle ce que
pourrait être l'amour. Il est tellement patient, à l'écoute,
toujours disponible, il salue Alicia chaque fois qu'elle entre et ...
il est divinement beau ! Elle se rappelle justement le jour où elle
a appris, en recevoir son certificat de naissance, qu'elle avait été
adoptée. En pleure, les larmes qui dégoulinaient sur son visage
détruisant son savant maquillage alors qu'elle était réduite à
ressembler à une loque humaine, Mathias n'avait pas hésité une
seconde à la prendre dans ses bras, lui offrant le réconfort
attendu.
- Tiens ! Je
pourrais aller voir Mathias, il a peut-être eu des nouvelles de
mon père biologique, Clément Mayrand.
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