dimanche 28 juin 2015

Vienne Sans papier

Par Josée

Qu’est-ce qu’un écrivain sans histoire? Mon voyage avait jusqu’à présent rien de bien extraordinaire et puisque je voyageais avec ma mère et son mari, il était tout ce qu’il y a de plus conventionnel, du moins pour un écrivain. Lorsque vous voyagez à trois, personne ne vous aborde, vous faites un tout, une bulle parfaite. Si vous voulez percer cette bulle, vous devez faire les premiers pas, ce qui arrive rarement puisque vous êtes autosuffisant dans ce groupe de 3.

Mais voilà que ce matin j’ai involontairement fait exploser la bulle en laissant mon sac à main sur un banc de métro. Adieu : passeport, cellulaire, carte de crédit, carte bancaire, carte d’assurances maladie, permis de conduire, argent américain, hongrois, européen… et le beau sac à main Lacoste.

Il était sûrement écrit quelque part que je ne visiterais pas Budapest cet été. Ce n’est pas ce genre de problème qui abattra une fille comme moi, bien au contraire. En fait, mon esprit d’écrivain se réjouit de cette histoire intéressante à écrire. Et puis il y a pire au monde que de rester une ou deux journées de plus à Vienne!

Avant de partir pour Budapest, ma mère m’a laissé de quoi survivre d’ici quelques jours. Après un appel à Master Card je sais maintenant que d'ici mercredi, on m'aura fait parvenir une nouvelle carte de crédit à mon hôtel de Prague.

Curieusement je suis incroyablement zen, je vais un peu couper sur les souvenirs de vacances et il n’y aura pas trop de casse. J'ai pas peur des mésaventures de voyage, pour moi cela fait partie des règles, tant que ce qui arrive ne concerne pas ma santé, il n'y a pas vraiment de problème.

L’agent d’accueil, mon désormais ami Keyvan Lofti de l' AM Stchotterpoint Hotel, est vraiment une charmante personne, il a fait plein d'appels pour moi mais,  comme nous sommes dimanche et en plus en pleine nuit au Canada, il est difficile de joindre l'Ambassade canadienne. Une visite au poste de police m'a convaincu de rester une journée de plus à Vienne au cas où on me demanderait mon passeport dans le train. J'ai donc repris une chambre au SchotterPoint.  Demain je réglerai les formalités à l'ambassade et je prendrai le train pour Prague. Les policiers de Vienne m'ont suggéré de ne pas changer de pays sans papier. 

Il n’y aura donc pas d’images de Budapest mais ce n’est que partie remise, peut-être un jour j’irai avec mon bel italien?

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